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Australie

Publié le 11/04/2013

Extrait du document

australie
1 PRÉSENTATION

Australie, en anglais (langue officielle) Australia, pays insulaire d’Océanie, situé entre l’océan Indien et le Pacifique Sud, au sud-est de l’Asie. Sa capitale est Canberra. L’Australie est membre du Commonwealth.

L’Australie est bordée au nord par la mer de Timor, la mer d’Arafura et le détroit de Torres, à l’est par la mer de Corail et la mer de Tasman, au sud par le détroit de Bass et l’océan Indien et à l’ouest par l’océan Indien.

Le Commonwealth of Australia se compose de six États — Nouvelle-Galles du Sud, Queensland, Australie-Méridionale, Tasmanie, Victoria, et Australie-Occidentale — et de deux territoires — Territoire de la Capitale australienne et Territoire du Nord. Les dépendances de l’Australie comprennent le territoire Antarctique-Australien, l’île Christmas, les îles Cocos, les îles Heard et MacDonald, l’île Norfolk, les îles Ashmore et Cartier, et le Territoire des Îles de la mer de Corail.

2 LE PAYS ET SES RESSOURCES

L’Australie s’étend sur environ 4 000 km du cap Byrne (extrémité est) à l’Australie-Occidentale (limite ouest) et sur environ 3 700 km du cap York, au nord, à la Tasmanie, au sud. Sa superficie, Tasmanie incluse, est de 7 682 300 km². C’est la plus grande île du monde.

2.1 Relief et hydrographie

L’insularité de l’Australie en fait le plus isolé des continents habités. C’est également le plus plat et, à l’exception de son territoire en Antarctique, le plus sec. Son altitude moyenne ne dépasse pas 300 m. L’intérieur du pays — l’Outback — se compose de plaines et de bas plateaux, généralement plus élevés dans le Nord-Est. Les plaines côtières de l’Est, du Sud-Est et du Sud-Ouest sont les régions les plus peuplées d’Australie.

Les plaines côtières de l’Est sont longées par des chaînes montagneuses : la cordillère australienne, au nord, qui suit la côte est depuis la péninsule du cap York, les Blue Mountains, en Nouvelle-Galles du Sud, et les Alpes australiennes, dans l’État de Victoria, qui atteignent la pointe sud-est de l’île. Le point culminant des Alpes australiennes et de l’Australie est le mont Kosciusko (2 228 m).

L’Ouest du territoire est constitué d’un immense plateau — bouclier divisé en plusieurs blocs distincts — d’une altitude moyenne comprise entre 305 et 460 m ; certaines parties se sont élevées et forment des hautes terres, tandis que d’autres se sont affaissées en plaines et en bassins. Les plaines comprennent le Grand Désert de sable, le désert de Gibson, le Grand Désert Victoria et la plaine de Nullarbor, situés respectivement au nord-ouest, au centre et au sud de cette région. Parmi les hautes terres figurent, à l’ouest, les monts Hamersley et les Darling Downs, et au centre, les monts MacDonnell et Musgrave. L’érosion et le climat ont créé de surprenantes formations rocheuses isolées appelées mesas dans de nombreuses régions du bouclier. Entre le Bouclier australien occidental et le Great Dividing Range se trouve la région du Grand Bassin artésien, qui comprend lui-même trois grands bassins : Carpentarie, Eyre et Murray.

Le littoral australien est le plus souvent régulier, comprenant peu de baies ou de caps. Les plus grandes avancées maritimes sont le golfe de Carpentarie, au nord, et la Grande Baie australienne, au sud. Sydney, Hobart, Port Lincoln et Albany comptent parmi les plus beaux ports naturels du pays. Le littoral de Tasmanie est, en revanche, plus découpé. La Grande Barrière de Corail, inscrite sur la liste du patrimoine mondial, s’étend sur près de 2 010 km le long de la côte est du Queensland, du cap York au nord à Bundaberg au sud.

Les deux tiers de l’Australie sont désertiques ou semi-désertiques, conditions climatiques limitant considérablement le nombre de cours d’eau permanents. Le Murray, fleuve permanent, est alimenté par la fonte des neiges à sa source, dans la région du mont Kosciusko, et par de grands affluents comme le Darling et le Murrumbidgee ; il se jette dans la mer sur la côte sud, à l’est d’Adélaïde. Le réseau Murray-Darling-Murrumbidgee, navigable pour la plus grande partie pendant la saison humide, constitue le principal système hydrographique d’Australie, couvrant plus de 1,1 million de km2.

Le complexe des Snowy Mountains, situé dans les Alpes australiennes en Nouvelle-Galles du Sud, construit entre 1949 et 1974, est l’un des plus importants projets d’équipement hydroélectrique du monde ; il fournit de l’eau supplémentaire pour l’irrigation et de l’électricité à tout le littoral du Sud-Est.

2.2 Climat

Bien que l’Australie connaisse une grande variété de climats, la majorité du pays est soumise à un climat chaud et sec, la mer ayant une faible incidence au-delà des côtes. La plus grande partie du territoire australien possède un climat désertique ; les précipitations n’y dépassent pas 250 mm par an en moyenne et les températures, soumises à une forte amplitude, dépassent souvent 40 °C en été.

Les régions situées dans le nord du pays présentent, quant à elles, un climat tropical. La mousson s’étend jusque dans l’intérieur des terres et affecte plus particulièrement la terre d’Arnhem et la péninsule du cap York. Dans de nombreuses régions situées sur la côte nord et nord-est, les précipitations moyennes annuelles atteignent 1 524 mm ; elles dépassent même 2 540 mm par an dans le nord du Queensland.

Plus au sud, le climat devient tempéré. Les régions de la côte sud de l’Australie connaissent un hiver doux et un été chaud ; les températures y oscillent en moyenne entre 10 °C à 21 °C, excepté dans les Alpes australiennes, où des températures proches de 0 °C sont parfois relevées. La Tasmanie, située dans une zone tempérée froide, reçoit de fortes précipitations en été et connaît des tempêtes cycloniques en hiver. Outre les Alpes australiennes, la neige tombe également en hiver dans le nord de l’État de Victoria et en Tasmanie. Tous les États du Sud sont exposés à des vents secs et chauds venant de l’intérieur du pays qui peuvent rapidement faire monter la température. La sécheresse touche chaque année au moins une région de l’Australie, tandis que les inondations et les cyclones tropicaux localisés sont fréquents.

2.3 Végétation et faune

L’Australie possède une flore et une faune uniques, caractérisées par un fort taux d’endémisme lié au caractère insulaire du pays et à sa séparation très ancienne des terres continentales. Cet endémisme est également un facteur de fragilisation des espèces menacées par la destruction de leur habitat ou la chasse. L’Union mondiale pour la nature (UICN) recense pour le territoire australien, dans la Liste rouge des espèces menacées 2003, 583 espèces animales menacées et 56 plantes.

2.3.1 Végétation

La zone tropicale est très boisée, principalement d’arbres à feuilles caduques. Plus à l’intérieur des terres, la zone tempérée accueille savane, lande et forêts tempérées, tandis que les Alpes australiennes et les montagnes de Tasmanie abritent une végétation alpine. Les pins sont caractéristiques de la côte orientale, jusqu’en Tasmanie. Dans les régions boisées du Sud, les eucalyptus dominent ; des acacias sont toutefois également présents. La superficie occupée par la végétation a considérablement diminué depuis l’arrivée des premiers colons européens en 1788.

La flore australienne renferme quelque 22 000 espèces végétales. On y trouve notamment 500 espèces différentes d’eucalyptus, mais une seule de baobab. L'Anigozanthos, appelée localement kangaroo paws, « pattes de kangourou «, est la plante emblème de l'Australie-Occidentale.

2.3.2 Faune

Environ 100 000 espèces animales différentes ont été répertoriées et décrites, mais la faune australienne en compterait jusqu’à 300 000. De nombreuses espèces sont endémiques. Par exemple, sur près de 2 000 espèces de vertébrés (hors poissons), 1350 ne se rencontrent qu’en Australie (soit 68 p. 100). Les espèces les plus caractéristiques de la faune australienne sont des mammifères primitifs — les monotrèmes, qui pondent des œufs (représentés par l’ornithorynque et les échidnés), et les marsupiaux, chez lesquels le jeune unique se développe à l’intérieur de la poche ventrale maternelle (ce sont notamment les kangourous et le koala) — ainsi que plusieurs espèces d’oiseaux coureurs (émeu, casoars…).

2.3.2.1 Mammifères

On a recensé en Australie 282 espèces de mammifères, dont 210 sont endémiques. On y trouve deux des trois espèces d’échidnés connues, ainsi que le singulier ornithorynque — emblème de la Nouvelle-Galles-du-Sud —, mammifère aquatique à fourrure doté d’un bec de canard et d’ergots venimeux.

Les célèbres marsupiaux sont représentés par une soixantaine d’espèces de kangourous, wallabies et dendrolagues (petits kangourous arboricoles), dont plus de la moitié est menacée de disparition. Le koala, l’un des emblèmes animaux du Queensland, vit uniquement dans les forêts d’eucalyptus, dont il choisit avec soin les feuilles d’une vingtaine d’espèces comme nourriture. Parmi les autres mammifères propres à l’Australie figure le dingo, un chien sauvage descendant de chiens domestiqués introduits par l’homme dans l’île il y a environ 12 000 ans, chassant la nuit et grand prédateur de moutons.

La faune australienne comprend également un certain nombre de mammifères originaires d’autres régions du monde et importés en Australie au fil des siècles. L’exemple le plus connu est le lapin, dont l’introduction et la prolifération — en raison de l’absence de prédateurs — ont causé une véritable catastrophe écologique. Une population de dromadaires retournés à l’état sauvage se rencontre également dans Les régions arides du centre du pays.

Les eaux nationales abritent par ailleurs plusieurs espèces de baleines et de phoques.

2.3.2.2 Oiseaux

L’Australie est riche en oiseaux : 751 espèces y ont été dénombrées, dont 355 sont endémiques. Outre les oiseaux coureurs tel l’émeu et les casoars, on y trouve plusieurs espèces de perroquets, dont le cacatoès rosalbin et le loriquet arc-en-ciel. Le plus grand oiseau de proie du territoire est l’aigle d’Australie, qui peut atteindre 2,40 m d’envergure. Parmi les autres oiseaux remarquables, citons le martin-chasseur géant (45 cm de long), ou kookaburra, qui est l’un des emblèmes de la Nouvelles-Galles-du-Sud, et le ménure superbe, dont le mâle se reconnaît à son immense traîne de plumes qu’il déploie au dessus de lui lors des parades nuptiales.

2.3.2.3 Reptiles et amphibiens

On rencontre sur le territoire australien 755 espèces de reptiles (dont 616 endémiques). Plusieurs espèces de serpents sont dangereux pour l’homme en cas de morsure, voire mortels : c’est le cas en particulier de la vipère de la mort, du taïpan et des Pseudechis. Plusieurs espèces de lézards, bien que d’allure peu engageantes, sont en revanche parfaitement inoffensifs : le moloch des régions désertiques, couverts d’épines, le scinque géant à langue bleue, l’un des plus gros scinques du monde, et le lézard à collerette qui, lorsqu’il se sent menacé, se précipite en position bipède sur son agresseur, avec force sifflements et collerette déployée.

Sur 196 espèces d’amphibiens (dont 169 endémiques), quelques curieuses espèces de grenouilles sont adaptées à la vie dans les régions arides, voire désertiques. Elles s’enterrent dans le sable pendant les périodes de sécheresse et peuvent attendre ainsi pendant plusieurs mois la saison des pluies. Parmi les amphibiens importés, le crapaud marin originaire d’Amérique du Sud, introduit en Australie en 1835, y est devenu un véritable fléau, dévorant rongeurs, oiseaux, scarabées, amphibiens, reptiles, etc.

2.3.2.4 Poissons

Les eaux territoriales australiennes abritent une grande variété de poissons ; on compte, entre autres, 70 espèces de requins. Les eaux douces renferment 183 espèces. Parmi les espèces remarquables figurent notamment le barramunda, un poisson doté à la fois de branchies et de poumons (quand l’eau devient stagnante et ne contient plus assez d'oxygène, il peut remonter à la surface pour respirer l'oxygène de l'air) et le poisson-archer, qui crache des jets d’eau d’une très grande précision.

2.3.2.5 Invertébrés

L’Australie abrite sur son territoire la majorité des espèces mortelles d’araignées. Citons en particulier les Atrax, qui sont les seules mygales potentiellement mortelles pour l’homme, et sans doute les araignées les plus dangereuses de la planète. Dans les mers côtières flotte la méduse la plus redoutable des océans (et certainement l’un des animaux les plus venimeux de la planète), la « main de la mort «, Chironex [du grec kheir, « main « et, nekros, « mort «], dont les tentacules renferment un poison si puissant qu’il est mortel pour l’homme en quelques minutes à peine.

2.4 Ressources naturelles

L’Australie dispose de ressources naturelles, notamment minières, exceptionnelles. Les plus importantes en termes commerciaux sont la bauxite (Queensland et Australie-Occidentale), le charbon bitumineux, le minerai de fer, le nickel, l’or, le plomb, le zinc, l’argent, le lignite, le pétrole offshore (Victoria) et le gaz naturel offshore (Australie-Occidentale et Victoria). Les immenses gisements de diamants découverts dans le Kimberley, en 1979, ont placé l’Australie au rang de premier producteur de diamant au monde en volume et au sixième pour la valeur marchande. L’Australie abrite également certaines des plus importantes réserves connues d’uranium, situées dans le nord du Queensland, dans le Territoire du Nord, en Nouvelle-Galles du Sud et en Australie-Méridionale.

Les réserves en charbon (86 531 millions de tonnes en 2002) , qui fournissent environ 75 p. 100 de l’électricité du pays, sont facilement exploitables et devraient suffire à assurer quatre cents ans de consommation (au rythme de production actuel). La production de gaz naturel se concentre au large de l’Australie-Occidentale et les réserves connues (783 milliards de m³ en 2006) devraient durer cinquante-cinq ans. En matière de ressources renouvelables, la Tasmanie, région la plus montagneuse d’Australie, utilise son important potentiel hydroélectrique pour produire l’essentiel de son électricité. L’Australie continentale possède un potentiel hydroélectrique moindre en raison de son relief généralement peu élevé. Ses capacités d’énergie éolienne ne sont toutefois pas négligeables, même si les moulins à vent ne sont aujourd’hui plus employés que dans les élevages de moutons isolés de l’Outback.

3 POPULATION ET SOCIÉTÉ
3.1 Démographie

En 2008, la population australienne était estimée (le dernier recensement datant de 1991) à 20,6 millions d'habitants. La densité de population est de 3 habitants au km², près de 90 p. 100 de la population se concentrant sur environ 3 p. 100 du territoire.

Le taux d’urbanisation atteint en 2005, 93 p. 100, et les villes et les villages se concentrent sur les côtes est, sud-est, sud-ouest et tasmanienne. En outre, la majorité des 7 p. 100 de population rurale est établie dans un mince « croissant fertile «, qui s’étend des environs de Brisbane, dans le Queensland, à Adélaïde en Australie-Méridionale, limité au nord-ouest par le versant ouest du Great Dividing Range. Le Queensland connaît l’expansion démographique la plus rapide du pays, stimulée par la proximité des économies prospères de l’Asie du Sud-Est, tandis que les régions côtières de l’Est, du Sud-Est et du Sud-Ouest ont également un développement rapide.

97 p. 100 du territoire australien sont inhabités ou quasiment, la densité moyenne de population atteint dans cette partie du pays moins de 0,03 habitant au km2. Ce chiffre ne commence à avoisiner les 0,3 habitant au km2 que dans les pâturages semi-arides de l’intérieur du Queensland, de la Nouvelle-Galles du Sud et de l’Australie-Méridionale, où se trouvent les gigantesques exploitations de bovins et de moutons, ainsi que dans les zones voisines des quelques groupements de l’intérieur du pays et des côtes ouest et nord, dont Alice Springs et Darwin dans le Territoire du Nord, Kalgoorlie et Boulder en Australie-Occidentale, la côte ouest entre Dampier et Port Hedland et la région des mines de diamants du Kimberley.

Le taux d’accroissement naturel du pays — 0,93 p. 100 en 1998  — repose essentiellement sur la persistance d’un taux élevé d’immigration, qui permet de maintenir le nombre de jeunes en âge d’avoir ou d’élever des enfants (le taux de fécondité est de 1,76 enfant par femme).

L’espérance de vie moyenne est de 84 années pour les femmes et 78 années pour les hommes. Cependant, l’espérance de vie de la population aborigène est en général beaucoup plus faible.

Les Aborigènes originaires d’Australie et les insulaires du détroit de Torres ne représentent aujourd’hui que 1 p. 100 de la population australienne. 92 p. 100 des Australiens environ sont d’origine européenne, pour la plupart britannique ou irlandaise, même si 18 p. 100 sont originaires d’autres pays européens. Les Asiatiques, y compris des habitants du Proche-Orient, représentent environ 7 p. 100 de la population.

La structure de la population a été profondément bouleversée depuis 1945, puisqu’avant la Seconde Guerre mondiale, plus de 95 p. 100 de la population était d’origine britannique ou irlandaise. Cependant, un courant d’immigration d’après-guerre a amené de nombreux immigrants non seulement des îles Britanniques, mais également d’Europe continentale. Depuis, plus de 2 millions de personnes, issues de toute l’Europe, ont émigré en Australie.

Au cours des années 1960, la politique dite de « l’Australie blanche «, sur laquelle les politiques d’immigration coloniales et fédérales avaient jusque-là été fondées, a commencé à s’assouplir, avant d’être officiellement abandonnée en 1973. La plupart des immigrants non européens sont dans un premier temps venus d’Amérique latine et du Proche-Orient, en particulier du Liban. Cependant, depuis la fin des années 1970, le nombre d’immigrants asiatiques a augmenté, notamment en provenance d’Asie du Sud-Est et de Chine ; les premiers immigrants d’Asie du Sud-Est étaient, pour beaucoup, des réfugiés. L’analyse de l’immigration en Australie confirme cette tendance : 2,5 p. 100 des Australiens nés à l’étranger sont nés en Grande-Bretagne et en Irlande, 30 p. 100 dans d’autres pays européens et 21 p. 100 en Asie et au Proche-Orient.

Les Aborigènes ont été les premiers habitants de l’Australie, venus d’Asie il y a 40 000 ou 60 000 ans, lorsque l’abaissement du niveau des eaux a permis la « création « d’un passage presque permanent entre les deux continents.

Au moment de l’arrivée des premiers Européens en 1788, les Aborigènes avaient depuis longtemps occupé le continent en s’adaptant à un environnement variant des forêts tropicales humides et des régions humides tempérées aux déserts arides. La population comptait alors entre 300 000 et 1 million d’individus.

L’arrivée des Européens a représenté une véritable catastrophe pour les Aborigènes puisque, après une cohabitation initiale difficile, ces derniers ont rapidement été repoussés hors des côtes fertiles vers l’intérieur des terres, pour la plupart inexploitables. Beaucoup ont par ailleurs succombé à des maladies importées. Maltraités, parqués dans des réserves et privés du droit d’exister sur leurs terres d’origine, les Aborigènes se sont appauvris physiquement et spirituellement. Ils n’étaient plus que 60 000 en 1920.

Jusque dans les années 1960, la population aborigène était essentiellement rurale. Au cours des deux décennies suivantes, ceux-ci ont commencé à émigrer en plus grand nombre vers les zones urbaines et se sont concentrés dans des communautés-ghettos. En 1991, la population d’Australiens d’origine aborigène avait quadruplé par rapport à 1920 et comptait 238 492 individus et 26 902 insulaires du détroit de Torres (communauté couramment assimilée aux Aborigènes). Les plus grandes concentrations d’Australiens d’origine aborigène se trouvent aujourd’hui en Nouvelle-Galles du Sud, dans le Queensland, en Australie-Occidentale et dans le Territoire du Nord.

3.2 Découpage administratif et villes principales

Le Commonwealth of Australia comprend six États et deux territoires. Les États et leur capitale sont la Nouvelle-Galles du Sud (Sydney), le Victoria (Melbourne), le Queensland (Brisbane), l’Australie-Méridionale (Adélaïde), l’Australie-Occidentale (Perth) et la Tasmanie (Hobart). Les territoires et leur principale ville respective sont le Territoire de la Capitale australienne (Canberra) et le Territoire du Nord (Darwin).

Les villes australiennes sont très étendues et environ 60 p. 100 des Australiens vivent dans les zones métropolitaines des six capitales d’État et de Canberra. Sydney possède par ailleurs la banlieue la plus étendue du monde. Melbourne, Brisbane, Perth et Adélaïde figurent parmi les principales villes du pays. Canberra, la capitale nationale, est l’unique ville d’importance située à l’intérieur des terres.

3.3 Langues et religions

L'anglais est la langue officielle du pays. L’Australie n’a pas de religion d’État et sa Constitution garantit la liberté du culte. Bien que la majorité des Australiens se déclarent chrétiens, la plupart ne sont pas pratiquants et la société australienne est fondamentalement laïque. Les plus grandes communautés chrétiennes sont l’Église catholique et l’Église anglicane, qui rassemblent chacune environ 26 p. 100 de la population totale. Près de 25 p. 100 appartiennent à d’autres communautés chrétiennes, principalement les non-conformistes et les protestants, mais également des communautés orthodoxes orientales. Les communautés juive, bouddhiste et musulmane sont faiblement représentées.

3.4 Éducation

L’éducation est essentiellement du ressort de chacun des États et territoires. Dans chacune de ces entités politiques, la formation et le recrutement des enseignants sont regroupés au sein d’un ministère de l’Éducation. Le gouvernement fédéral est responsable du financement des universités et des écoles supérieures. L’école est obligatoire pour les enfants âgés de 6 à 15 ans dans tout le pays, à l’exception de la Tasmanie où la limite d’âge est de 16 ans. Toutefois, la plupart des enfants commencent l’école à 5 ans. Environ 72 p. 100 des enfants fréquentent des écoles publiques, qui offrent un enseignement laïc gratuit. Les écoles privées, le plus souvent confessionnelles, sont payantes. Les enfants vivant dans l’Outback, ou isolés du système scolaire, bénéficient de systèmes d’enseignement à distance ou de cours par radio. Les écoles secondaires proposent des cursus de cinq ou six ans qui débouchent pour les étudiants de dernière année sur les examens d’État d’entrée à l’université. En 1998, l’Australie comptait, outre de nombreuses écoles proposant un enseignement supérieur dans des domaines spécifiques, 42 établissements supérieurs, dont 36 universités publiques.

3.5 Culture

Le mode de vie prédominant en Australie a longtemps reflété en substance l’héritage des colons britanniques, toutefois les coutumes se sont modifiées à mesure que ces derniers se sont adaptés à leur nouveau pays et à son climat exceptionnel. Une culture à part entière s’est ainsi développée qui, bien que fondée sur des traditions britanniques, est aujourd’hui spécifique à l’Australie. Depuis les années 1960, l’arrivée de nombreux immigrants d’Europe continentale et d’Asie a notamment entraîné l’apparition d’une société multiculturelle au sein de laquelle les Aborigènes, marginalisés depuis l’arrivée des Européens, ont commencé à jouer un rôle plus important. Voir Australie, littérature d’ ; Australie, art de l’ ; aborigène, art ; australien, cinéma.

L’Opéra de Sydney est le monument le plus célèbre d’Australie, qui possède en outre de nombreux musées ; l’Australian Museum de Sydney (créé en 1827) et ses collections d’anthropologie et d’histoire naturelle, l’Australian National Gallery (inaugurée à Canberra en 1982) et le futur Musée national de Canberra (dont l’inauguration est prévue pour 2001).

3.6 Institutions et vie politique

L’Australie, démocratie parlementaire fédérale, est un État indépendant autonome, membre du Commonwealth. La Constitution australienne, qui date de 1901, repose d’une part sur des traditions parlementaires britanniques et a d’autre part intégré des éléments du système américain. Le chef d’État est le souverain britannique, représenté par un gouverneur général. Le chef du gouvernement est le Premier ministre australien, responsable devant le Parlement. Tous les pouvoirs non délégués au gouvernement fédéral sont du ressort des États. L’Australie est l’un des pays fondateurs de l’Organisation des Nations unies.

Le pouvoir exécutif revient officiellement au gouverneur général, nommé par le souverain britannique en accord avec le Premier ministre australien. Le souverain britannique, par l’intermédiaire du gouverneur général, n’a pas de véritable pouvoir au sein du gouvernement et son rôle de chef d’État est symbolique. Le gouverneur général n’agit que sur avis du Conseil exécutif, ou cabinet, qui comprend tous les ministres d’État. La politique fédérale est déterminée dans la pratique par le cabinet, présidé par le Premier ministre, qui est également le chef du parti majoritaire au Parlement. Les différents ministères du gouvernement fédéral sont administrés par des fonctionnaires permanents.

Le pouvoir législatif national appartient à un Parlement bicaméral, composé d’un Sénat et d’une Chambre des représentants. Le Sénat est composé de 76 membres (12 par État et, depuis 1974, 2 par territoire), élus pour six ans. Le nombre de représentants d’un État est proportionnel à sa population, mais avec un minimum de 5 dans chaque État. Le Territoire du Nord possède un représentant et le Territoire de la Capitale australienne en compte deux. La Chambre des représentants compte 150 membres, élus au mode de scrutin alternatif, pour un mandat de trois ans. Le Premier ministre peut demander au gouverneur général de dissoudre la Chambre et de convoquer de nouvelles élections à tout moment. Le suffrage universel concerne tous les citoyens de plus de dix-huit ans.

Chaque État possède un Parlement bicaméral, à l’exception du Queensland qui n’a qu’une seule Chambre. Le souverain britannique est représenté dans chaque État par un gouverneur.

L’Australie compte quatre grands partis politiques : le Parti travailliste australien (ALP) ; le Parti national d’Australie ; le Parti libéral d’Australie et le Parti des démocrates australiens. Le Parti national est le plus conservateur des quatre partis (tous de tendance sociale-démocrate), le Parti travailliste le moins conservateur, les deux autres se situant au centre. Les objectifs du Parti libéral et du Parti national étant très proches, ces deux partis forment traditionnellement des coalitions. La vie politique australienne est fondée sur un système bipartite qui lui offre une relative stabilité gouvernementale.

Le service militaire australien est volontaire. En 2004, les effectifs des forces armées atteignaient 26 035 hommes dans l’armée de terre, 13 670 dans l’armée de l’air et 13 167 dans la marine. Les femmes peuvent participer au combat depuis 1993. Au cœur de la politique de défense australienne se trouve, depuis le début des années 1950, le traité ANZUS d’aide et de défense mutuelles (1952) signé avec les États-Unis et la Nouvelle-Zélande. Voir Anzac.

L’une des plus importantes questions de droit soulevées ces dernières années en Australie a été le problème des droits territoriaux des Aborigènes, dont le militantisme s’est développé dans les années 1960. Malgré l’opposition, les groupes de pression aborigènes ont persisté, incitant le gouvernement, en août 1985, à formuler des propositions de loi accordant aux Aborigènes un droit inaliénable de pleine propriété sur les parcs nationaux, les terres non aliénées du domaine de la Couronne et les anciennes réserves. Le gouvernement fédéral a cependant abandonné ce projet de loi. Toutefois, en juin 1992, par une décision historique, la Haute Cour de justice a reconnu l’existence d’un droit foncier antérieur à l’arrivée des Européens en 1788. Cet arrêt établissait, entre autres clauses, que les Aborigènes pouvaient revendiquer un droit de propriété s’ils apportaient la preuve d’une relation « étroite et permanente « avec la terre en question.

4 ÉCONOMIE

L’Australie est membre de l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) et possède l’un des niveaux de vie les plus élevés au monde, avec un PIB estimé à 781 milliards de dollars (2006) et un PIB par habitant de 37 704,10 dollars (2006).L’Australie exporte essentiellement des produits de base et importe des produits finis. L’économie australienne est, par conséquent, soumise aux fluctuations des prix sur les marchés mondiaux de marchandises et à l’inflation que connaissent ses principaux fournisseurs.

L’agriculture et l’exploitation minière continuent de jouer un rôle prépondérant dans l’économie de l’Australie. Le pays est autosuffisant pour quasiment tous les produits alimentaires et exporte en importante quantité du blé, de la viande, des produits laitiers et de la laine (l’Australie produit plus de 25 p. 100 de la production mondiale de laine). Cependant, la production de matières premières a beaucoup moins progressé au cours des dernières années. L’agriculture ne représente plus aujourd’hui que 3,3 p. 100 du PIB, et l’industrie minière environ 5 p. 100. Le secteur secondaire, qui connaît en revanche une croissance rapide depuis les années 1940, représente 27 p. 100 du PIB et les services 69,6 p. 100 du PIB.

4.1 Agriculture

Bien que le secteur agricole soit faiblement représentatif de l’économie australienne en termes de PIB et d’emploi (3,6 p. 100 de la population active), la prospérité d’une grande partie du pays repose aujourd’hui encore beaucoup sur l’élevage et les cultures. Le secteur du pâturage est apparu au début de la colonisation, lorsque les premiers moutons espagnols mérinos ont été importés d’Afrique du Sud, et les terres de pâture représentent aujourd’hui près de 90 p. 100 de la superficie exploitable. Les revenus provenant des exportations de laine (produite pour 50 p. 100 environ en Nouvelle-Galles du Sud et en Australie-Occidentale) ne représentent toutefois que 8 p. 100 du total des recettes à l’exportation.

Tous les États et territoires d’Australie pratiquent l’élevage du bétail ; le Queensland en est le premier producteur, avec environ 40 p. 100 du cheptel national, tandis que le Victoria est le premier producteur de viande d’agneau et de mouton.

L’industrie laitière est essentiellement confinée aux côtes très arrosées et au sud-est de l’Australie, notamment le Victoria. Les fermes utilisent le plus souvent des techniques agricoles de haute technologie ; les immenses ranches du nord, par exemple, évoquent les exploitations du Midwest américain, où les agriculteurs utilisent parfois des hélicoptères et des motos tant la superficie de leurs terres est importante.

Bien qu’environ 10 p. 100 seulement de la superficie totale de l’Australie soient dédiés aux cultures alimentaires et fourragères, cette activité revêt une grande importance économique. Le blé occupe environ 45 p. 100 de la superficie cultivée et les cultures fourragères et autres céréales 20 p. 100. La production de blé est extrêmement mécanisée et pratiquée dans tous les États, néanmoins concentrée dans le sud-est et le sud-ouest du pays. La production annuelle a baissé au cours des dernières années en raison d’une reconversion dans de nouvelles cultures plus rentables. La production était d’environ 9,8 millions de tonnes en 1998, contre un peu plus de 14 millions de t à la fin des années 1980, 70 p. 100 de ce total environ étant destiné à l’exportation. L’avoine, l’orge, le seigle, le maïs, les oléagineux, le tabac et les cultures fourragères jouent également un rôle très important. Le riz et le coton sont cultivés dans la zone d’irrigation du Murrumbidgee (Nouvelle-Galles du Sud), dans le Queensland et dans le Territoire du Nord. La production de canne à sucre est limitée aux régions côtières fertiles du Queensland et au district de Richmond River, dans le nord de la Nouvelle-Galles du Sud. Environ 38,2 millions de tonnes de canne à sucre ont été produites en 2006. De nombreux fruits sont cultivés, dont la pomme, la banane, le raisin, l’orange, la poire, l’ananas et la papaye. Les principales régions viticoles sont la vallée de Barossa en Australie-Méridionale, la Hunter Valley en Nouvelle-Galles du Sud et certaines régions du nord-est, du sud et de l’ouest du Victoria. On y cultive des variétés particulières de vigne, destinées à la production du raisin, surtout dans la vallée du Murray.

Les forêts ne couvrent plus aujourd’hui que 21,1 p. 100 du territoire australien. L’essentiel de la production de bois destinée au commerce provient des plantations de conifères. Les principales forêts indigènes sont situées dans les ceintures humides des côtes et des montagnes. Le bois d’eucalyptus est utilisé pour la production de papier et de meubles. Environ 9,4 millions d’ha de forêt sont protégés dans le cadre des réserves d’État. La production de bois tendre à partir des plantations de conifères ne satisfait pas la demande, l’Australie doit par conséquent en importer d’importantes quantités.

Les eaux australiennes abritent plus de 2 000 espèces de poissons ainsi qu’une grande variété d’autres animaux marins, toutefois les prises annuelles sont assez faibles : elles n’atteignaient que 307 391 tonnes en 2005. Plus de 50 p. 100 des recettes annuelles du produit de la pêche proviennent des crustacés. L’Australie figurait parmi les plus importants chasseurs de baleines jusqu’à la fin des années 1970 ; depuis cette date, le pays a cependant accepté de cesser la plupart de ses activités baleinières.

4.2 Mines et industries

L’industrie minière, sur laquelle la croissance économique et sociale a longtemps reposé en Australie (les découvertes d’or des années 1850 ont en effet entraîné la première grande vague d’immigrants et la colonisation de l’intérieur du pays), semble aujourd’hui encore promettre un développement substantiel. L’Australie-Occidentale se place au premier rang national de la production minière totale (37 p. 100) et de la production de minéraux métalliques (63 p. 100). La houille (181,6 millions de t), le minerai de fer (129 millions de t, 3e rang mondial), le lignite (49 millions de t), la bauxite (41,4 millions de t), le minerai de manganèse (1,35 million de t), le cuivre (425 000 t), le nickel (65 000 t), l’étain (8 200 t) et l’uranium (2 800 t) figuraient, en 1994, parmi les principaux minéraux produits en Australie, qui assure en outre près de 12 p. 100 (256 t) de la production mondiale d’or. Environ 70 p. 100 de ce total (qui a progressé de 560 p. 100 en 10 ans) est extrait en Australie-Occidentale. La découverte et l’exploitation d’énormes gisements de bauxite ont en outre permis à l’Australie de devenir, au cours des années 1980, le premier producteur de bauxite et d’alumine et le quatrième producteur d’aluminium. Les plus importantes mines se trouvent au sud de Perth en Australie-Occidentale, sur la péninsule du cap York dans le Queensland et sur la péninsule de Gove dans le Territoire du Nord. Les mines d’uranium sont, quant à elles, situées dans le Territoire du Nord (les mines de Ranger et de Nabarlek) et à Olympic Dam en Australie-Méridionale. Toute la production est destinée à l’exportation, conformément à la politique antinucléaire du pays. L’Australie est le plus important exportateur de charbon du monde. Depuis la découverte du gisement de diamants du Kimberley, l’Australie-Occidentale est devenue, en 1979, le premier producteur mondial en volume (36 p. 100 de la production totale). La quasi-totalité du minerai de fer est exportée. L’Australie est aujourd’hui le premier fournisseur du Japon et d’autres marchés importants comme la Chine, l’Allemagne, la Corée et Taïwan. Les principaux gisements de pétrole et de gaz se trouvent à Gippsland, dans le Victoria, et à Carnarvon, en Australie-Occidentale.

La Nouvelle-Galles du Sud, notamment Sydney, ainsi que le Victoria et essentiellement la zone métropolitaine de Melbourne sont les principaux centres industriels du pays. L’Australie-Méridionale, État traditionnellement pastoral et agricole, a toutefois développé plusieurs grands centres industriels depuis 1950, dont Adélaïde et Whyalla. Brisbane et Townsville, dans le Queensland, possèdent également une importante implantation industrielle. L’industrie de Tasmanie (Hobart et Launceston) est stimulée par des ressources en énergie hydroélectrique commercialisées à des tarifs particulièrement attractifs.

Au début des années 1990, environ 90 p. 100 de l’électricité était produite dans des centrales thermiques ; le pays possède cependant également plusieurs centrales hydroélectriques, en particulier le grand complexe des Snowy Mountains, qui alimente principalement Canberra, Melbourne et Sydney, et plusieurs installations de plus petite taille en Tasmanie. Au début des années 1990, la capacité électrique totale du pays avoisinait 33,8 milliards de kW et la production d’électricité annuelle totale atteignait environ 197 milliards de kilowattheures en 2003. L’Australie n’importait, en outre, au début des années 1990, que 4 p. 100 environ de sa consommation annuelle de pétrole.

4.3 Échanges

L’unité monétaire est le dollar australien, divisé en 100 cents. La première banque australienne s’est ouverte à Sydney en 1817. La banque de réserve australienne, créée en 1911, est la banque centrale et émettrice. La politique douanière australienne offre une protection aux grandes industries australiennes et garantit un traitement préférentiel aux importations en provenance de certains pays du Commonwealth. Le Japon (17 p. 100 du total des échanges) et les États-Unis (22 p. 100) sont les premiers partenaires commerciaux de l’Australie, devant la Chine (6 p. 100),la Nouvelle-Zélande (5 p. 100), la Grande-Bretagne (5 p. 100), l’Allemagne, le Canada, la Corée du Sud, l’Italie et la Papouasie-Nouvelle-Guinée. L’Asie ouvre actuellement de nouveaux marchés au blé australien et autres produits excédentaires. Outre les États-Unis et le Japon, les principaux pays fournisseurs à l’importation sont la Grande-Bretagne, l’Allemagne, Taïwan, Hong Kong, le Canada et la Nouvelle-Zélande. Les principales importations du pays concernent les machines, le matériel de transport, les produits chimiques, les métaux non ferreux, le papier et la papeterie, le textile. Les minerais, le charbon, les métaux non ferreux, le pétrole, la laine, les céréales ainsi que la viande constituent les principaux produits d’exportation australiens. La balance commerciale de l’Australie est déficitaire (5,5 milliards de dollars en décembre 1997). Grâce à des liaisons aériennes plus rapides et moins chères et à la croissance du marché japonais, le tourisme connaît un développement rapide depuis 1970. C’est aujourd’hui l’un des secteurs économiques les plus dynamiques, les recettes en devises représentant environ 10 p. 100 des recettes de la balance des paiements.

L’essentiel du réseau ferroviaire australien a été construit pendant la seconde moitié du xixe siècle, reliant essentiellement les ports entre eux, au détriment des lignes intérieures.

Un réseau complet de services aériens relie les grandes villes et les régions isolées. En raison des grandes distances, l’avion est très utilisé. La navigation côtière et transocéanique est cruciale pour l’économie australienne. L’Australie compte 70 ports commerciaux, dont la plupart se trouvent sur la côte est. Sydney, avec Botany Bay, est le port le plus important pour le fret mixte. Parmi les autres grands ports figurent Port Hedland, Melbourne, Fremantle, Newcastle, Port Kembla, Geelong, Brisbane, Port Gladstone et Port Walcott.

Les médias audiovisuels sont gouvernementaux ou privés. L’Australian Broadcasting Corporation (ABC) gère plus de 400 stations de radio tandis que le réseau privé compte environ 200 radios commerciales et 43 chaînes de télévision commerciales. Il existe environ 500 journaux en Australie, dont environ 60 quotidiens totalisant un tirage d’environ 4,7 millions d’exemplaires (The Australian est le seul quotidien national).

5 HISTOIRE

Venus d’Asie, les Aborigènes se seraient installés en Australie il y a 40 000 ou 60 000 ans ; leur nombre atteint alors 300 000 individus et 1 million lorsque les premiers Européens parviennent sur le continent au xviie siècle. Aux xvie et xviie siècles, l’Espagne, qui possède le plus grand empire colonial du monde, lance une série d’expéditions du Pérou vers le Pacifique Sud, afin d’explorer de nouveaux territoires. Les mines d’or et les métaux précieux constituent les principales motivations des explorateurs, cependant les recherches se révélant infructueuses, l’Espagne renonce à ses projets dans la région.

5.1 Les débuts de l'exploration européenne

Grâce aux Hollandais, établis principalement dans les ports indonésiens de Bantam et de Batavia (Jakarta), la découverte européenne de l’Australie devient bientôt une réalité. Au début de l’an 1606, Willem Janszoon parvient en effet au détroit situé entre le continent australien et la Nouvelle-Guinée, et aperçoit une partie de la côte australienne. Le détroit reçoit cependant le nom de l’explorateur espagnol Luis Váez de Torres, qui visite la région l’année suivante. Encouragés par les voyages de Janszoon, les gouverneurs généraux hollandais de Batavia organisent des expéditions dans les mers du Sud et, en 1642-1643, le Hollandais Abel Tasman découvre l’île aujourd’hui connue sous le nom de Tasmanie.

5.2 Expéditions et revendications britanniques

L’engagement de l’Angleterre en Australie semble, au départ, suivre la même voie et relever des mêmes intérêts que les Espagnols et les Hollandais. En 1688, le corsaire anglais William Dampier débarque dans le Nord-Ouest et, de retour en Angleterre, persuade les autorités de financer une nouvelle expédition. Lors de son deuxième périple, en 1699-1700, il fournit le rapport le plus complet de l’époque sur le continent, toutefois sa description est si négative que les Anglais perdent tout intérêt pour l’Australie et suspendent les explorations pendant soixante-dix ans environ.

En 1770, James Cook arrive à Botany Bay, sur la côte est, et sur l’île de la Possession, au nord, où, le 23 août de la même année, il revendique la région, baptisée Nouvelle-Galles du Sud, au nom de la Grande-Bretagne. Les côtes australiennes ne sont néanmoins entièrement explorées qu’au xixe siècle. Matthew Flinders, officier de marine, est le premier à faire le tour du continent de 1801 à 1803 et demande par ailleurs à ce qu’il porte le nom d’Australie et non de Nouvelle-Hollande.

5.3 L'établissement des colonies pénitentiaires britanniques

Pour la Grande-Bretagne, l’Australie représente une possession stratégique qui, après la perte des colonies américaines en 1783, se transforme rapidement en intérêt économique. Le contrôle du continent offre en effet une base à la puissance navale et marchande de la Grande-Bretagne dans les mers orientales, ainsi qu’un débouché pour le commerce dans le Pacifique et en Asie orientale. En 1786, le gouvernement britannique annonce son intention d’établir une colonie pénitentiaire à Botany Bay ; le 18 janvier 1788, le capitaine de la Royal Navy, Arthur Phillip, y fait débarquer 759 prisonniers. Ne se satisfaisant toutefois pas du choix de cette baie, il se dirige alors vers le nord, à Port Jackson, que Cook avait mentionné auparavant sans l’explorer, et qui se révèle être l’un des meilleurs ports naturels du monde. Le 26 janvier (aujourd’hui fête nationale australienne, ou Australia Day), il y établit la première colonie européenne permanente en Australie. Située bien à l’intérieur de Port Jackson, elle est baptisée Sydney, du nom du secrétaire d’État à l’Intérieur, lord Sydney, responsable des plans de colonisation.

5.4 La poursuite de la colonisation

Lorsque le gouvernement britannique met fin à la déportation de prisonniers en Australie orientale, en 1852, plus de 150 000 ont déjà été envoyés en Nouvelle-Galles du Sud et en Tasmanie et le commerce de la laine tisse désormais le lien entre l’Australie et la Grande-Bretagne.

Entre 1820 et 1880, l’Australie connaît des changements rapides qui jettent les bases de la société actuelle, notamment la création, entre 1829 et 1859, de quatre des six colonies qui ont, par la suite, acquis le statut administratif d’État et l’expansion de l’élevage de moutons et de bétail à l’intérieur du pays et la découverte d’or et d’autres minerais.

En 1827, puis de nouveau en 1829 (en tant que gouverneur de la colonie d’Australie-Occidentale), le capitaine James Frazier Stirling explore le fleuve Swan sur la côte ouest du pays, accompagné d’un groupe d’investisseurs britanniques. Ce n’est qu’avec la découverte d’or dans les années 1890 que l’Australie-Occidentale prend son véritable essor. De nouvelles colonies sont alors fondées : le Victoria en 1835 et l’Australie-Méridionale en 1837. La totalité du continent n’a cependant pas encore été explorée.

5.5 L’essor de l’élevage

La nature des sols, les faibles précipitations et les sécheresses récurrentes prédisposaient l’Australie à l’élevage extensif beaucoup plus qu’aux cultures. Le développement de l’élevage ovin entraîne la colonisation du district de Port Phillip, dans le sud de la Nouvelle-Galles du Sud, au cours de la seconde moitié des années 1830. La construction de Melbourne débute en 1835, et la ville se développe immédiatement. Au cours des années 1840, les colons demandent à être séparés de la Nouvelle-Galles du Sud, revendication satisfaite en 1851. Le district de Port Phillip devient la colonie de Victoria, avec Melbourne pour capitale. Cependant, les éleveurs de moutons établissent progressivement les frontières de la sixième colonie australienne, le Queensland, dont Brisbane devient la capitale. Le Queensland est détaché de la Nouvelle-Galles du Sud en 1859.

Entre 1830 et 1850, les exportations de laine augmentent, en valeur marchande, de 2 millions de livres à 41 millions. Parallèlement à ce développement économique, l’arrivée de nouveaux immigrants et le développement des capitales, dont chacune constitue le port principal de sa région, incitent les colonies australiennes à réclamer une plus grande autonomie politique.

5.6 Le développement des institutions politiques

Le transfert de pouvoir aux colonies australiennes est facilité par l’adoption par la Grande-Bretagne du système de libre-échange à la fin des années 1840. Profitant de prix particulièrement concurrentiels et de conditions de revente avantageuses sur le marché européen, la Grande-Bretagne est en effet moins directement dépendante de ses colonies. C’est pourquoi, en 1850, en vertu de l’Australian Colonies Act, les colonies de Nouvelle-Galles du Sud, de Victoria, d’Australie-Méridionale et de la Terre de Van Diemen (qui prend le nom de Tasmanie en 1854) se voient accorder un gouvernement autonome. En 1855 environ, le pouvoir au sein des nouveaux systèmes de gouvernement est détenu par un cabinet, ou Conseil de ministres, responsable devant la Chambre basse élue par le peuple : en 1860, dans tous les États de l’Est, à l’exception de la Tasmanie, les élections se déroulent au suffrage universel. Le régime démocratique de ces nouveaux gouvernements est en outre particulièrement en avance sur son temps ; les nouvelles Constitutions reflètent, par exemple, les intérêts des populations urbaines en pleine croissance, qui veulent réduire le pouvoir politique des éleveurs ; ceux-ci parviennent cependant encore au cours des années 1850 et 1860 à asseoir davantage leur pouvoir.

5.7 La ruée vers l'or

La ruée vers l’or, découvert à Bathurst (Nouvelle-Galles du Sud) en 1851, puis à Bendigo, bouleverse le cours de l’histoire de l’Australie, entraînant notamment une augmentation brutale de la population : en 1861, la population de colons atteint environ 1,2 million de personnes, soit trois fois plus qu’en 1850.

La politique dite de « l’Australie blanche «, visant à exclure du pays tout colon non européen, est vigoureusement défendue dès que pèsent de nouvelles menaces sur l’emploi ou la culture des Australiens blancs et devient politique nationale en 1901. Dans les années 1860, les filons aurifères commencent à s’épuiser ; bien que les colonies restent relativement prospères grâce à leurs exportations de laine, le rôle de l’État dans l’économie est remis en question. La construction du chemin de fer, en raison de son coût élevé, est ainsi placée sous la responsabilité du gouvernement. Tout au long des années 1870 et 1880, la lutte entre les partisans du libre-échange et ceux du protectionnisme divise la presse, les partis politiques et les colonies. Ajoutée aux jalousies permanentes entre les États, cette opposition bloque toutes les grandes tentatives de coopération et d’éventuelle union entre les six colonies jusque dans les années 1890.

5.8 Le traitement des Aborigènes

Les premiers contacts réguliers entre les Européens et les Aborigènes datent de l’arrivée de Phillip en 1788. Quelques grands conflits opposent les colons et la population indigène au cours des dix premières années de colonisation blanche : dans la Terre de Van Diemen, les communautés aborigènes sont exterminées et sur le continent, cherchant des terres pour leurs troupeaux de moutons, ils doivent se replier dans les régions arides de l’intérieur du pays. Certains Aborigènes sont employés dans des élevages de moutons, mais la plupart sont brutalement chassés et maltraités par les colons. La ségrégation se développe par l’établissement de réserves qui excluent les Aborigènes de la vie sociale. Leur nombre diminue régulièrement. Ce n’est que dans les années 1950 que leur traitement s’améliore progressivement.

5.9 Société et culture au xixe siècle

L’augmentation rapide de la population australienne entre 1830 et 1860 contribue à la croissance des six capitales. Les colonies s’urbanisent de plus en plus autour des points de colonisation initiale, dans les plaines côtières. Le déclin de l’exploitation aurifère dans l’État de Victoria et en Nouvelle-Galles du Sud dans les années 1860 contraint même les prospecteurs à émigrer vers les villes. Au tournant du siècle, Sydney et Melbourne figurent parmi les plus grandes villes du monde, bien que l’Australie reste dans son ensemble encore faiblement peuplée. Les autres colonies étant considérées comme des adversaires, seuls les liens avec la Grande-Bretagne importent et les phénomènes de rivalité se généralisent.

5.10 Vers la fédération

La fédération des colonies australiennes apparaît tardivement, même si l’idée d’unification est évoquée dès 1847 par Earl Grey, alors secrétaire d’État aux Affaires coloniales du Royaume-Uni. La création du dominion du Canada en 1867 incite les autorités britanniques à la prudence quant à d’éventuelles revendications similaires en Australie. Parallèlement, les inquiétudes australiennes face aux visées des Français, des Allemands, des Américains et des Asiatiques dans le Pacifique sont à l’origine du premier pas concret vers l’unification dans les années 1880. Soucieuses d’améliorer leur défense et craignant de ne pouvoir diriger la politique britannique dans le sens de leur intérêt, les colonies australiennes créent, en 1885, un Conseil fédéral destiné à coordonner leur action. Toutefois, la Nouvelle-Galles du Sud refuse de l’intégrer et le conseil est réduit à un centre de débats sans pouvoirs exécutifs. Le mouvement fédératif aboutit toutefois en 1901, avec la création du Commonwealth of Australia. Les six États australiens sont alors dotés d’un gouvernement fédéral. Le Territoire de la Capitale australienne est créé en 1911 pour accueillir la nouvelle capitale, Canberra, suivant le modèle américain de Washington.

5.11 D’une guerre à l’autre (1914-1945)

La Première Guerre mondiale, bien plus que l’unification en elle-même, marque le point de départ de la transformation des six anciennes colonies australiennes fédérées en un État unifié, conscient de sa nouvelle identité. En réponse à l’appel des forces alliées, l’Australie envoie plus de 330 000 soldats ; 60 000 périssent et 165 000 sont blessés. Ce tribut élevé fait prendre conscience à l’Australie des liens qui unissent les membres de la communauté. En 1915, William Morris Hughes devient Premier ministre et chef du Parti travailliste. Il assiste à la conférence de la Paix de 1919 et obtient que la Nouvelle-Guinée allemande soit placée sous son mandat. Les pouvoirs accordés au gouvernement fédéral dans la Constitution s’avèrent suffisants pour garantir un gouvernement central fort. D’un point de vue économique, l’Australie sort largement bénéficiaire de la Première Guerre mondiale, et plus particulièrement les industries textile, automobile et sidérurgique. Des produits australiens comme la laine, le blé, le bœuf et le mouton renforcent par ailleurs leur position sur le marché britannique.

Un conflit au sein du Parti national, créé par Hughes, le contraint à quitter le pouvoir en 1923. Stanley Melbourne Bruce, chef de l’aile conservatrice, devient Premier ministre grâce à une coalition dont le Parti travailliste est le principal adversaire. Pour maintenir les niveaux de production et d’expansion en vigueur pendant la guerre, le gouvernement cherche à développer les industries de base, mais la dépression des années 1930 affecte en profondeur l’économie australienne : la dette publique et privée augmente et le chômage est important. En 1929, les travaillistes reviennent au pouvoir. La reprise économique est très chaotique, puisque des désaccords concernant la politique à suivre entraînent de nouvelles scissions au sein du Parti travailliste. Le gouvernement est dissous en 1931 et le United Australia Party (« parti de l’Australie unie «), placé sous la direction de Joseph A. Lyons, conserve le pouvoir jusqu’à la fin des années 1930.

Lorsque la guerre frappe de nouveau l’Europe en 1939, l’Australie envoie dans un premier temps ses forces armées au secours de la défense britannique puis, en 1941, après l’attaque de Pearl Harbour, le nouveau gouvernement travailliste de John Joseph Curtin cherche à s’allier avec les États-Unis. Jusqu’à la libération des Philippines, le général américain MacArthur et ses troupes utilisent l’Australie comme base d’opération. Bien que les pertes soient moins lourdes que pendant la Première Guerre mondiale, les Australiens sont psychologiquement plus touchés en raison de la menace d’une invasion japonaise qui pèse sur eux. La victoire des Alliés lors de la bataille de la mer de Corail empêche cependant toute offensive et débarquement japonais en 1942. L’industrie australienne se transforme à nouveau pendant cette période pour répondre aux nécessités de la guerre ; l’économie est redéployée vers les industries de transformation, et des industries lourdes s’implantent autour des capitales. Le développement d’après-guerre s’articule autour des bases établies pendant la guerre. Curtin meurt en 1945. Le nouveau gouvernement travailliste, dirigé par Joseph Benedict Chifley, renforce les relations de l’Australie avec les États-Unis au sein du pacte de l’ANZUS, également signé par la Nouvelle-Zélande.

5.12 L’ère Menzies (1949-1966)

En 1949, Robert Menzies devient Premier ministre, inaugurant une longue période de stabilité politique. La guerre a marqué la disparition de l’United Australia Party. Sur ses traces naît le Parti libéral, qui attire les opposants au Parti travailliste. Menzies, Premier ministre conservateur jusqu’en 1966, insiste sur les liens sentimentaux avec la Couronne britannique, mais s’intéresse plus activement que ses prédécesseurs aux affaires du Pacifique et du sud de l’Asie. Des relations sont ainsi nouées avec les pays de l’Asie du Sud-Est, le Japon et la Chine. Sans que soit renié l’attachement sentimental de Menzies pour la Grande-Bretagne, l’alliance entre l’Australie et les États-Unis devient également de plus en plus étroite, et le pays combat notamment aux côtés des États-Unis lors de la guerre de Corée et pendant la guerre du Viêt Nam. L’Australie participe en outre à l’Organisation du traité de l’Asie du Sud-Est (OTASE) de 1954 jusqu’à sa dissolution en 1977.

5.13 L’alternance politique (1966-1996)

De 1966 à 1972, le Parti libéral, avec l’aide du Country Party, fournit plusieurs Premiers ministres qui cherchent à prolonger l’ère Menzies. Cependant, en 1972, unifié après des années de conflits internes, le Parti travailliste, sous la direction d’Edward Gough Whitlam, revient au pouvoir. Le projet de Whitlam d’accroître les services sociaux se heurte au poids de la droite traditionnelle dans les États et au déclin de la prospérité économique. La coalition Parti libéral-Country Party est de retour à la tête du gouvernement avec Malcolm Frazer, en 1975, après le renvoi controversé du gouvernement Whitlam par le gouverneur général sir John Kerr. La coalition renoue avec les politiques intérieure et extérieure des premiers gouvernements du Parti libéral et pose les bases, en 1976, des droits territoriaux des Aborigènes en votant une loi applicable dans le Territoire du Nord.

La coalition de Frazer sort des élections de 1980 avec une majorité fortement réduite ; ébranlé par des défections dans les rangs du Parti libéral et par des scandales touchant le commerce extérieur, Frazer subit alors une cuisante défaite lors des élections de mars 1983. Son successeur travailliste, Bob Hawke, cherche à promouvoir une coopération entre salariés et patronat afin de stimuler l’économie. Sa politique extérieure est profondément pro-américaine. Le Parti travailliste conserve la majorité aux élections de décembre 1984, de juillet 1987 et de mars 1990. En décembre 1991, l’Australie étant plongée dans la crise et la popularité de Hawke déclinant, le Parti travailliste choisit l’ancien ministre des Finances de Hawke, Paul Keating, comme dirigeant du parti et Premier ministre. S’appuyant sur la promesse de faire de l’Australie une république fédérale et soulignant le besoin d’un changement d’orientation vers l’Asie, Keating conduit les travaillistes à la victoire lors des élections de mars 1993.

Toutefois, l’usure du pouvoir et les divisions internes provoquent leur défaite aux législatives de mars 1996. Une coalition dirigée par John Howard, qui devient Premier ministre, et regroupant le Parti national et le Parti libéral, accède alors au pouvoir.

5.14 Le gouvernement de John Howard (1996- )

La nouvelle coalition conservatrice rompt avec la ligne suivie par ses prédécesseurs travaillistes et mène une politique économique libérale visant à réduire les dépenses publiques et à déréglementer le secteur privé, dont les résultats sont mitigés. La situation des couches défavorisées et des Aborigènes s’aggrave. En 1998, lors des élections régionales au Queensland, One Nation (parti populiste, ségrégationniste et raciste, anti-Aborigènes et anti-Asiatiques) obtient 25 p. 100 des voix environ. Cette poussée nationaliste entraîne une division de la droite classique et le vote d’une loi remettant en cause les droits fonciers des Aborigènes.

Lors des élections législatives anticipées d’octobre 1998, One Nation n’obtient aucun siège de député, tandis que les travaillistes progressent, permettant ainsi à John Howard de conserver le pouvoir. La crise financière en Asie, apparue à la mi-1997, constitue le principal frein à l’amélioration de la situation économique du pays. Une dette extérieure importante et un taux de chômage atteignant 8 p. 100 rendent nécessaires d’impopulaires mesures d’austérité. Dès le début de la crise en Asie, anticipant les risques potentiels d’effondrement général des économies de la région, les autorités australiennes souhaitent apporter une aide à certains pays affectés. Cette décision participe d’une volonté de renforcer d’un point de vue économique et géopolitique l’axe Asie-Australie et d’affirmer l’identité australienne dans la région Asie-Pacifique. L’importance du rôle de l’Australie dans cette région s’affirme notamment à l’occasion des violences qui suivent, en septembre 1999, le référendum sur l’avenir du Timor-Oriental. La force multinationale pour le Timor-Oriental (Interfet), dépêchée sur place par l’ONU pour rétablir la paix, est en effet placée sous commandement australien.

Lors des élections générales d’octobre 1998, la coalition conservatrice, au pouvoir depuis 1996, recueille la majorité des suffrages et 78 sièges dans la nouvelle Assemblée. Le Premier ministre John Howard conserve son poste et poursuit la mise en œuvre de son programme libéral. Quant à la proposition de transformer l’actuelle monarchie constitutionnelle australienne en république, soumise à référendum le 6 novembre 1999, elle est rejetée par 55 p. 100 des Australiens, le « oui « n’ayant été majoritaire que dans un seul État (celui de Victoria). Un second référendum, tenu le même jour, qui propose de réviser la Constitution aux fins d’y mentionner les populations aborigènes, est également rejeté.

En septembre 2000, l’Australie accueille les jeux Olympiques à Sydney avec succès : elle termine à la quatrième place pour le nombre de médailles remportées, les bénéfices sont au rendez-vous et les jeux agissent comme une gigantesque publicité pour le pays. Cathy Freeman, athlète aborigène, en est la star et le symbole : elle allume la flamme olympique et remporte la finale du 400 mètres, rassemblant tous les Australiens derrière elle. Peu après, le 1er janvier 2001, commencent les célébrations du centenaire de la Fédération d’Australie. Elles marquent l’anniversaire de la fondation de l’Australie moderne en une nation unifiée.

Toutefois, l’atmosphère de liesse cède rapidement face à une situation économique qui se dégrade. Les élections législatives de novembre 2001 se déroulent dans un contexte politique marqué par la question des boat people, les autorités australiennes ayant refusé d’en accueillir plusieurs centaines au cours des mois précédents. Les travaillistes, sortis victorieux de toutes les élections locales, sont donnés gagnants depuis plusieurs mois, mais c’est la coalition au pouvoir qui l’emporte avec 51,2 p. 100 des voix (81 sièges). La politique gouvernementale de lutte contre l’immigration irrégulière conduit les conservateurs à une nouvelle victoire en ramenant vers eux des électeurs de la formation xénophobe One Nation, qui disparaît pratiquement du paysage électoral, mais elle contribue aussi à la défaite du Labour Party qui, en emboîtant le pas du gouvernement, perd bon nombre de ses électeurs traditionnels. Son dirigeant, Kim Bazley, annonce sa démission au lendemain des élections, tandis que le Premier ministre, John Howard, est reconduit à la tête du gouvernement.

Le troisième mandat de John Howard est marqué par les événements internationaux, en particulier par la guerre contre le terrorisme lancée sur l’initiative des États-Unis après les attentats du 11 septembre 2001. En octobre 2002, l’Australie est à son tour victime d’une violente attaque terroriste : un attentat perpétré à Bali (Indonésie) contre des cibles occidentales tue 180 personnes, dont 88 touristes australiens. Dans ce contexte, l’alliance avec l’administration américaine de George W. Bush se place au centre de la politique étrangère australienne. Au début de l’année 2003, l’Australie participe à la coalition américano-britannique en Irak pour renverser le régime de Saddam Hussein en envoyant 2 000 soldats. Cette participation rencontre l’hostilité de la population australienne, qui s’y oppose à 80 p. 100 avant le début de la guerre en mars 2003. Ce pourcentage descend cependant à 57 p. 100 quelques mois plus tard, à la fin du conflit. Cette alliance traditionnelle et renforcée avec les États-Unis s’accompagne de la volonté de jouer un rôle accru au niveau régional. Le tournant vers une plus grande responsabilité régionale opéré en 1999 avec l’intervention australienne au Timor-Oriental, se confirme en juin 2003 lorsque l’Australie prend le commandement d’une force multinationale chargée de restaurer l’ordre aux îles Salomon.

À l’intérieur, le gouvernement de John Howard bénéficie d’un climat économique très favorable : l’Australie enregistre l’un des taux de croissance les plus élevés des pays industrialisés (environ 3,3 p. 100 en 2004), et la croissance économique est ininterrompue depuis treize années. Ce contexte favorable ne joue pas un rôle négligeable dans la victoire aux législatives d’octobre 2004 de la coalition gouvernementale conservatrice — composée du Parti libéral (LPA) et du Parti national (NPA). Cette victoire est d’une ampleur remarquable dans la mesure où elle fournit au gouvernement fédéral la majorité absolue au sein des deux chambres (Chambre des représentants et Sénat). Après avoir pris le contrôle sur les six États de la fédération, le Parti travailliste (ALP), conduit par Simon Crean, enregistre donc un déclin au niveau fédéral.

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« informations avec celles que peut detenir la mairie, les compagnies d'assurances ou les banques.

Dans quels delais peut-elle effectuer ces controles ? En ce qui conceme les droits de suc- cession portant sur des biens mentionnes dans la declaration, ('administration fiscale ne peut poursuivre ses operations au-dela d'un delai expirant au dernier jour de la troisierne annee qui suit celle de I'enregis- trement de la declaration de succession.

II s'agit d'un deal de prescription parti- culierement court. En revanche, lorsque le controle porte sur une suc- cession non declaree ou declaree hors delais, ou encore sur un bien qui a ete omis de la declaration, sur la preuve qu'une dette est simulee, qu'une attestation est fausse ou sur la recla- mation de droits dus en vertu de presomptions fis- cales, le delai dont dispose ('administration fiscale est porte a dix ans, a compter LA LOI ET VOUS de la declaration de succession, expire nor- malement le 31 decembre 1996.

Si un redres- sement est notifie le 1" decembre 1996, le alai de prescription est repousse jusqu' au 31 decembre 1999. Un ample : Une declaration de succession a ete depo- see le 1" octobre 1993 : le alai de pres- cription *lige, qui commence a courir apres le 31 decembre de l'annee d'enregistrement non plus de la date d'enre- gistrement de la declaration de succession, mais de la date du deces. Attention : que ce soit pendant ces trois ans ou pendant ces dix ans, ('admi- nistration est libre d'adres- ser une ou plusieurs noti- fications de redressement aux differents heritiers ou legataires.

La notification interrompt alors la pres- cription et fait courir un nou- veau delai de merne nature que celui qui a ete inter- rompu.. »

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