Avoir connaissance de ses désirs est-ce connaître soi-même ?
Publié le 22/02/2005
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La connaissance passe-t-elle par celle des désirs ? Avoir connaissance de ses désirs, est-ce se connaitre soi-même ? Nos désirs ne sont-ils pas ce qui nous éloigne de ce que nous sommes lorsque nous les suivons ? Les connaitre signifie-t-il alors les neutraliser, et par là même les maitriser ? Peut-on finalement éviter la tension qui existe entre l’homme et ses désirs, le fait que nous soyons définis par nos désirs alors que ceux-ci nous perdent en fin de compte ?
«
« […] ce n'est pas une suite ininterrompue de jours passés à boireet à manger, ce n'est pas la jouissance des jeunes garçons et desfemmes, ce n'est pas la saveur des poissons et des autres metsque porte une table somptueuse, ce n'est pas tout cela quiengendre la vie heureuse, mais c'est le raisonnement vigilant,capable de trouver en toute circonstance les motifs de ce qu'ilfaut choisir et de ce qu'il faut éviter, et de rejeter les vainesopinions d'où provient le plus grand trouble des âmes.
» Epicure,Lettre à Ménécée .
· Le principe épicurien pose la reconnaissance du désir comme nécessaire au bonheur.
Il faut reconnaître nos désirs,savoirs ce qu'ils sont pour nous, (et donc, ne pas les réduireaux seuls besoins) pour mieux vivre.
Epicure ne dit pas qu'ilfaut prendre tous les désirs, mais qu'il faut savoir les choisir.Épicure constate que le plaisir, recherché par tous, estl'élément essentiel de la vie heureuse.
Conforme à la naturehumaine, il procure un critère parfait de tous les choix que nousavons à faire.
Il réside dans la sensation qui, nous mettant enrapport avec le monde, est la règle qui nous fait choisir ouexclure.
Ce bien est inné et personnel, puisque chacun est jugede ce qui lui convient : c'est de notre propre point de vuesensible que nous jugeons de ce qui est pour nous un plaisir ouune douleur.
Ainsi, nous ne recherchons pas les plaisirs quiengendrent de l'ennui, et l'on peut préférer endurer certaines douleurs si elles sont le moyend'accéder à un plus grand plaisir.
L'épicurisme n'est pas une philosophie simpliste qui recherche leplaisir à tout prix et fuit la douleur ; elle repose sur un principe de détermination, qui est la sensation,critère complexe d'estimation des valeurs, puisqu'il aboutit à un paradoxe : "Nous en usons parfoisavec le bien comme s'il était le mal, et avec le mal comme s'il était le bien", (Épicure).
· L'insatisfaction d'un désir qui pourrait faire notre bonheur est alors la plus grosse erreur à commettre.
Connaitre ses désirs et chercher à les assouvir dès lors que l'on repère en eux unecapacité à nous rendre plus heureux, voici ce qu'est la sagesse pour l'épicurien.
· Etre sage, c'est se connaître soi-même.
On peut donc penser que les épicuriens ont pu voir dans la connaissance des désirs en tant qu'il faut les assouvir, une marque de la connaissance que l'onpeut avoir de soi.
· Mais l'écoute de nos désirs peut aussi très vite nous mener assez loin de nous.
Passionnés, mués par la colère, la crainte, la haine, nous pouvons très bien nous éloigner de ce que nous sommes, agircomme nous ne le ferions jamais sans ces passions.
La sagesse épicurienne est ascèse qui n'est pas,en pratique, à la portée de chacun.
2.
Connaitre ses désirs et les maitriser.
Parvenir à ne plus désirer pour être totalement maitre de soi.
· La voie épicurienne pose donc une connaissance de nos désirs pour nous rendre sages, en ce sens qu'il faut suivre ses désirs, dès lors qu'ils sont bons pour nous .Nous avons vu que la limite decette idée tiens dans le suivi des désirs, qui peut très vite nous éloigner complètement de ce quenous sommes.
· Il existe une autre approche que celle des épicuriens concernant la connaissance des désirs.
Sur la même base, elle de la possibilité de connaître les désirs, parce qu'ils sont une partie de nous même,les stoïciens posent une maitrise des désirs..
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