Devoir de Philosophie

Avoir des devoirs est ce un obstacle à la liberté ?

Publié le 03/03/2009

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Le devoir se définit comme une obligation qui s'impose à tout le monde et sans condition. Par exemple, il y a les obligations juridiques (devoir d'assistance à personne en danger), les obligations professionnelles (secret médical), les obligations morales (règles de conduite mises en place par l'éducation et qui sont relatives aux époques et aux groupes sociaux). Cependant, il faut faire la différence entre trois sortes de contraintes, la nécessité, contrainte par force et l'obligation. D'abord, la nécessité exclut toute forme de liberté: les lois de la nature s'imposent à mon corps, de telle manière que celui-ci a toujours la même réaction dans les mêmes circonstances; les contraintes naturelles peuvent se définir comme des phénomènes qui ne peuvent pas ne pas arriver. Ensuite, il y a la contrainte par force, qui exclut aussi la liberté: je suis contraint de faire une action soit parce qu'il y a une contrainte extérieure à moi, en relation à un sentiment de peur par rapport à une sanction , soit parce que la force du désir me pousse à le faire. L'obligation est la seule contrainte qui soit compatible avec la liberté individuelle: s'obliger à une action consiste à faire usage de son libre-arbitre pour choisir une contrainte déterminée. Soit, par exemple, l'obligation morale de saluer quelqu'un que l'on connait. D'abord, il s'agit d'une contrainte morale, qui est imposée de force au cours de l'éducation; mais par la suite, il y a de nombreuses situations où, même si l'on a pas envie de dire bonjour, et même s'il on n'a pas peur de ne pas le faire, pourtant on applique cette règle de conduite et dans ses occasions là, on s'oblige à respecter la contrainte d'être poli. A travers cet exemple, nous venons d'établir une relation entre, d'un coté, l'obligation, et d'un autre coté, le libre arbitre individuel; mais il ne s'agit que d'un exemple particulier, dans une catégorie particulière d'obligations, et donc nous ne sommes pas encore parvenu à une vérité générale. Est ce que l'opération du libre arbitre fonctionne dans toutes les situations où nous remplissons nos obligations ou juridiques, ou professionnelles ou morales?

« purement par devoir et en utilisant notre libre arbitre. La plupart du temps, nous remplissons nos devoirs soit sous l'impulsion d'une inclination, soit sous la pression de lacrainte; mais alors, nous ne sommes pas du tout libres: telle ou telle envie est toujours le résultat de l'habitude etc'est le produit d'une histoire individuelle, impliquant les influences du milieu et de l'éducation.

Evidemment, nous nesommes plus conscient que ces désirs ont été largement formatés, et par conséquent nous nous croyons libresquand nous suivons l'impulsion de nos inclinations.

Nous déduisons donc de la distinction kantienne entre l'action par devoir et l'action conforme au devoir que s'obliger à remplir un devoir, c'est refuser d'avoir pour moteur soitl'inclination, soit la crainte.

S'obliger implique la liberté au sens négatif, parce qu'il y a neutralisation de 2 types decontraintes par force. Ne subissant plus la force de mes désirs, ou au contraire la pression de mes craintes, ma connaissance a le champ libre pour l'opération du libre arbitre. Dans la première partie, nous avons montré que le devoir et la liberté sont en relation à travers la notiond'obligation.

A partir de maintenant, il est nécessaire de se demander si l'autonomie d'un individu qui consiste à sefixer ses propres règles, n'entre pas en contradiction avec le fait que le devoir, c'est tout de même une règle uniquequi s'impose à tout le monde. Il convient de faire une distinction entre une maxime subjective et une loi subjective.

La maxime d'une action est un principe général considéré comme uniquement valable pour un individu; par opposition, une loi objective est unprincipe général valable pour tous les individus.

«Ne pas supporter d'insultes sans se venger » est une maxime subjective: d'abord c'est un principe général parce que je ne précise pas le type d'insultes et de vengeance, etensuite c'est un principe parce que c'est une sorte de fil conducteur que je me suis donné avant meme d'etreinsulté.

A partir de là, le problème de la première partie peut se reformuler de la façon suivante: si l'autonomie d'un individu consiste à choisir librement la maxime de son action, est ce que ça peut aller jusqu'à légiférer un devoirvalable pour tout le monde? Soit l'exemple d'une personne qui envisage de faire une fausse promesse (action A) dans la situation où il a unbesoin urgent d'argent et qu'il sait pertinemment qu'il ne pourra jamais rembourser ses dettes (situation S).

1ereétape, cette personne prend pour maxime subjective: «Je peux faire A dans S». Ici cette personne est rationnelle car elle fait usage de sa raison pour calculer le moyen le plus efficace pour se tirer d'affaire.

Pour l'instant, cettemaxime est considérée comme uniquement valable, pour l'individu en question.

2 ème étape, la maxime subjective est transformée en une loi morale objective: «tout le monde doit faire A dans la situation S». Cette formule exprime une loi objective parce qu'elle contient l'idée d'un devoir, valable pour tout le monde sans conditions.

Si la formulede la 2eme étape passe avec succès la totalité du test, alors l'individu aura crée une nouvelles morale; il auralégiféré sur un nouveau devoir.

3Eme étape, l'individu imagine un monde où les gens seraient comme des machines; plongés dans la situation S, ils ne peuvent pas faire autrement que A.

«tout le monde fait A dans S». Dans ce monde imaginé, les gens ont perdus leur libre arbitre et ils agissent toujours par crainte nécessaire: dans tellecirconstance déterminée, ils réagissent toujours de la même manière.

Dans le cas présent, on aurait un monde oùdans la situation S, tout le monde sans exception fait toujours une promesse que tout le monde sait être fausse.Donc, le mot promesse n'as plus aucun sens.

4Eme étape, l'individu se projette dans ce monde et examine s'il peut toujours adopter la maxime de la 1ere étape. Etant donné qu'il est impossible de faire une promesse, vu que personne n'est dupe, alors la maxime subjective de la 1ere étape est impossible dans ce monde.

Si je continue d'agir avec une maxime subjective qui entre en contradiction avec ce monde, alors je suis immoral, et je n'ai pas le droitde prétendre que ma maxime deviennent un devoir valable pour tout le monde; en revanche, si ma maximesubjective réussi le test de non-contradiction, alors je deviens un législateur car j'ai crée un nouveau devoirs'appliquant à tout le monde. L'impératif catégorique est le fil conducteur de la procédure rationnelle en 4 étapes et il peut se résumer par la formule suivante: «Agis de telle sorte que ta maxime puisse être érigée par ta volonté universelle (objective)». Mais l'implication de cet impératif suppose beaucoup de choses chez les individus.

Cela implique que l'être humain se caractérise par une volonté pathologiquement affectée: l'homme se différencie del'animal par ses craintes et ses inclinations par rapport à son environnement n'entraine pas nécessairement toujoursles mêmes réactions, comme si on avait affaire à un instinct.

L'homme est toujours placé dans une situation où il estlibre d'accepter ou de refuser ses inclinations ou alors de subir ou d'ignorer ses craintes.

On dira de ces dernièresqu'elles nous influencent mais ne nous déterminent pas.

A partir de là, nous sommes des agents rationnels parceque notre raison est suffisamment indépendante de nos inclinations et de nos craintes pour soit penser une maximequi les prends en compte, soit adopter une maxime qui ne les prends pas en compte.

Cependant, les étapes 3 et 4de la procédure de l'impératif catégorique supposent quelque chose de plus que le fait d'être rationnel: il faut queles gens aient la capacité de se demander «et si tout le monde faisait comme moi ?», ce qui revient à avoir unecapacité de s'ouvrir aux autres, c'est à dire un sens moral.. »

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