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L'automation est-elle un remède à la division du travail ?

Publié le 07/03/2004

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travail

TRAVAIL (lat. tripolium, instrument de torture )

Aristote considérait le travail comme une activité par nature asservissante, n'étant pas une fin en elle-même mais le moyen de la subsistance. Activité vile qui déforme l'âme et le corps, elle est réservée aux esclaves qui s'abîment dans ce qu'ils font. Le travail, en effet, implique une spécialisation déshumanisante, car l'homme n'est pas fait pour un métier comme un marteau est fait pour planter un clou. Si la main est le symbole de l'homme, c'est précisément qu'elle n'est pas un outil, mais un organe polyvalent. Ainsi, les activités nobles développent en l'homme simultanément toutes ses facultés, tandis que l'activité laborieuse détruit cette harmonie en instrumentalisant l'une d'elles. Nous dirions aujourd'hui que, asservi aux impératifs de l'efficacité, celui qui travaille perd sa vie à la gagner : Aristote le définit simplement comme un « outil vivant » dont on pourrait bien se passer si les navettes pouvaient se déplacer toutes seules sur les métiers à tisser. Comment le travail, que les Grecs tenaient pour indigne de l'homme, a-t-il pu devenir une valeur ? Si la Bible décrit le travail comme un châtiment divin, il est aussi le moyen d'un rachat pour l'humanité qui, par ses efforts, contribue au perfectionnement du monde. Il est alors moins un mal qu'un moindre mal. Dans l'éthique protestante, il devient même un devoir si bien qu'on a pu lier cette valorisation morale du travail à l'essor du capitalisme. A partir du xix siècle, au moment même où l'Occident achève son industrialisation, le travail s'impose en philosophie comme une notion centrale, en particulier avec Hegel qui en saisit le caractère anthropogène. L'homme n'est homme que par le travail qui le rend maître de la nature, mais aussi de lui-même (en disciplinant son désir par ex.). Cependant, l'écart existant entre l'essence du travail, producteur de l'humanité, et les formes historiques du travail (aliénation et exploitation économique de la force de travail) sera dénoncé par Marx comme une dénaturation induite par le système capitaliste. Quant à la glorification du travail, elle sera analysée par Nietzsche à la fin du siècle, comme l'instrument le plus efficace, conçu par la morale chrétienne, de domestication des instincts vitaux.

travail

« L'automation n'est 1JOS un rem'de 4 la division des taches } •~t·U• Grâce à l'automation , l'ouvrier exécute moins de tâches physiquement astreignantes.

Mais son trava il n'en est pas moin s éclaté .

Quant à son niveau de qualification , il demeure inchangé.

L'automation ne étap es d e la produ c - L'automation est fait que déplacer tion ».

loin d'améliorer les problèmes les conditions Au début du siècle , Plus la technique de travail l'ouvrier, dans une est complexe, plus s e référant à une étude c h aîne de mon tage, exé- les tâches sont américaine montrant cutait des tâc hes ma- spécialisées que l'au to matio n sup- nuelles géné r a l ement G eo~ Friedmann , prim e cinq emplois pour très pén ib les.

Au jour- prenant pou r ex- en créer un seul, Fri ed- d ' hui, la machine se emp le la car te à c ircui t mann dénonce les thèses ch arge de ce travail.

im primé , écrit que sa de ceux qui voient en elle OO.

taus cOll6e, ..

tllchnlque fabrication, techno logi- la solution à tous les pro- donne cong6 à l'homme.

• quemen t comp lexe, «ne blèmes économiques et Georges Fttedrnel.,, pe rme t pas la recom- sociaux.

Il apparaît plutôt Le Tnwall en miettes pos ition des tâc hes».

qu 'elle crée du chômage , - L'ouvrier d'aujo urd 'h ui , qu 'elle maintient les tra- Ma is , ainsi que le dit comme ce lui d'hie r, en vailleurs à un même Georges Fri edmann , est réduit à effec tuer un niveau de qua lification si l'automation sup - nombre très limité d'opé- que par le passé et que prim e un cer tain rations simples et sans ces derniers sont toujours nombr e de tâch es intérêt.

les premières vict imes ré p é titi ve s, «e lle en d'un travail insatisfaisant , cr ée a us si, à d 'a u tre s d'un « travail en miettes ».

L'automation n'a rien changé aux problèmes liés à la division du travail .

Il sem ble au contraire qu'elle les accentue.

Elle ne profite qu'à ceux qui détie nne nt les outils de prod uction.

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