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Aristote: le bonheur comme souverain bien

Publié le 15/04/2005

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aristote
Sans doute dire que le bonheur est le souverain bien apparaît-il comme faisant l'accord unanime, mais souhaite-t-on qu'on dise encore plus clairement ce qu'il est. Peut-être y parviendrait-on si l'on pouvait saisir la fonction de l'homme. Or de même que pour le joueur de hautbois, le sculpteur et pour toute espèce d'artisan, et, d'une façon générale, pour tout ce qui a une fonction et une action, c'est dans la fonction que résident, semble-t-il, le bien et la perfection, de même il peut sembler qu'il en est ainsi pour l'homme, s'il a vraiment une fonction propre. Eh quoi! y aurait-il pour le charpentier, le cordonnier, des fonctions et des actions propres, alors qu'il n'y en aurait pas pour l'homme et qu'il serait né sans fonction? Ou bien, de même que l'oeil, la main, le pied et, de façon générale, chaque partie du corps ont manifestement une fonction, ne peut-on admettre que l'homme, en dehors de toutes ses fonctions particulières, a une fonction propre? Quelle peut-elle donc être? Vivre, en effet, lui est manifestement commun même avec les plantes, et nous cherchons ce qui lui est propre. Il faut donc écarter la vie de nutrition et de croissance. Viendrait alors la vie sensitive, mais manifestement elle nous est commune avec le cheval, le boeuf et toute espèce d'animal. Reste la vie pratique de l'être qui participe de la raison. De celui-ci une part obéit à la raison, l'autre participe de la raison et pense. Mais cette vie raisonnable pouvant s'entendre en deux sens, il faut poser qu'il s'agit de la vie selon l'activité, car c'est celle, semble-t-il, dont on peut dire qu'elle est la plus importante. Or si la fonction de l'homme est l'activité de l'âme conforme à la raison ou non dépourvue de raison; si nous affirmons que la fonction de tel individu ou de tel bon individu est la même en espèce (comme celle d'un cithariste et d'un bon cithariste, et ainsi en un mot pour tous les cas), l'excellence de la qualité par rapport à la fonction venant s'ajouter (car la fonction du cithariste est de jouer de la cithare, et d'un bon cithariste d'en bien jouer); si donc il en est ainsi, si nous posons que la fonction de l'homme est une certaine vie consistant dans une activité de l'âme et des actions accompagnées de raison, et que celle de l'homme de bien consiste à les faire selon le bien et le beau, chacune d'elles s'accomplissant dans sa perfection selon sa vertu propre; s'il en est ainsi, le bien de l'homme se trouve être l'activité de l'âme selon la vertu, et s'il y a plusieurs vertus, selon la meilleure et la plus accomplie. Il faut encore que ce soit dans une vie complète. Car une hirondelle ne fait pas le printemps, non plus qu'un beau jour; de même un seul jour ni un court laps de temps ne font davantage félicité et bonheur. Aristote

aristote

« dernière partie de l'Éthique de Nicomaque la rendra explicite.

La vertu de l'âme la meilleure et la plus accomplie, «celle de la partie de l'homme la plus haute », c'est la vie contemplative' par laquelle notre bonheur tend à s'égaler àcelui des dieux.

« Si la vie des dieux est tout entière heureuse, c'est aussi celle des hommes dans la mesure oùl'activité de ceux-ci ressemble à la leur [...].

Aussi loin donc que s'étend la contemplation, s'étend aussi le bonheur[...].

De sorte que le bonheur serait une espèce de contemplation ».

Né à Stagire (Macédoine) en 384 av.

J.-C., mort à Chalcis (Eubée) en 322.Fils du médecin Nicomaque, il vint à Athènes et suivit l'enseignement de Platon, de 367 à 347.

A la mort de sonmaître, et mal vu à Athènes en sa qualité de Macédonien, Aristote fonda une école à Axos, en Troade.

La morttragique de son ami Hermias, livré aux Perses, l'obligea à se retirer à Lesbos.

En 342, Philippe, roi de Macédoine, luiconfia l'éducation d'Alexandre.

A l'avènement de celui-ci au trône, en 335, Aristote revint à Athènes, et y fondal'École du Lycée, que l'on a appelée école péripatéticienne, parce qu'Aristote y devisait avec ses élèves, tout en sepromenant.

A la mort d'Alexandre, en 323, Aristote quitta Athènes et se retira dans l'île d'Eubée.

Il redoutait le sortde Socrate et voulut « épargner aux Athéniens un second attentat contre la philosophie ».

En effet, l'Aréopage lecondamna à mort par contumace.

Il mourut au mois d'août.

Aristote peut disputer à Platon le titre de plus grandphilosophe de tous les temps.

Son intelligence ne fut pas seulement d'ordre philosophique, elle fut universelle.Aristote est le fondateur de la logique, de l'histoire de la philosophie, de l'anatomie et de la physiologie comparées.En philosophie, il est disciple de Platon, mais son sens d'observateur lui permet de replacer le platonisme dansl'ensemble des systèmes connus et de modifier certaines affirmations platoniciennes, notamment la théorie de lahiérarchie des idées.

Aristote en déduit la logique, établie sur la structure et les relations des concepts, les relationsétant ramenées au rapport des genres et des espèces.

Il distingue dix catégories, qui sont les genres les plusgénéraux dans lesquels se classent les objets de la pensée : substance ou essence, quantité, relation, qualité,action, passion, lieu, temps, situation et manière d'être.

Ce sont les points de vue à partir desquels l'esprit peutconsidérer les choses.

Les catégorèmes se rapportent aux modes généraux, qui permettent d'énoncer une choserelativement à une autre ; ils sont cinq : le genre, l'espèce, la différence, le propre et l'accident.

L'expérience estindispensable à l'entendement, et Aristote, pour qui l'activité et le mouvement ont une grande importance, nepartage pas la théorie de l'idée éternelle, abstraite et immuable.

La réalité est le résultat d'un mouvement de lamatière vers la forme.

C'est l'acte, c'est-à-dire l'être dans son plein achèvement, dans sa réalisation parfaite, paropposition à la puissance.

La fleur est puissance du fruit et acte du bouton.

Dieu, étant pensée pure et sansmatière, est l'acte pur.

La nature est un effort de la matière vers la pensée, vers l'intelligence, vers l'acte pur.

Dieu,pensée parfaite, se pense lui-même, une pensée parfaite ne pouvant penser qu'un objet parfait ; il est « la Penséede la pensée ».

La pensée politique d'Aristote n'est pas négligeable.

Le bonheur se trouve dans la cité, qui est lasociété par excellence.

Il distingue trois formes de gouvernement : la royauté, l'aristocratie et la démocratie.

Il enprévoit aussi les altérations, qui sont la tyrannie, l'oligarchie et la démagogie.

Pendant des siècles, Aristote areprésenté les bornes de la science humaine.

Les interprétations, exégèses et commentaires de son oeuvre furentinnombrables, dès l'antiquité.

Théophraste, qui lui succéda à la tête du Lycée.

Eudème, Phanias, Straton deLampsaque, Anistoxène de Tarente, Démétrios de Phalère, Critolaüs de Phasélis, Diodore de Tyr et Héraclide de Pontfurent les principaux philosophes aristotéliciens ou péripatéticiens.

Puis, Andronicus de Rhodes et Alexandred'Aphrodise furent les grands propagateurs de la doctrine, le premier en commentant les oeuvres d'Aristote, lesecond en ouvrant une école péripatéticienne à Alexandrie.

C'est grâce aux Musulmans et, en particulier àAverrhoès, que l'héritage fut transmis au Moyen Age.

Saint Thomas d'Aquin fit de l'aristotélisme la doctrine officiellede l'Église.

A partir de la Renaissance, la pensée d'Aristote commença d'être attaquée. Oeuvres principales : La Constitution d'Athènes, l'Organon, la Physique, le Ciel, la Mécanique, la Poétique, la Politique, l'Arne, la Météorologie, la Morale à Nicomaque, la Rhétorique, la Morale à Eudème, l'Histoire des animaux, laMétaphysique.

Un grand nombre de ces ouvrages furent rédigés par les disciples d'Aristote, dont Diogène Laërce aécrit la vie.. »

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