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L'art peut-il échapper au critère du beau et du laid ?

Publié le 22/01/2004

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Sans doute parce qu'elle a subi victorieusement l'épreuve de la critique : elle satisfait aux normes qui prévalent, et qui constituent les critères de la beauté, car l'idée de beauté est encore une idée normative. Ces règles, ce sont les experts - académiciens, chefs d'école, princes - qui les instaurent du haut de leur fauteuil ou de leur trône. Mais pas arbitrairement : ces experts qui orientent l'opinion du public sont eux-mêmes orientés par elle ; plus exactement, ils sont sensibles au système des valeurs qui règne dans leur société et qui spécifie sa vision du monde, son épistèmè et son éthos, autrement dit son idéologie. Car les valeurs esthétiques s'inscrivent dans un système plus large auquel elles s'accordent, surtout dans les sociétés où l'art est spontanément le moyen d'initier et d'intégrer l'individu à la culture. Une sociologie de l'art doit repérer les corrélations qui s'établissent entre les exigences auxquelles l'oeuvre est soumise, d'une part, les structures sociales, les normes juridiques et les impératifs moraux, d'autre part (ce qui n'exclut nullement, bien sûr, une nouvelle mise en relation de ce système avec le système de la production). Aussi, l'oeuvre d'art ne semble pas échapper aux critères de beauté, c'est aussi donner une dimension restreinte de l'oeuvre d'art qui exclut toute possibilité à un objet laid de devenir une oeuvre d'art. 2) Le beau et le laid. L'oeuvre d'art authentique, c'est celle qui est reconnue comme telle, et qui mérite à son créateur d'être reconnu comme artiste. Reconnus, l'un et l'autre, par l'opinion générale, elle-même orientée par le jugement de ceux qu'Aristote appelait les experts, que la sociologie contemporaine désigne, dans le champ culturel, comme instance légitime de légitimation (P. Bourdieu).

 

Il existe beaucoup d’autres catégories esthétiques que le beau, il y a le grotesque, le merveilleux, le comique, le monstrueux, le laid, la caricature le tragique, le sublime. L’artiste n’est pas obligé de produire quelque chose qui soit forcément beau, le métier même d’artiste est par définition de produire des objets d’art. Il convient de combattre les idées reçues concernant la liaison du beau et de l’art. Aussi, dès l’abord l’œuvre d’art peut être au-delà des critères du beau et du laid, en entrant dans les autres catégories, à moins d’assimiler tout ce qui n’est pas beau à la laideur. L’œuvre d’art peut aussi êtres au-delà de ces catégories en ne représentant rien, en ne montrant rien de réel, ce qui est le cas de l’art abstrait et moderne, mais ce type d’art a-t-il réellement abandonné l’idée de beauté ?

 

« en vibration.

Il est donc clair que l'harmonie des couleurs doit reposer uniquement sur le principe de l'entrée encontact efficace avec l'âme humaine.

Cette base sera définie comme le principe de la nécessité intérieure.

» Aussine pas représenter le réel ne veut pas dire ne rien représenté mais représenter une idée.

Le but de l'artiste n'estplus de représenter quelque chose de beau ou de laid puisqu'il se situe au-delà de toutes représentations.

Iln'abandonne pas pour autant toute notion d'harmonie mais se place dans un autre domaine de réflexion que lapeinture traditionnelle. 3) Le destin de l'œuvre d'art, au-delà de la beauté ? On peut se demander si l'œuvre d'art n'a pas aujourd'hui pour irrévocable destin d'être impossible, démantelée,anéantie dans un pseudo- savoir.

On peut penser néanmoins que le concept d'œuvre peut survivre à ces réflexions,comme la réalité de l'œuvre survit à ces pratiques.

Non qu'il faille faire machine arrière : l'œuvre aujourd'hui n'estplus, ne peut plus être ce qu'elle a été ; les mutations de la pratique artistique évoquées précédemment sontirrécusables, et elles ont produit un changement tout aussi décisif du sens et de la fonction de l'art.

Mais il n'est passûr pour autant que la philosophie doive proclamer la mort de l'œuvre : reste l'opération, individuelle ou collective, etsouvent le produit de cette opération, attestés par une expérience qu'il faut bien encore spécifier commeesthétique. L'œuvre n'est pas nécessairement objet, comme la statue ou le monument.

Ne peut-elle aussi être événement ? Au vrai, l'œuvre a toujours été solidaire de l'événement : si elle s'accomplit comme objet esthétique,c'est dans l'événement de l'exécution, de la représentation, de la lecture, du regard ; sa vérité ne vient au jour quedans l'instant ou elle est jouée, où le sensible se recueille dans une conscience.

Et c'est bien pourquoi il fautsouhaiter et vouloir que l'art sorte des musées et investisse l'ambiance de la vie quotidienne.

Mais si, dansl'épiphanie de l'œuvre, l'avènement de l'objet esthétique est événement, peut-on dire que l'événement soit œuvre ?Oui, dans la mesure où cet événement est opération, c'est-à-dire où ce qui advient – le feu d'artifice, la danse,tout ce qui est happening – suppose un ouvrier, l'exécutant lui-même, le spectateur qui est acteur, parfois unmaître d'œuvre.

Sans doute, l'œuvre improvisée ne laisse pas de traces, sinon dans la mémoire des participants ;mais la vérité de l'œuvre est dans l'expérience de sa présence, et non dans ce qui rend cette expérience répétable,dans toutes les techniques, à commencer par l'écriture, par lesquelles les hommes relaient leur fragile mémoire,même s'il leur importe de garder une trace.

Si surprenants, si bâclés, si violents, si éphémères que soient lesproduits de l'opération, il y a œuvre – entendons, encore une fois, œuvre d'art – si et seulement si ce produitsollicite le goût (et même s'il sollicite aussi l'intelligence, l'imagination ou l'affectivité), autrement dit si l'œuvre aspiretoujours à être chef-d'œuvre.

Car l'idée de chef-d'œuvre, si désuet que soit le mot aujourd'hui, n'est pasirrémédiablement compromise par l'usage à la fois autoritaire et sélectif que certains régimes en ont fait : le faire nerécuse pas la norme du bien- faire, et le goût ne perd pas ses droits, même quand il les exerce sur de nouveauxobjets et selon de nouveaux critères.

Conclusion. L'œuvre d'art peut échapper au critère du beau et du laid, dans la mesure où celui-ci ne représente rien, ets'échappe de toute volonté figurative.

L'art, par ses autres fonctions, peut échapper à ses critères.

De ce point devue, il peut être jugé sur la capacité de l'artiste à exprimer ses émotions, à provoquer, à soulever des problèmessociaux, à être le porte-parole de son époque, à susciter des émotions.

Si, par le passé, un objet était décrétécomme œuvre d'art pour ses qualités esthétiques, on perçoit bien plus la dimension sociologique à l'œuvre dans ledomaine de l'art qui relativise toute dimension esthétique intrinsèque à l'œuvre elle-même.

Il n'y aurait plus d'objetsbeaux ou laids en soi, mais seulement pour un sujet percevant, sujet conditionné socialement. ADORNO : Quelle que soit sa nature, le laid doit constituer ou pouvoir constituer un moment de l'art.

Esthétique du laid, tel est le titre de l'oeuvre du disciple de Hegel, Rosenkranz.

L'art archaïque, puis l'art traditionnel, surtoutdepuis les faunes et les silènes de l'hellénisme, abondent en représentations dont le sujet fut considéré comme laid.L'importance de cet élément s'accrut dans l'art moderne au point qu'une nouvelle qualité en surgit.

Selonl'esthétique traditionnelle, cet élément est en opposition avec la règle formelle régissant l'oeuvre ; il est intégré parelle, et il la confirme par là même avec la force de la liberté subjective dans l'oeuvre d'art à l'égard des sujets.Ceux-ci seraient toutefois beaux en un sens plus élevé du terme : par exemple, grâce à leur fonction dans lacomposition du tableau, ou bien dans le moment de l'équilibre dynamique.

Selon la formule hégélienne, la beauté netient pas à l'équilibre comme simple résultat, mais toujours à la tension que produit le résultat.

L'harmonie qui - entant que résultat - nie la tension qui y trouve son équilibre, devient un élément perturbateur, faux, voire dissonant.Dans l'art moderne, l'aspect harmonieux du laid n'est plus acceptable.

Il en ressort quelque chose de qualitativementnouveau. Avez-vous compris l'essentiel ? 1 L'apparition du laid dans l'art est-il seulement le fait de l'art moderne ?2 Peut-on dire que l'art moderne introduit un rapport nouveau avec la laideur ?3 Le laid a-t-il un rôle important dans l'art ? Réponses: 1 - Non : la laideur a été prise comme sujet depuis l'antiquité grecque.

L'art moderne a sur ce plan repris desthèmes anciens, peut-être en les soulignant davantage.. »

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