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L'artiste n'est-il qu'un menteur, un illusionniste ?

Publié le 11/05/2012

Extrait du document

CONCLUSION

Affirmer le caractère illusoire de l’art ne mène pas du tout à le condamner : l’illusion est aussi une doublure du réel nécessaire à l’esprit. L’art fait ainsi partie du « superflu » qui fournit sur le quotidien des éclairages témoignant diversement de ses manques et de ce qui reste à y introduire pour qu’il satisfasse un peu mieux l’attente de l’homme.

— Lectures

Merleau-Ponty, L’Œil et l’esprit

Hegel, L’Esthétique (choix de textes)

Platon, Ion

—Documents

I. Qu’il soit peinture, sculpture, poésie ou musique, l'art n'a d'autre objet que d’écarter les symboles pratiquement utiles, les généralités conventionnellement et socialement utiles, enfin tout ce qui nous masque la réalité, pour nous mettre face à face avec la réalité même. C’est d'un malentendu sur ce point qu 'est né le débat entre le réalisme et l'idéalisme dans l'art. L’art n 'est sûrement qu 'une vision plus directe de la réalité. Mais cette pureté de perception implique une rupture avec la convention utile, un désintéressement inné du sens ou de la conscience, enfin une certaine immatérialité de vie, qui est ce qu’on a toujours appelé de l’idéalisme. De sorte qu’on pourrait dire, sans jouer aucunement sur le sens des mots, que le réalisme est dans l’œuvre quand l’idéalisme est dans l’âme, et que c’est à force d'idéalité seulement qu 'on reprend contact avec la réalité.

BERGSON (A, 1983, Bordeaux)

II. Quelle est l’attitude du savant face au monde ? Celle de l’ingéniosité, de l’habileté. Il s'agit toujours pour lui de manipuler les choses, de monter des dispositifs efficaces, d'inviter la nature à répondre à ses questions. Galilée l’a résumé d’un mot : l’essayeur. Homme de l’artifice, le savant est un activiste... Aussi évacue-t-il ce qui fait l’opacité des choses, ce que Galilée appelait les qualités : simple résidu pour lui, c'est pourtant le tissu même de notre présence au monde, c'est également ce qui hante l’artiste. Car l’artiste n’est pas d’abord celui qui s'exile du monde, celui qui se réfugie dans les palais abrités de l'imaginaire. Qu’au contraire l'imaginaire soit comme la doublure du réel, l’invisible, l’envers charnel du visible, et surgit la puissance de l’art : pouvoir de possession, pouvoir de restitution d’une vision naissante sur les choses et nous-mêmes. L'artiste ne quitte pas les apparences, il veut leur rendre leur densité... Si pour le savant le monde doit être disponible, grâce à l’artiste il devient habitable.

MERLEAU-PONTY (CDE, 1982, Grenoble)

...

« • On retrouve quelque chose de cette condamnation platonicienne.

ou du moins dt: la volonté de la philosophie à régenter l'art.

jusque dans l'esthétique de Hegel.

Sans doute l'art n'est-il plus aussi brutalement condamné: il apparaît au contraire comme une manifestation importante et nécessaire de l'Esprit.

Mais cette manifes­ tation est .

• On peut ainsi s'appuyer sur Bergson (cf.

Document ci-dessous) pour montrer que c'est précisément la rupture entre l'œuvre ct les préoccupations utilitaires quotidiennes qui autorise l'art à nous révéler des aspects insoupçonnés du réel.

• De façon peut-être encore plus ambitieuse.

Merleau Ponty (cf.

Document Il) a esquissé ce qu'il nomme une portée ontologique de l'œuvre.

en s'appuyant sur l'idée que ce que vise le peintre ou l"écrivain.

c'est la constitution d'un en-deçà des apparences.

d'un substrat aux phénomènes et à leur diversité (cf.

Cézanne répétant les approches variables de la Montagne Saint Victoire.

ou Claude Simon travaillant le temps de ses fictions pour y instaurer.

non un simple déroulement, mais un. »

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