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Le beau artistique est-il l'expression d'une idée ?

Publié le 26/01/2004

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EXPRESSION (n. f.) 1. - Représentation correspondant de manière analogique à ce qu'elle représente ; la projection plane d'un solide en est l'expression (LEIBNIZ). 2. - Attitudes, gestes liés à un état psycho. : expressions du visage, expression corporelle. 3. - (Lato) Auj., SYN. de phrase, suite de symboles formant un sens, notation, manière de parler. 4. - (Ling.) Partie de la signification d'une phrase se rapportant au sujet qui l'énonce (chez RUSSELL, opposée à indication). Cf. JAKOBSON : fonction expressive ou émotive du langage. ART: 1) Au sens ancien, tout savoir- faire humain, toute pratique produisant un résultat non naturel (artificiel). 2) Au sens esthétique moderne, production ou création d'oeuvres destinées à plaire (beaux- arts), c'est-à-dire à susciter par leur aspect, une appréciation esthétique positive. Oeuvre d'art : ensemble organisé de signes et de matériaux manifestant un idéal de beauté. BEAU - BEAUTÉ (adj. et n. m.) 1. - Norme permettant le jugement esthétique ; cf. valeur. 2. - Sens concret : objet du jugement esthétique ; ce qui provoque une émotion esthétique par l'harmonie des formes, l'équilibre des proportions. 3. - (Par ext.) Ce qui suscite une idée de noblesse, de supériorité morale (un beau geste). 4. - Pour KANT, le jugement de goût ne détermine pas son objet en le pensant sous un concept universel, puisqu'il porte toujours sur un cas parti­culier ; c'est un jugement réfléchissant dont l'universalité réside dans l'accord des sujets ; c'est pourquoi le beau est défini comme « ce qui plaît universellement sans concept » ; « la beauté est la forme de la finalité d'un objet en tant qu'elle est perçue en lui sans représentation d'une fin. » IDEE: Parfois synonyme de représentation mentale, parfois de concept (idée générale et abstraite); dans le platonisme, et avec un I majuscule, les Idées sont les modèles des choses, existant en soi, que l'âme contemplait avant son incarnation. Nous fabriquons les concepts, nous contemplons les Idées.

Le beau est ce qui provoque le sentiment esthétique.  Et si le beau naturel renvoie à la production de la nature, seule le beau que nous qualifions d’artistique est issu d’une activité de l’esprit humain. Que cette activité puisse  exprimer une idée, c’est-à-dire qu’elle ait une signification, cela n’est pas évident, car l’art est un produit inerte, qui ne semble pouvoir dire de lui-même quelque chose.

En effet comme nous le verrons en premier lieu l’art est souvent plate imitation de la nature. A cet égard éloigné de la vérité des choses, de leur idée il ne saurait exprimer quelque chose, dans la mesure où il ne fait que nous éloigner de la vérité.

Et pourtant l’art suscite en nous un sentiment esthétique qui est bien distinct de l’agréable, c’est-à-dire de ce qui ne plaît qu’au sens, et ce sentiment en droit prétend à l’universalité. N’est-ce donc pas que le beau artistique est en somme un idéal que chacun forge en soi ? N’y a-t-il pas un idéal du beau, ou une idée du beau certes difficile à atteindre mais qui est présente en chacun de nous ?

Enfin, si l’art ne saurait être réduit à sa dimension sensible, ne faut-il pas voir dans l’art une signification ? L’art n’est-il pas d’ailleurs la manifestation sensible de l’idée ?

« à une idée.

C'est pourquoi ce modèle originaire du goût qui repose sur l'idée de la raison indéterminée d'unmaximum, ne peut pourtant pas être représenté que dans une présentation singulière, mais non par des concepts,mérite d'être appelé idéal du beau, ce que, lors même nous ne sommes pas en possession, nous nous efforçonscependant de produire en nous.

Mais ce sera simplement un Idéal d'imagination, justement parce qu'il repose non surdes concepts mais sur des présentations, or la faculté de présentation, c'est l'imagination », Critique de la faculté de juger, paragraphe 17.Le beau artistique nous élève à cette idée, qui permet d'ailleurs en droit de postuler à un accord entre les individus. L'art comme manifestation sensible de l'idée Hegel voit dans l'œuvre d'art une réalité sensible mais pourvue d'unesignification : la vérité devient perceptible sous la belle forme.

L'art est eneffet un moment de la conscience universelle, l'esprit se reconnaissant dansdes formes extérieures.

Il se trouve ainsi pourvu d'une historicité, l'histoire del'art étant la succession et le progrès de ces formes.L'œuvre d'art a donc une portée significative.

Il écrit au cours de sonouvrage L'esthétique : « Le sensible doit être présent dans l'oeuvre artistique, mais avec cette restriction qu'il s'agit seulement de l'aspect superficiel, del'apparence du sensible.

L'esprit ne cherche en lui ni la matérialité concrète, laconsistance intérieure et toute l'envergure d'un objet organique que réclamele désir, ni les concepts universels purement idéaux; ce qu'il veut, c'est laprésence sensible, qui doit certes rester sensible, mais qui doit aussi êtredébarrassée de l'échafaudage de sa matérialité.

C'est pourquoi le sensible estélevé dans l'art à l'état de pure apparence, par opposition à la réalitéimmédiate des objets naturels.

» L'art permet à l'esprit de se réaliser, il a une vocation qui dépasse sonmatériau, puisque celui-ci revêt un sens.

Il poursuit en effet ainsi : « L'oeuvre artistique tient ainsi le milieu entre le sensible immédiat et la penséepure.

Ce n'est pas encore de la pensée pure, mais en dépit de son caractère sensible, ce n'est plus une réalité purement matérielle, comme sont les pierres, les plantes et la vie organique.

Lesensible dans l'oeuvre artistique participe de l'idée, mais à la différence des idées de la pensée pure, cet élémentidéal doit en même temps se manifester extérieurement comme une chose.

Cette apparence du sensible s'offre del'extérieur à l'esprit, à titre de forme, d'aspect, de sonorité, à condition qu'il laisse les objets exister en toute liberté,sans cependant essayer de pénétrer leur essence intime (ce qui les empêcherait d'avoir pour lui une existenceindividuelle).C'est pourquoi le sensible dans l'art ne concerne que ceux de nos sens qui sont intellectualisés: la vue et l'ouïe, àl'exclusion de l'odorat, du goût et du toucher.

Car l'odorat, le goût et le toucher n'ont affaire qu'à des élémentsmatériels et à leurs qualités immédiatement sensibles, l'odorat à l'évaporation de particules matérielles dans l'air, legoût à la dissolution de particules matérielles, le toucher au froid, au chaud, au lisse, etc.

Ces sens n'ont rien à faireavec des objets de l'art qui doivent se maintenir dans une réalité indépendante et ne pas se borner à offrir desrelations sensibles.

Ce que ces sens trouvent d'agréable n'est pas le beau que connaît l'art.(…) Ainsi, dans l'art, le sensible est spiritualisé, puisque l'esprit y apparaît sous une forme sensible.

» Conclusion -Comme nous l'avons vu en premier lieu, il est difficile d'envisager de par son caractère sensible que l'art puisseincarner une idée.

Il tend davantage à nous éloigner de le vérité plutôt qu'à exprimer une idée.-Mais une telle vision ne réduit-elle pas l'agréable au beau ? Le beau n'a-t-il pas une prétention à l'universalité,n'est-il pas plus spirituel que l'agréable ? En ce sens le beau doit davantage apparaître comme un idéal régulateur,qui permet de doter le beau d'une portée objective.-Les productions de l'art ne sauraient donc se réduire à leur dimension phénoménale, elles recouvrent un sens et ontune portée qui leur permet de rentrer dans le monde la signification.

L'art à une teneur spirituel, il est manifestationsensible de l'idée.. »

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