AVOIR DE L'EXPÉRIENCE ET FAIRE UNE EXPÉRIENCE ?
Publié le 15/03/2004
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Théorie et expérience : la critique épistémologique de l'expérience vécueLe montage expérimental, courant dans les sciences de la nature depuis l'avènement de la physique scientifique, constitue ce que
Claude Bernard appelle une «observation provoquée». Il s'agit de «faire une expérience», mais en définissant rigoureusement toutes ses données afin d'en maîtriser à la fois le déroulement et l'interprétation. Dans l'expérience scientifique, c'est la théorie qui doit maîtriser la pratique, en régler à l'avance tous les paramètres. C'est à cette condition que l'expérience pourra remplacerefficacement son rôle de vérification de l'hypothèse explicative initiale. On mesure donc la différence radicale qui sépare l'expérimentation scientifique de l'expérience courante, où l'esprit ne fait que recevoir des informations parcellaires, non maîtrisées, et où l'interférence des processus les plus divers rend problématique toute interprétation (les savants ont coutume de dire que l'expérience scientifique tend à «idéaliser» un processus, c'est-à-dire à le rapprocher du cas idéal où une relation se réalise à 100%; par exemple, Galilée faisant rouler des boules sur un plan incliné lisse pour éviter au maximum les phénomènes de frottement).Prolongements* La théorie de la méthode expérimentale selon Claude Bernard. Cf. Introduction à l'étude de la médecine expérimentale : «Des causes d'erreur sans nombre peuvent se glisser dans nos observations, et malgré toute notre attention et notre sagacité, nous ne sommes jamais sûrs d'avoir tout vu, parce que souvent les moyens de constatation nous manquent ou sont trop imparfaits.» (Chapitre II, § 3.)«L'expérimentateur, comme nous le savons déjà, est celui qui, en vertu d'une interprétation plus ou moins probable, mais anticipée des phénomènes observés, institue l'expérience de manière que, dans l'ordre logique de ses prévisions, elle fournisse un résultat qui serve de contrôle à l'hypothèse ou à l'idée préconçue.
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