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A l'artiste, tout est il permis?

Publié le 27/02/2005

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ART (lat. ars, habileté, talent, savoir-faire)

Soit syn. de technique, ou savoir-faire constitué d'un ensemble de procédés visant un résultat pratique (ex. des arts et métiers), soit syn. de beaux-arts, terme qui désigne la pratique artistique en tant qu'elle produit une oeuvre incarnant la beauté selon des règles propres au génie de son auteur. Dans le premier cas, « art »," se distingue de science et de nature. Dans le second, « art » se distingue depuis le xviiie siècle d'artisanat.

« production d'artefacts dont la définition préexiste dans l'esprit du producteur avant leur réalisation.

En ce sens,l'artisan est celui qui détient une recette, une formule qu'un maître lui a transmis, et qu'il s'efforce d'appliquer aumieux pour faire advenir à l'être des objets qui correspondent rigoureusement à ce qu'il a appris être l'idéal de saproduction.

De ceci, nous pouvons tirer qu'à l'artiste tout est permis, car sa liberté s'exerce simultanément surl'artefact qu'il produit ainsi que sur les procès de sa production. Une liberté transcendant tout concept de permission b. Néanmoins, est-ce à dire qu'à l'artiste tout est permis ? Non, dans la mesure où le concept de production supposeune autorité qui définit le permis et l'interdit.

L'artiste, lui, ne reconnaît à proprement parler rien de permis, nid'interdit, car il n'existe pas à ses yeux d'autorité capable de légiférer sur sa pratique artistique.

Il se représente lui-même comme un conquérant solitaire, comme une force qui se meut dans un univers de formes à modeler, dematières à travailler, dont l'activité, pour détourner un titre de Nietzsche, se situe « Par delà permis et interdit »,par delà licite et illicite.

Pour l'artiste, tout n'est pas permis car rien ne peut lui être interdit. III. Des permissions contre productives, ou comment l'activité de l'artiste demeure subordonné à un nombre restreint de règles Le champ artistique définit un domaine limité de permissions a. Néanmoins, la conception que nous venons d'illustrer ne laisse pas d'être fort problématique, car elle surestimeconsidérablement la liberté de l'artiste, et idéalise démesurément celui-ci.

Toute activité artistique s'inscrit dans unchamp déjà constitué qui définit un univers restreint de possibilités.

Un champ artistique, c'est ce que montreBourdieu dans Les règles de l'art, est un univers de forces où les détenteurs des places dominantes cherchent àconserver leur autorité, où les impétrants cherchent à faire chuter les dominants pour les remplacer.

Parconséquent, l'activité artistique n'est pas le domaine d'une liberté transcendante, mais le domaine d'une quête depouvoir où la réalisation d'œuvres ne manifeste nullement une volonté de création épurée d'intentions extérieures,mais une quête de pouvoir qui influe sur le choix des fins artistiques et des moyens pour les atteindre (peindre telsujet de telle manière pour manifester le dépassement des actuels détenteurs des positions dominantes dans lechamp artistique). « La grande règle, et la seule que l'on doit avoir, est la règle de plaire » b. De plus, nous finirons en disant qu'à l'artiste, tout n'est pas permis, dans la mesure où son activité est déterminéepar une règle universelle et transhistorique, celle énoncée par Molière dans La critique de l'Ecole des femmes : « Lagrande règle, et la seule que l'on doit avoir, est la règle de plaire ».

En effet, toute production artistique doit sedonner pour but de plaire à un spectateur, à un lecteur, sous peine d'enfermer l'expérience artistique dans unedimension contraire à sa nature.

Créer pour choquer, pour dérouter, c'est finalement passer à côté de la dimensionesthétique et sensuelle de l'art, c'est mal comprendre la fin véritable de l'activité artistique.

Nous dirons donc qu'àl'artiste tout n'est pas permis, car il doit se préoccuper de plaire donc accorder ses moyens à cette fin. Conclusion : A l'artiste, tout n'est pas permise, car son activité s'inscrit dans un espace formel déjà défini et illustré, et se trouvesoumise au jugement de ses pairs.

Certes, l'artiste crée la règle de son artefact en même temps que son artefact,manifestant ainsi une liberté considérable.

Mais cette liberté n'est pas absolue pour autant, car elle s'inscrit dans unespace de possibilités définies par un champ, et demeure soumise à la règle universelle et transhistorique qui est larègle de plaire.. »

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