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Atatürk (Mustafa Kemal)

Publié le 22/02/2012

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Mustafa Kemal Atatürk, le fondateur d'État de la République de Turquie, se distingue par la multitude des tâches qu'il a assumées ainsi que par les nombreuses victoires qu'il a gagnées sur divers terrains. Mustafa Kemal fut avant tout un héros militaire, une grande figure nationale qui lutta pour l'indépendance de son pays. Après ses victoires sur les champs de bataille, il devint un fondateur d'État, un réformateur, l'un des leaders charismatiques les plus admirés, mais certainement pas un dictateur. En posant le principe que la nation est souveraine sans restriction aucune et en reconnaissant les prérogatives décisives du parlement, Mustafa Kemal avait fermé les portes à la dictature. Homme d'État, il a bâti sa conception de politique étrangère sur la maxime : "Paix chez soi, paix dans le monde." Modernisateur, il a été porté par sa foi inébranlable dans la supériorité de la pensée positiviste. Créateur de nouvelles valeurs culturelles, il essaya d'opérer la synthèse entre un nationalisme sain visant à la réalisation d'une prise de conscience collective et un humanisme axé sur la pensée laïque et scientifique. En dénonçant l'hégémonie des grandes puissances et en se solidarisant avec les "nations subjuguées" il fut un des premiers hommes d'État à déclencher la lutte anti-impérialiste. D'où vient-il, cet homme qui a presque totalement changé la face de la Turquie moderne, héritière de l'Empire ottoman ?

« coup de hache" porté à l'ancienne Constitution ottomane de 1876.

La souveraineté du sultan calife se voit opposerle principe démocratique de la souveraineté du peuple.

Battus, les Alliés commettent une nouvelle faute : ilsannoncent, fin octobre 1922, qu'une conférence internationale se tiendra sous peu à Lausanne et demandentsimultanément à Istanbul et Ankara d'y envoyer leurs délégués.

La nouvelle déclenche dans toute la Turquie unetempête d'indignation.

La nation turque ne veut plus obéir au sultan, signataire de l'infâme traité de Sèvres qui avaitlittéralement condamné à mort la Turquie.

C'est dans ce climat politique que Mustafa Kemal propose à l'Assembléenationale de promulguer une loi séparant le sultanat du califat, abolissant le sultanat, et expulsant Méhémet VI dupays.

Suivant la décision du parlement turc : "La loi constitutionnelle du 20 janvier 1920 s'applique à l'ensemble desterritoires turcs revendiqués par le Pacte national ; toute la Turquie passe sous l'administration du gouvernementd'Ankara, car le peuple turc considère la forme du gouvernement d'Istanbul, fondé sur la souveraineté d'unepersonne, comme appartenant à jamais au domaine de l'histoire." Le reste ne sera plus qu'une simple liquidation.Méhémet VI implore protection auprès du gouvernement britannique.

Le 17 novembre 1922, un croiseur britanniqueaccueille le sultan pour l'amener au lieu de son nouveau domicile, San Remo. Vient alors la proclamation de la République, le 29 octobre 1923, et l'élection de Mustafa Kemal à la présidence.Décision historique qui marque une rupture radicale avec la tradition et la culture islamiques et qui sera le débutd'une série de profondes transformations sociales.

Le positivisme du sociologue Ziya Gökalp sera une constantesource d'inspiration.

Ainsi déclare-t-il, en 1925, à Bursa : "La République turque ne veut pas demeurer le pays descheiks et des derviches, des confraternités et des couvents.

Il n'y a qu'un seul ordre vrai et raisonnable, celui de lacivilisation..." C'est avec ces discours que Mustafa Kemal réussit à persuader l'opinion publique de l'inutilité du califatet à convaincre le parlement d'abolir cette charge, le 3 mars 1924.

Cet acte nécessitait tout naturellement laliquidation de toutes les institutions théocratiques sur lesquelles s'appuyait le califat et accéléra la vitesse desréformes entreprises. On connaît les étapes qui jalonnent le processus de modernisation de la jeune République turque : fermeture desécoles religieuses (3 mars 1924), dissolution des tribunaux religieux (8 avril 1924), interdiction de porter le fez (25novembre 1925), fermeture des monastères, des tekkes, des lieux saints (30 octobre 1925), adoption de l'heure etdu calendrier occidentaux (26 décembre 1925), laïcisation de la Constitution (15 avril 1928), adoption de l'alphabetlatin (3 novembre 1928).

Les démonstrations sur tableau noir que Mustafa Kemal entreprit sur les places publiques àIstanbul et au cours de diverses tournées dans le pays furent reçues par la population avec grand enthousiasme.Toute une nation se rendit dans les écoles.

Mustafa Kemal diffusa, en moins d'une année, avec un élan sansprécédent, la connaissance des nouvelles lettres pour faciliter le passage de l'alphabet arabe à l'alphabet latin.Évidemment la réforme de l'alphabet latin entraîna par voie de conséquence la réforme de l'orthographe ainsi quel'épuration des mots arabes et persans. La situation de la femme dans les lois et la vie sociale de la nouvelle République occupa Mustafa Kemal pendant delongues années.

Sans prohiber le port du voile, il réussit à créer un climat d'opinion favorable à la modernisation descoutumes concernant les femmes.

Il s'était déclaré partisan de l'égalité légale et sociale entre hommes et femmes etapercevait dans ce problème un élément de progrès de plus dans l'orientation vers l'Occident.

C'est dans ce sensqu'il proposa l'adoption du droit civil suisse en 1926.

Plus tard et bien plus tôt que la France, il introduisit parmodification de la Constitution de 1924, en 1934, le droit de vote pour les femmes aux élections législatives etmunicipales.

"Si une seule partie des membres d'un corps social est active, tandis que l'autre demeure inerte, dit-il,alors le corps social est paralysé." Au cours de cette période de réformes, Mustafa Kemal proposa, en 1934, au parlement l'introduction d'une loiobligeant l'adoption de nom de famille.

Et c'est à cette occasion que la reconnaissance du peuple turc se traduisitdans le don fait au fondateur du nouvel État : Mustafa Kemal fut appelé Atatürk, père des Turcs. Parallèlement à ses efforts de renouvellement des structures sociales, culturelles et économiques du pays, MustafaKemal s'efforçait de mettre sur pied des structures politiques qui permettraient la réalisation des réformesnécessaires, sans cependant bloquer l'évolution vers un système démocratique.

Le régime du parti unique, créé parMustafa Kemal en 1924, se basait sur six principes fondamentaux : républicanisme, nationalisme, étatisme,révolutionnarisme, laïcisme, populisme.

Soucieux de lutter contre la stratification sociale, il mit l'accent sur "l'identiténationale" fondée sur le concept de l'ümmet ensemble des croyants de l'Islam.

On a maintes fois essayé d'insérer cenouveau régime parmi les dictatures fascistes des années 20 et 30.

Diagnostic erroné : si le kémalisme n'est pasdémocratique, il n'est pas totalitaire non plus.

Par son idéologie républicaine et libérale, par la souplesse de sesstructures, le parti républicain du peuple apparaît comme un instrument destiné à assurer l'éducation politique dupeuple.

A deux reprises, Mustafa Kemal essaiera d'introduire des partis d'opposition, il n'y parviendra pas.

Mais aumoment où le parti au pouvoir depuis vingt-sept années devra s'incliner devant la volonté de l'électorat et où untransfert de pouvoir paisible aura lieu le 14 mai 1950, les bases d'un système démocratique pluraliste existent. Mustafa Kemal mourut à la suite d'une cirrhose du foie, le 10 novembre 1938.

Le monde entier lui rendit hommage.Soldat, héros national, fondateur d'État, réformateur, innovateur, idéologue, leader charismatique, Atatürk a été à lafois le cerveau qui a conçu et le bras qui a forgé la Turquie nouvelle.

Il en fut le créateur, l'épée libératrice, leréformateur génial. A la fois révolutionnaire et réformateur, il cherchait à opérer une synthèse entre le pouvoir nouvellement acquis et ledroit existant.

Sa politique d'indépendance ne conduit pas au repli mais à la recherche de la collaborationinternationale.

Son nationalisme intensif ne se traduit par aucune demande territoriale.

Sa résistance aux. »

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