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Autrui est-il notre ami ou notre ennemi ?

Publié le 14/08/2005

Extrait du document

L'homme n'est pas fait pour vivre seul. Il a besoin des autres, non seulement dans l'entraide et la coopération, mais au moins aussi sûrement pour partager le sentiment d'exister. Autrui est à la fois le même et l'autre, à la fois comme moi et autre que moi. Qui est cet autre ? Est-il pour moi un ami ou un ennemi ? Comment comprendre que l'autre puisse être une menace, un danger pour moi ? Quelles sont les contradictions qui émergent de ma rencontre et de ma confrontation avec autrui, avec tous les autres ?

 

« caractère et leurs défauts les dispersent de nouveau, jusqu'à ce qu'ils trouvent ( peut-être ?) enfin la bonnedistance moyenne permettant la problématique coexistence des égoïsmes. 3.

TRANSITION Autrui présente effectivement de véritables contradictions lors de sa rencontre et de sa confrontation avec moi.L'image des porcs-épics est bien éloquente.

Comment aire autrui à la fois comme un ami et comme un ennemi ? II.

Analyse des contradictions de l'autre vu comme un ami et un ennemi 1.

Le rôle du langage dans la perception d'autrui Texte M.

Merleau-Ponty, Phénoménologie de la perception , Gallimard, coll.

Tel, p.

407 Il y a, en particulier, un objet culturel qui va jouer un rôle essentiel dans la perception d'autrui : c'est le langage.Dans l'expérience du dialogue, il se constitue entre autrui et moi un terrain commun, ma pensée et la sienne ne fontqu'un seul tissu, mes propos et ceux de l'interlocuteur sont appelés par l'état de la discussion, ils s'insèrent dansune opération commune dont aucun de nous n'est le créateur.

Il y a là un être à deux, et autrui n'est plus ici pourmoi un simple comportement dans mon champ transcendantal, ni d'ailleurs moi dans le sien, nous sommes l'un pourl'autre collaborateurs dans une réciprocité parfaite, nos perspectives glissent l'une dans l'autre, nous coexistons àtravers un même monde.

Dans le dialogue présent, je suis libéré de moi-même, les pensées d'autrui sont bien despensées siennes, ce n'est pas moi qui les forme, bien que je les saisisse aussitôt nées ou que je les devance, etmême, l'objection que me fait l'interlocuteur m'arrache des pensées que je ne savais pas posséder, de sorte que sije lui prête des pensées, il me fait penser en retour.

C'est seulement après coup, quand je me suis retiré du dialogueet m'en ressouviens, que je puis le réintégrer dans ma vie, en faire un épisode de mon histoire privée, et qu'autruirentre dans son absence, ou, dans la mesure où il me reste présent, est senti comme une menace pour moi. 2.

Un exemple : devenir amoureux Texte Gilles DELEUZE, Proust et les signes , P.U.F.,« Quadrige », 2003, p.

14-15. Devenir amoureux, c'est individualiser quelqu'un par les signes qu'il porte ou qu'il émet.

C'est devenir sensible à cessignes, en faire l'apprentissage (...).

Il se peut que l'amitié se nourrisse d'observation et de conversation, maisl'amour naît et se nourrit d'interprétation silencieuse.

L'être aimé apparaît comme un signe, une « âme », il exprimeun monde possible inconnu de nous.

L'aimé implique, enveloppe, emprisonne un monde, qu'il faut déchiffrer, c'est-à-dire interpréter.

Il s'agit même d'une pluralité de mondes ; le pluralisme de l'amour ne concerne pas seulement lamultiplicité des êtres aimés, mais la multiplicité des âmes ou des mondes en chacun d'eux.

Aimer, c'est chercher àexpliquer, à développer ces mondes inconnus qui restent enveloppés dans l'aimé.

C'est pourquoi il nous est si facilede tomber amoureux de femmes qui ne sont pas de notre « monde », ni même de notre type.

C'est pourquoi aussiles femmes aimées sont souvent liées à des paysages, que nous connaissons assez pour souhaiter leur reflet dansles yeux d'une femme, mais qui se reflètent alors d'un point de vue si mystérieux que ce sont pour nous comme despays inaccessibles, inconnus (...). Il y a donc une contradiction de l'amour.

Nous ne pouvons pas interpréter les signes d'un être aimé sans déboucherdans ces mondes qui ne nous ont pas attendu pour se former, qui se formèrent avec d'autres personnes, et où nousne sommes d'abord qu'un objet parmi les autres.

L'amant souhaite que l'aimé lui consacre ses préférences, sesgestes et ses caresses.

Mais les gestes de l'aimé, au moment même où ils s'adressent à nous et nous sont dédiés,expriment encore ce monde inconnu qui nous exclut.

L'aimé nous donne des signes de préférence ; mais comme cessignes sont les mêmes que ceux qui expriment des mondes dont nous ne faisons pas partie, chaque préférence dontnous profitons dessine l'image du monde possible où d'autres seraient ou sont préférés.

(...) La contradiction del'amour consiste en ceci : les moyens sur lesquels nous comptons pour nous préserver de la jalousie sont les moyensmêmes qui développent cette jalousie, lui donnant une espèce d'autonomie, d'indépendance à l'égard de notreamour. 3.

TRANSITION L'exemple de l'amour et de l'amitié nous permettent de comprendre les contradictions inhérentes à la présenced‘autrui et à la perception que j'ai de celui-ci.

Comment se présente véritablement autrui face à moi ? III.

Autrui : une contradiction énigmatique et pleine 1.

Autrui ne se présente jamais de face. Texte M.

Merleau-Ponty, La Prose du Monde, Gallimard, 1969, pp.185-188. On ne remarque pas assez qu'autrui ne se présente jamais de face.

Même quand, au plus fort de la discussion, je« fais face » à l'adversaire, ce n'est pas dans ce visage violent, grimaçant, ce n'est pas même dans cette voix quivient vers moi à travers l'espace, que se trouve vraiment l'intention qui m'atteint.

L'adversaire n'est jamais tout àfait localisé : sa voix, sa gesticulation, ses tics, ce ne sont que des effets, une espèce de mise en scène, une. »

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