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Les animaux ont-ils des droits ?

Publié le 08/09/2004

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C'est la ressemblance extérieure de leurs membres aux nôtres qui nous abuse. Nous croyons pour cette raison qu'ils doivent, tout comme nous, être doués de pensée. Or l'originalité de  Descartes consiste à établir la ressemblance là où elle est paradoxalement le moins visible : entre l'animal et la machine, le fonctionnement mécanique suffit à rendre compte de leur commune nature. La machine animale a cette seule supériorité d'être mieux ordonnée que la machine fabriquée par l'homme. Il reste qu'une machine, quelle qu'elle soit, n'a pas de droit, car ce n'est pas une personne. ► 2. Qu'est-ce qui donc caractérise la personne humaine? Nous disposons selon Descartes de «deux moyens très certains« pour distinguer spécifiquement l'homme des bêtes.D'abord l'homme est doté d'un langage par lequel il témoigne de pensée et de réflexion. «On peut bien concevoir, écrit Descartes, qu'une machine soit tellement faite qu'elle profère des paroles.

Les animaux sont des êtres vivants comme peuvent l'être les hommes donc, de fait, ils ont des droits. Ces droits sont la suite logique des droits de l'homme. MAIS, dans une perspective cartésienne, on pourrait dire que les animaux sont des machines sans âme ni conscience véritable. Dès lors, ils ne peuvent avoir des droits.

  • I) Les animaux ont des droits comme les hommes.

a) Les animaux sont proches des hommes. b) Si l'homme a des droits, l'animal en a aussi. c) Les droits de l'animal.

  • II) Seuls les êtres humains ont des droits.

a) L'animal est une machine. b) L'animal n'est pas une personne. c) Les droits de l'animal peuvent s'opposer à ceux de l'homme.

.../...

« On ne voit donc pas au nom de quoi l'animal pourrait revendiquer des droits.

Il ne dispose pas même de la parolepour cela.

La pensée est ce qui confère à l'homme son statut de sujet de droit.

Si l'on admet, comme le stipule ledroit, qu'il n'existe que des personnes et des choses, et que seules les personnes sont des sujets de droit, alors lesanimaux, qui font partie du domaine des choses, n'ont aucun droit.

Les animaux comme les choses sont des moyensentre nos mains. 2.

L'intérêt comme fondement du droit 1.

Une attitude cartésienne, laquelle sur le chapitre des bêtes va au-delà de ce que Descartes a vraiment dit,paraît aujourd'hui intenable.

On peut admettre comme établi que les bêtes possèdent en réalité une sensibilité.

Ilparaît alors déplacé de tenir pour nulle la souffrance des animaux.

D'où la distinction qu'il est possible désormaisd'introduire entre l'animal et la bête.

L'animalité est le caractère de tous les êtres dotés de sensibilité.

De sorte quel'homme comme la bête sont des animaux.

Ce qui explique la définition classique de l'homme comme animalraisonnable.

Animal désigne le genre, raisonnable, la différence spécifique.

Il importe peu alors que l'animal soitdénué de raison.

Il demeure que nous partageons la souffrance avec les bêtes.Ainsi comme l'écrit Rousseau: «Si je suis obligé de ne faire aucun mal à mon semblable, c'est moins parce qu'il est unêtre raisonnable que parce qu'il est un être sensible; qualité qui, étant commune à la bête et à l'homme, doit aumoins donner à l'une le droit de n'être point maltraitée inutilement par l'autre» (Discours sur l'origine de l'inégalité,Préface).

Cela signifie que les devoirs que nous avons vis-à-vis des animaux semblent répondre à un droit qui leurserait attaché. 2.

Le meilleur fondement que l'on puisse proposer d'un droit des bêtes est formulé par la doctrine utilitariste.

Lefondateur de l'utilitarisme, J.

Bentham, écrit: «La question n'est pas à propos des animaux peuvent-ils raisonner nipeuvent-ils parler ? mais bien peuvent-ils souffrir ?».

Bentham pose que tout ce qui a un intérêt possède des droits,au moins le droit de voir cet intérêt satisfait.

Or les animaux ont un intérêt qui est de ne pas souffrir, contrairementaux simples objets inanimés.

Ce qui conduit à leur reconnaître le droit de ne pas être maltraités.L'utilitarisme n'exclut pas toute forme de souffrance.

Il a pour ambition de rechercher et d'obtenir «le plus grandbonheur pour le plus grand nombre».

Pourquoi écarter alors l'intérêt des animaux, surtout si sa prise en compten'entraîne aucune diminution de l'utilité qui revient aux hommes ? Ce de quoi l'on s'indigne est moins la souffranceelle-même de l'animal, que la souffrance inutile.

C'est la cruauté gratuite de l'homme vis-à-vis de l'animal quirépugne.

La souffrance et la mort de l'animal se justifient dès lors qu'elles servent à accroître l'utilité commune deshommes. 3.

Mais on peut objecter que le même raisonnement sera tenu à propos des hommes.

Si seul importe le bien-être duplus grand nombre, on n'hésitera pas à sacrifier l'intérêt d'une petite minorité.

L'utilitarisme repose sur ce principesacrificiel.

Rien ne s'oppose plus de la sorte à ce que l'on pratique sur un individu des expériences scientifiquesinhumaines, pour autant qu'il est démontré qu'elles accroîtront le bonheur commun.

L'utilitarisme admet implicitementqu'un amputation des droits de l'homme peut être compensée par une augmentation du bien-être général.Ce point de vue inacceptable pour qui croit en la valeur inconditionnelle des droits de l'homme, conduit du mêmecoup à affaiblir sensiblement la notion de droit.

En effet, subordonner le droit à l'utilité revient à justifier tout ce quia un intérêt.

Ce qui est la négation même du droit.

Le droit a une valeur en soi.

S'il en était autrement, il impliqueraitque l'on puisse le transgresser au nom d'un quelconque intérêt, ce qui serait contradictoire.

L'intérêt ne fonde doncaucun droit.La tentative de fonder des droits de l'animal sur le modèle des droits de l'homme semble vouée à l'échec, puisqu'elleconclut ultimement à l'effacement du droit, donc à l'inexistence des droits de l'homme.

On ne peut donc déduire, dela souffrance des bêtes, qu'elles ont des droits.. »

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