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Que m'apporte l'art?

Publié le 03/01/2005

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  On reproche souvent à l'art qu'il est illusion. En ce sens, Hegel dira son Esthétique que l'apparence est essentielle à l'essence. Il n'y aurait pas de vérité s'il n'apparaissait pas pour elle-même et pour autrui. On a tendance a opposer le Monde Extérieur, matériel, jugé véritable et le Monde Intérieur et sensible de l'art d'illusoire. Justement, il faut voir au-delà de la réalité pour trouver la vérité. Ce qui est réel est pour soi et en soi. C'est la substance de la Nature et de l'Esprit qui malgré le temps et l'espace continue d'exister en soi et pour soi. Le monde est imparfait, chaotique. L'art dégage la vérité des apparences et la dote d'une réalité plus haute crée par l'esprit lui-même. Aussi notre relation habituelle aux choses est de l'ordre du désir.

Cette question a trait à l’utilité que l’on peut retirer pour soi de l’art. Il apporte à l’homme le plaisir, la délectation. Mais l’art ne se réduit pas à un divertissement, l’art apporte un véritable réconfort à la vie, il embellit la médiocrité quotidienne pour la rendre supportable, il donne un but supérieur à la vie en lui donnant un sens plus noble. L’expression de l’idée ouvre la porte à la spiritualité que la vie seule ne pourrait fournir. L’art apporte ce que la réalité seule ne peut donner, il replace l’homme dans sa dimension métaphysique.

« des intérêts spirituels.

Pour Hegel, le véritable art donne à penser puisqu'il ouvre le domaine de la spiritualité.

Il n'est pas à confondre avec le simple plaisir des sens qui ne vise qu'à lasatisfaction du désir. L'art, milieu entre sensible et intelligible, aura ne peut satisfaire entièrement l'esprit, la présentation de l'intelligible y sera toujoursdéfectueuse, et l'esprit ne sera pleinement satisfait que dans la religion carl'absolu ne pourra être présentée que dans la pensée pure.

Hegel (1770-1831) a donné des leçons sur l'art à Berlin, pendant le semestre d'hiver 1820-1821, au cours des étés 1823-1826 et de l'hiver 1828-1829.

Peu de temps après sa mort, ses disciples les plus proches publient letexte de ces leçons dans l'édition allemande de 1835.

Ce n'est qu'à partir de1944 que ces leçons ont commencé à être publiées en France.

La traductionla plus récente est celle de S.

Jankélévitch, sous le titre d'Esthétique(Flammarion, 1979).

On peut y lire : « L'art occupe le milieu entre le sensible pur et la pensée pure. » Autrement dit, Hegel définit l'art comme la mise en forme sensible d'un contenu spirituel.

Toute œuvre d'art est une totalité finie conciliantl'idée ou le message qui s'adresse à l'esprit avec la matière sensible qui enconstitue l'expression nécessaire et qui s'adresse extérieurement à la vue ouà l'êtiie :« Elle (l'oeuvre d'art) doit être activité spirituelle, mais comporter en même temps un côté sensible et direct..

La productivité artistique exige l'indivision du spirituel et du sensible.

Nous disonsdes produits de cette activité qu'ils sont des créations de la fantaisie.

En eux s'expriment l'esprit, le rationnel, laspiritualité qui rend son contenu conscient à l'aide d'éléments sensibles. » Hegel s'oppose ainsi à l'art purement visuel évoqué par Lessing .

En le rapportant à des périodes de l'histoire spirituelle de l'humanité, il est amené à considérer que l'art, comme réalisation de l'absolu, est dépassé par la religion et la philosophie : « L'art reste pour nous, quant à sa suprême destination, une chose du passé. » L'art n'adoucit-il pas notre vie ? Ne charme-t-il pas agréablement nos loisirs ? En tant que création sans cesserenouvelée de l'imagination, l'art ne défie-t-il pas toute définition et tout traitement philosophique ou scientifique ? Hegel réfute ces objections.

L'art ne se réduit pas à un simple jeu fugitif, au service de nos plaisirs et distractions. Il ne se réduit pas à l'exaltation du sentiment, ni même à l'expression personnelle.

S'il est vrai que l'art agit sur notresensibilité, il n'en a pas moins une valeur intellectuelle.

Il nous fait pénétrer dans le domaine spirituel ; il révèle,sous forme sensible, l'absolu, et touche ainsi, comme la philosophie et la religion, aux plus hauts intérêts del'humanité :« La plus haute destination de l'art est celle qui lui est commune avec la religion et la philosophie.

Comme celles-ci,il est un mode d'expression du divin, des besoins et des exigences les plus élevés de l'esprit. » Cependant l'art « diffère de la religion et de la philosophie par le fait qu'il possède le pouvoir de donner de ces idées élevées une représentation sensible qui nous les rend accessibles ». Si, dans toute œuvre d'art, l'esprit se matérialise et la matière se spiritualise, alors le but de l'art n'est pas d'imiter lanature.

Hegel s'oppose à ceux qui prétendent que, la beauté naturelle étant supérieure à la beauté artistique, l'artiste doit reproduire ce qu'il y a de beau dans la nature.

A quoi bon refaire une seconde fois ce qui existe dans lemonde extérieur? Une telle répétition est superflue.

De plus, l'art ainsi conçu restera toujours inférieur à la nature,car« Limité dans ses moyens d'expression, il ne peut produire que des illusions unilatérales, offrir l'apparence de laréalité à un seul de nos sens; et, en fait, lorsqu'il ne va pas au-delà de la simple imitation, il est incapable de nousdonner l'impression d'une réalité vivante ou d'une vie réelle: tout ce qu'il peut nous offrir c'est une caricature de lavie. » C'est précisément parce que l'art est un produit de l'esprit humain qu'il est supérieur à la nature.

Loin de n'être qu'unpur jeu d'apparences et d'illusions, l'art présente sur la réalité extérieure la même supériorité que la pensée :« Ce que nous recherchons dans l'art, comme dans la pensée, c'est la vérité.

Dans son apparence même, l'art nousfait entrevoir quelque chose qui dépasse l'apparence: la pensée. » Contrairement aux événements et phénomènes qui dissimulent la pensée sous un amas d'impuretés et nous fontcroire qu'eux seuls représentent le réel et le vrai, l'art débarrasse la réalité extérieure de tout ce qui n'est quecontingence ou fatras de détails, pour en dévoiler l'essence et la vérité« L'art creuse un abîme entre l'apparence et l'illusion de ce monde mauvais et périssable, d'une part, et le contenuvrai des événements, de l'autre, pour revêtir ces événements et phénomènes d'une réalité plus haute, née del'esprit. » Il en résulte que si l'art peut être traité d'apparence, son apparence n'est pas de l'ordre de l'illusion et du mensonge,mais au contraire de l'essentiel.

Par rapport à la réalité courante, les manifestations de l'art possèdent une réalitéplus haute, une existence plus vraie.

En épurant le réel, l'art en dévoile l'essence. C'est la considération du contenu spirituel de l'art qui permet à Hegel de distinguer trois grands types d'art: symbolique, classique, romantique.L'art symbolique ou oriental est encore à la recherche de l'Idéal.

Il appartient à la catégorie du sublime, « et ce qui caractérise le sublime, c'est l'effort d'exprimer l'infini ».

Mais comme l'infini est une abstraction, « à laquelle ne. »

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