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Aristote: Pourquoi philosophe-t-on ?

Publié le 08/03/2005

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C'est, en effet, l'étonnement qui poussa, comme aujourd'hui, les premiers penseurs aux spéculations philosophiques. Au début, leur étonnement porta sur les difficultés qui se présentaient les premières à l'esprit ; puis, s'avançant ainsi peu à peu, ils étendirent leur exploration à des problèmes plus importants, tels que les phénomènes de la Lune, ceux du Soleil et des Étoiles, enfin la genèse de l'Univers. Or, apercevoir une difficulté et s'étonner, c'est reconnaître sa propre ignorance [...]. Ainsi donc, si ce fut bien pour échapper à l'ignorance que les premiers philosophes se livrèrent à la philosophie, c'est qu'évidemment ils poursuivaient le savoir en vue de la seule connaissance et non pour une fin utilitaire. Et ce qui s'est passé en réalité en fournit la preuve : presque toutes les nécessités de la vie, et les choses qui intéressent son bien-être et son agrément avaient reçu satisfaction, quand on commença à rechercher une discipline de ce genre.

Pourquoi philosophe-t-on ? Aristote suggère ici une réponse ultérieurement reconnue comme pertinente: le questionnement philosophique est déterminé par un étonnement. Platon l'avait déjà dit : « cet état, qui consiste à s'émerveiller, est tout à fait d'un philosophe; la philosophie en effet ne débute pas autrement« (Théétète, 155d), et c'est en fait Socrate qui a montré la fécondité de cet étonnement.    Mais de quoi s'étonner ? La réponse est simple: de n'importe quoi, et donc de tout. On s'étonne de l'acception d'un mot, d'un désaccord sur une conduite, de la marche des étoiles, de la présence d'une chose, d'un événement. Au-delà de ces exemples, l'étonnement concerne l'ensemble de ce qui peut exister, c'est-à-dire le tout (la totalité); il ouvre alors sur la métaphysique, qui désigne étymologiquement ce qui est au-delà (meta) des choses physiques (ta phusika) ou de la nature, en même temps que ce dont l'étude peut être entreprise après (autre sens de meta) celle des choses physiques.  L'étonnement débouche ainsi sur des questions concernant le principe ultime de ce qui est, ou sur ce qui en fonde la nécessité; c'est ce que Leibniz formule de la façon suivante : « Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ? «  

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« Pourquoi philosophe-t-on ? Aristote suggère ici une réponse ultérieurement reconnue comme pertinente: lequestionnement philosophique est déterminé par un étonnement.

Platon l'avait déjà dit : « cet état, qui consiste às'émerveiller, est tout à fait d'un philosophe; la philosophie en effet ne débute pas autrement» (Théétète, 155d), etc'est en fait Socrate qui a montré la fécondité de cet étonnement. Objets de l'étonnementMais de quoi s'étonner ? La réponse est simple: de n'importe quoi, et donc de tout.

On s'étonne de l'acception d'unmot, d'un désaccord sur une conduite, de la marche des étoiles, de la présence d'une chose, d'un événement.

Au-delà de ces exemples, l'étonnement concerne l'ensemble de ce qui peut exister, c'est-à-dire le tout (la totalité); ilouvre alors sur la métaphysique, qui désigne étymologiquement ce qui est au-delà (meta) des choses physiques (taphusika) ou de la nature, en même temps que ce dont l'étude peut être entreprise après (autre sens de meta) celledes choses physiques.L'étonnement débouche ainsi sur des questions concernant le principe ultime de ce qui est, ou sur ce qui en fonde lanécessité; c'est ce que Leibniz formule de la façon suivante : « Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ? » Non-savoir initial et science finaleL'étonnement révèle un non-savoir, une absence d'explication ou de compréhension.

De ce point de vue, ladémarche philosophique qui en résulte signifie la quête d'une science - terme devenu aujourd'hui ambigu, alors qu'ilne l'était pas pour Aristote, d'une forme de savoir qui puisse satisfaire, en partie ou en totalité, l'esprit.

Cettescience ne répond qu'à un désir de compréhension; elle est ainsi satisfaisante en elle-même, et n'est soumise àaucune autre fin que son propre développement. Né à Stagire (Macédoine) en 384 av.

J.-C., mort à Chalcis (Eubée) en 322.Fils du médecin Nicomaque, il vint à Athènes et suivit l'enseignement de Platon, de 367 à 347.

A la mort de sonmaître, et mal vu à Athènes en sa qualité de Macédonien, Aristote fonda une école à Axos, en Troade.

La morttragique de son ami Hermias, livré aux Perses, l'obligea à se retirer à Lesbos.

En 342, Philippe, roi de Macédoine, luiconfia l'éducation d'Alexandre.

A l'avènement de celui-ci au trône, en 335, Aristote revint à Athènes, et y fondal'École du Lycée, que l'on a appelée école péripatéticienne, parce qu'Aristote y devisait avec ses élèves, tout en sepromenant.

A la mort d'Alexandre, en 323, Aristote quitta Athènes et se retira dans l'île d'Eubée.

Il redoutait le sortde Socrate et voulut « épargner aux Athéniens un second attentat contre la philosophie ».

En effet, l'Aréopage lecondamna à mort par contumace.

Il mourut au mois d'août.

Aristote peut disputer à Platon le titre de plus grandphilosophe de tous les temps.

Son intelligence ne fut pas seulement d'ordre philosophique, elle fut universelle.Aristote est le fondateur de la logique, de l'histoire de la philosophie, de l'anatomie et de la physiologie comparées.En philosophie, il est disciple de Platon, mais son sens d'observateur lui permet de replacer le platonisme dansl'ensemble des systèmes connus et de modifier certaines affirmations platoniciennes, notamment la théorie de lahiérarchie des idées.

Aristote en déduit la logique, établie sur la structure et les relations des concepts, les relationsétant ramenées au rapport des genres et des espèces.

Il distingue dix catégories, qui sont les genres les plusgénéraux dans lesquels se classent les objets de la pensée : substance ou essence, quantité, relation, qualité,action, passion, lieu, temps, situation et manière d'être.

Ce sont les points de vue à partir desquels l'esprit peutconsidérer les choses.

Les catégorèmes se rapportent aux modes généraux, qui permettent d'énoncer une choserelativement à une autre ; ils sont cinq : le genre, l'espèce, la différence, le propre et l'accident.

L'expérience estindispensable à l'entendement, et Aristote, pour qui l'activité et le mouvement ont une grande importance, nepartage pas la théorie de l'idée éternelle, abstraite et immuable.

La réalité est le résultat d'un mouvement de lamatière vers la forme.

C'est l'acte, c'est-à-dire l'être dans son plein achèvement, dans sa réalisation parfaite, paropposition à la puissance.

La fleur est puissance du fruit et acte du bouton.

Dieu, étant pensée pure et sansmatière, est l'acte pur.

La nature est un effort de la matière vers la pensée, vers l'intelligence, vers l'acte pur.

Dieu,pensée parfaite, se pense lui-même, une pensée parfaite ne pouvant penser qu'un objet parfait ; il est « la Penséede la pensée ».

La pensée politique d'Aristote n'est pas négligeable.

Le bonheur se trouve dans la cité, qui est lasociété par excellence.

Il distingue trois formes de gouvernement : la royauté, l'aristocratie et la démocratie.

Il enprévoit aussi les altérations, qui sont la tyrannie, l'oligarchie et la démagogie.

Pendant des siècles, Aristote areprésenté les bornes de la science humaine.

Les interprétations, exégèses et commentaires de son oeuvre furentinnombrables, dès l'antiquité.

Théophraste, qui lui succéda à la tête du Lycée.

Eudème, Phanias, Straton deLampsaque, Anistoxène de Tarente, Démétrios de Phalère, Critolaüs de Phasélis, Diodore de Tyr et Héraclide de Pontfurent les principaux philosophes aristotéliciens ou péripatéticiens.

Puis, Andronicus de Rhodes et Alexandred'Aphrodise furent les grands propagateurs de la doctrine, le premier en commentant les oeuvres d'Aristote, lesecond en ouvrant une école péripatéticienne à Alexandrie.

C'est grâce aux Musulmans et, en particulier àAverrhoès, que l'héritage fut transmis au Moyen Age.

Saint Thomas d'Aquin fit de l'aristotélisme la doctrine officielle. »

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