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L'ascétisme libère-t-il l'homme ?

Publié le 21/02/2004

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- Voilà pourquoi, Cébés, ceux qui ont quelque souci de leur âme et ne vivent pas dans le culte de leur corps [...] mais persuadés eux-mêmes qu'il ne faut rien faire qui soit contraire à la philosophie, ni à l'affranchissement et à la purification qu'elle opère, ils prennent le chemin qu'elle leur indique et le suivent. Avez-vous compris l'essentiel ? 1 Qu'est-ce que la mort détruit, dans le corps ? 2 L'âme doit-elle s'efforcer de s'unir au corps ? 3 Quel rapport y a-t-il entre la mort et la philosophie ? Réponses: 1 - Son unité. Il n'est pas nécessaire que toutes les parties du corps soient détruites ; certaines subsistent même très longtemps. L'identité du corps est toutefois supprimée lorsque ses différentes parties sont séparées. 2 - Non, elle doit au contraire résister à une telle tentation, pour atteindre l'immortalité.

« crois-tu que ce ne soit pas s'entraîner à la mort ?- C'est exactement cela.- Si donc elle est en cet état, l'âme s'en va vers ce qui est semblable à elle, vers ce qui est invisible, divin,immortel et sage, et quand elle y est arrivée, elle est heureuse, délivrée de l'erreur, de la folie, des craintes,des amours sauvages et de tous les autres maux de l'humanité, et, comme on le dit des initiés, elle passevéritablement avec les dieux le reste de son existence.

Est-ce là ce que nous devons croire, Cébès, ou autrechose ?- C'est cela, par Zeus, dit Cébès.

[...]- Voilà pourquoi, Cébés, ceux qui ont quelque souci de leur âme et ne vivent pas dans le culte de leur corps[...] mais persuadés eux-mêmes qu'il ne faut rien faire qui soit contraire à la philosophie, ni àl'affranchissement et à la purification qu'elle opère, ils prennent le chemin qu'elle leur indique et le suivent. Avez-vous compris l'essentiel ? 1 Qu'est-ce que la mort détruit, dans le corps ?2 L'âme doit-elle s'efforcer de s'unir au corps ?3 Quel rapport y a-t-il entre la mort et la philosophie ? Réponses: 1 - Son unité.

Il n'est pas nécessaire que toutes les parties du corps soient détruites ; certaines subsistentmême très longtemps.

L'identité du corps est toutefois supprimée lorsque ses différentes parties sontséparées.2 - Non, elle doit au contraire résister à une telle tentation, pour atteindre l'immortalité.3 - La philosophie, en ce qu'elle consiste dans l'exercice de la pensée pure, suppose que l'âme se détache ducorps, ce qui est une sorte de préfiguration de la mort. [Plus on lutte contre le corps, plus on lui accorde d'importance.

Le destin de l'homme est d'être à la fois charnel et spirituel.

Si l'ascétisme était vraiment une libération, sa pratique serait courante.] L'ascétisme est une contradictionSi l'on accepte de vivre, on doit accepter le fait que l'on a un corps, des besoins et des désirs.

Si l'on refusecet état de fait, mieux vaut alors se suicider.

En tout cas, il est inutile d'éduquer le corps afin qu'il résiste à lafaim, la soif, la douleur parce que l'on cherche à s'en détacher.

Cela revient à se préoccuper constamment dece que l'on veut justement ignorer! L'ascétisme n'est que pure vanitéL'homme est un être pensant.

Dieu l'a conçu à son image, dit la Bible.

Mais ce n'est pas pour autant qu'il peutprétendre être lui-même à l'image de Dieu.

Il est à la fois corps et esprit, alors que Dieu est intelligenceparfaite, immatérielle, éternelle.

Celui qui, au nom de l'ascétisme, espère se libérer du corps, atteindre lasainteté, n'être que «pur esprit» fait preuve de vanité.

Seul Dieu est véritablement hors de la chair. L'ascétisme est une haine de la vieIl ne faut pas s'aimer soi-même, il ne faut pas aimer l'homme, il ne faut pas aimer la vie pour choisir commeunique voie de libération l'ascétisme.

C'est parce que l'ascétisme est l'expression d'une force de vie déclinantequ'il n'a jamais été une «école de vie» ayant une portée universelle.

Il ne libère pas.

Il n'est que l'expressiond'une impossibilité de vivre. "Exiger que le devoir soit toujours quelque peu importun - comme le fait Kant - revient à exiger qu'il nedevienne jamais habitude et coutume : dans cette exigence se cache un petit reste de cruauté ascétique."Nietzsche, Aurore, 1880. Nietzsche détecte chez Kant un esprit de cruauté dans sa conception de la morale.

À ses yeux, la morale nedoit pas aller contre la vie mais plutôt l'exalter.

L'impératif catégorique demande l'impossible à l'homme.

Carl'homme empirique est incapable de suivre la loi morale d'une manière rigoureuse.

La moralité exige laperfection ; il s'agit d'obéir à la loi morale, et non de discuter de son bien-fondé.

La finalité de la moralekantienne, c'est la sainteté, c'est-à-dire l'identité du désir et du devoir.

C'est cet idéal d'ascétisme querejette Nietzsche.. »

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