« Ha'aretz »

« 4 Edifié dans l'esprit du XIX• siècle (libéralisme écono­ mique, anticléricalisme, indépendance d'opinion vis-à-vis de l'État mais avec la fibre nationaliste), " Ha'aretz ..

a su se moderniser.

Cependant, il est d'abord le quotidien de la bourgeoisie éclairée, des intellectuels et des cadres.

Ses chroniques politique, militaire, juridique, économique, littéraire, souvent rédigées par des personnalités de pre­ mier plan, sont abondamment citées.

Porte-drapeau de l'opposition, " Ha'aretz " a toujours mené l'attaque contre la majorité travailliste et surtout contre son chef, David Ben Gaurlon.

Cette confrontation permanente, où s'ins­ crivait en filigrane le choc des tempéraments volca­ niques de Schocken et de Ben Gourion, n'a cessé d'ali­ menter la petite histoire de la presse et de la politique.

· 5 A l'affOt de la concussion, " Ha'aretz " est également le pourfendeur traditionnel de la Histadrout (la grande centrale syndicale), de la bureaucratie gouvernementale et des milieux cléricaux dont il s'empresse de révéler et d'analyser longuement les menées politico-religieuses.

Epluchant les comptes de la nation, "Ha'aretz "• par son ton et ses informations circonstanciées, est le plus acharné des critiques lorsqu'il décortique la gestion d'or­ ganismes publics ou mixtes comme la compagnie aérienne El-Al ou encore la compagnie maritime ZIM.

Tout Israël lit ses chroniques fleuves, publiées parfois dans des dizaines de numéros successifs, sur les sujets les plus délicats : la gestion des administrations publiques, les problèmes des territoires occupés, les causes de l'in­ flation, l'état social, l'individu dans la société israélienne, la crise des kibboutsim.

Dès les années 60, " Ha'aretz " a consacré ses affinités internationales par des accords d'échange d'articles avec le " New York Times », " Le Monde », « La Stampa ».

Journal prospère, il a créé sa propre maison d'édition •. »