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Avons-nous le droit de discuter du droit ?

Publié le 15/08/2005

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Résistance et obéissance, voilà les deux vertus du citoyen. Par l'obéissance, il assure l'ordre ; par la résistance il assure la liberté. Et il est bien clair que l'ordre et la liberté ne sont point séparables, car le jeu des forces, c'est-à-dire la guerre privée, à toute minute, n'enferme aucune liberté ; c'est une vie animale, livrée à tous les hasards. Donc les deux termes, ordre et liberté, sont bien loin d'être opposés ; j'aime mieux dire qu'ils sont corrélatifs. La liberté ne va pas sans l'ordre ; l'ordre ne vaut rien sans la liberté. Obéir en résistant, c'est tout le secret. Ce qui détruit l'obéissance est anarchie ; ce qui détruit la résistance est tyrannie. Ces deux maux s'appellent, car la tyrannie employant la force contre les opinions, les opinions, en retour, emploient la force contre la tyrannie ; et inversement, quand la résistance devient désobéissance, les pouvoirs ont beau jeu pour écraser la résistance, et ainsi deviennent tyranniques. Dès qu'un pouvoir use de force pour tuer la critique, il est tyrannique. ALAIN POUR DÉMARRER L'équilibre entre ordre et liberté, quine vont pas l'un sans l'autre, permet seul d'échapper à la tyrannie.

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« et de le discuter, et de l'abolir. En démocratie, il est légitime de pouvoir discuter le droitLa Déclaration universelle des droits de l'homme stipule que «tout individu a droit à la liberté d'opinion etd'expression» (art.

19) et que la «volonté du peuple est le fondement de l'autorité des pouvoirs publics» (art.21).

Il est donc logique d'en déduire que tout citoyen a le droit de discuter le droit. Critiquer le droit, c'est confronter sans répit ce qui est à ce qui doit être.

Alors la critique interne estce sans quoi l'état de droit ne peut ni se penser ni se pratiquer. a) C'est la liberté de penser qui rend fort l'État démocratique :On n'agit pas contre l'État lorsqu'on a le droit de s'exprimer démocratiquement à son sujet.

Bien plus, l'Étatdoit encourager l'esprit critique des citoyens, afin qu'ils ne puissent pas s'accorder sur des absurdités(Spinoza). Les exigences de la vie en une société organiséen'interdisent à personne de penser, de juger et, par suite, des'exprimer spontanément.

A condition que chacun secontente d'exprimer ou d'enseigner sa pensée en ne faisantappel qu'aux ressources du raisonnement et s'abstienne dechercher appui sur la ruse, la colère, la haine ; enfin, àcondition qu'il ne se flatte pas d'introduire la moindremesure nouvelle dans l'État, sous l'unique garantie de sonpropre vouloir.

Par exemple, admettons qu'un sujet aitmontré en quoi une loi est déraisonnable et qu'il souhaite lavoir abroger.

S'il prend soin, en même temps, de soumettreson opinion au jugement de la souveraine Puissance (carcelle-ci est seule en position de faire et d'abroger des lois),s'il abstient entre-temps de toute manifestation actived'opposition à la loi en question, il est –au titre d'excellentcitoyen- digne en tout point de la reconnaissance de lacommunauté.

Au contraire, si son intervention ne vise qu'àaccuser les pouvoirs publics d'injustice et à les désigner auxpassions de la foule, puis, s'il s'efforce de faire abroger la loide toute manière, ce sujet est indubitablement un perturbateur et un rebelle.

SPINOZA Thèse et étapes de l'argumentation: Spinoza s'interroge ici sur le droit de regard dont peut disposer l'individu à l'égard des lois: que puis-jelégitimement faire si une loi me déplaît, me désavantage ou si je la trouve injuste ?La position de Spinoza est de prôner une action franche mais insérée dans une démarche rationnelle etinstitutionnelle et non pas passionnée et révolutionnaire.

Son raisonnement peut valoir aussi bien pourles citoyens auxquels il conseille la liberté de pensée et d'expression dans des limites raisonnables, quepour les dirigeants auxquels il vaut montrer que ces libertés ne sont pas dangereuses en elles-mêmes etdoivent même être encouragées pour mieux isoler et réprimer proprement dite: les libertés de pensée etd'expression ne sont en rien contraires aux "exigences de la vie en une société organisée". Le citoyen dispose de sa liberté d'opinion de respecter la puissance souveraine qui dirige l'Etat: il estalors un bon citoyen.

Toute action ou parole attaquant le Souverain constitue un acte de rébellion.

PourSpinoza, toute manifestation active ou violente (verbale ou non) qui s'oppose aux lois de l'Etat estinacceptable. L'architecture du texte est simple: il s'agit de l'énoncé du principe général suivi d'une illustration parl'exemple.

Le principe général est celui de la liberté de pensée et d'expression limitée par trois conditions: * la rationalité de la démarche;* le renoncement à des procédés sournois et séditieux;* le renoncement à une volonté arbitraire. L'exemple reprend point par point les conditions énoncées dans la premières partie, en ajoutant que lecitoyen qui agit dans des conditions souhaitables mérite la gratitude de la communauté dont il contribueà améliorer le cadre de vie; et qu'il mérite une répression sévère s'il nuit à la communauté en détachantson intérêt individuel de celui de la société. b) L'idéal démocratique exige que le droit à la liberté et à l'égalité s'inscrive dans les faits :Par exemple le droit à l'égalité de tous devant la loi implique les moyens pour que nul ne puisse détourner la. »

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