Devoir de Philosophie

Le beau dépend-il du goût de chacun ?

Publié le 11/02/2004

Extrait du document

    ProblématiquePourquoi la beauté, qui n'est ni objective, ni absolue, possède-t-elle pourtant une forme d'universalité ? ExplicationUn plaisir désintéressé RAPPEL: JUGEMENT RÉFLÉCHISSANT ET JUGEMENT DÉTERMINANT Le jugement déterminant part de l'universel pour l'appliquer au particulier. A l'inverse du jugement réfléchissant qui part du particulier pour rejoindre l'universel. Par exemple, lorsque nous disons que les chats sont des félins, nous subsumons la catégorie "chat" sous celle de "félin" comme plus générale parce que nous possédons déjà cette généralité. En revanche, lorsque nous disons que ce tableau de Picasso est un chef d'oeuvre, nous n'usons pas de la notion de chef d'oeuvre comme d'un outil pour la connaissance. Le jugement de goût qui porte sur les oeuvres est un jugement réfléchissant cad qu'il n'est pas un jugement de connaissance. En revanche, le jugement déterminant n'est pas celui par lequel nous apprécions la beauté, mais celui par lequel nous connaissons. Kant montre que le jugement de goût est fondamentalement subjectif, car il s'appuie sur un sentiment de plaisir (le beau) ou de déplaisir (le laid). Dire d'une chose qu'elle est belle, c'est avant tout dire qu'elle nous plaît. Certes, il s'agit d'une satisfaction désintéressée : ce n'est pas l'objet qui plaît, mais la contemplation de sa représentation, - de sorte que l'existence réelle de l'objet est ici indifférente.

Selon Kant, la réponse est négative : le beau plaît universellement, même s'il s'agit d'une universalité de droit, et non de fait. Si je juge une oeuvre belle alors que mon voisin la trouve laide, la première chose que je tenterai de faire, c'est de le convaincre . C'est ce qui différencie le beau de l'agréable : l'agréable est affaire de l'agréable et dépend du caprice de chacun, alors que le beau exige l'universalité.  Le beau peut être universel parce qu'il fait jouer des facultés. qui sont communes à tous les sujets : le sentiment que j'éprouve devant la belle oeuvre peut, en droit, être partagé par tous.

 

 

 

« connaissance.Le jugement de goût qui porte sur les oeuvres est un jugement réfléchissant cad qu'il n'est pas un jugement deconnaissance.

En revanche, le jugement déterminant n'est pas celui par lequel nous apprécions la beauté, mais celuipar lequel nous connaissons. Kant montre que le jugement de goût est fondamentalement subjectif, car ils'appuie sur un sentiment de plaisir (le beau) ou de déplaisir (le laid).

Dired'une chose qu'elle est belle, c'est avant tout dire qu'elle nous plaît.

Certes, ils'agit d'une satisfaction désintéressée : ce n'est pas l'objet qui plaît, mais lacontemplation de sa représentation, — de sorte que l'existence réelle del'objet est ici indifférente.

Le jugement de goût se distingue en cela dujugement d'agrément (l'agréable), où l'existence physique des objets estindispensable (l'apparence ne suffit pas). Pas de critère objectif du beauToujours particulier et relatif à une sensibilité, le jugement esthétique n'estdonc pas universel : ce n'est pas un jugement de connaissance.

En effet,seul le concept permet d'universaliser un jugement (c'est le cas dans lejugement scientifique) 1.

Or, sans critère conceptuel de la beauté pouvantguider le jugement de goût (sans une connaissance ou une définition dubeau), on ne peut pas indiquer de règle d'après laquelle quelqu'un pourraitêtre obligé de reconnaître la beauté d'une chose.

On ne peut pas démontrerla beauté, et nul n'est tenu de trouver beau ce qui plaît à ses voisins, ni laidce qui leur déplaît, ni d'admirer ce qu'il ne comprend pas.

Le goût prétend àl'universel (j'ai le sentiment que tout le monde devrait trouver beau, en droit,ce que je juge être tel), tout en restant subjectif (je n'ai aucun moyend'obtenir, en fait, l'accord de tous car il n'y a pas de concept ou de règle pour en juger). · « Est beau ce qui plaît universellement sans concept ». Ø « Ce qui plait universellement »: Le fait que cette satisfaction soit universelle, valable pour tous découle de la première définition.

En effet nous avons vu qu'être sensible à la beauté relève d'une sensibilité purifiée de laconvoitise, de la crainte, du désir, du confort ...

bref de tous les intérêts particuliers.

Ce plaisir éprouvé n'estdonc pas celui d'un sujet enfermé dans sa particularité et ce dernier peut à juste titre dire: « c'est beau », comme si la beauté était dans l'objet.

Il peut légitimement s'attendre à ce que tout autre éprouve la mêmesatisfaction. Ø « sans concept »: « L'assentiment universel est seulement une Idée ».

Il n'y a pas de preuve pratique ou conceptuelle de la beauté.

On juge et on sent que cette musique ou cette montagne sont belles mais on nepeut le prouver.

Il n'y a pas de règles a priori du beau.

En langage kantien, le sujet esthétique n'est paslégislateur.

En science le sujet légifère, retrouve dans la nature les règles nécessaires, universelles qu'il y amises pour connaître quelque chose.

En art le sujet ne peut légiférer car le jugement porte sur un objet singulier,telle fleur, telle œuvre musicale.

S' il veut trouver quelque chose d'universel dans cette rose-ci, il faudra qu'ill'envisage sous l'aspect du règne végétal ou de la fleur en général; s'il veut trouver quelque chose d'universeldans une musique, il faudra qu'il l'envisage sous l'angle des règles de composition.

Il aura des concepts maispoint de beauté: « quand on juge des objets simplement par concepts toute représentation de la beauté se perd ».

C'est ce qui peut arriver quand un traque d'art explique un poème...

Comme la beauté est toujours saisie sur un objet concret, matériel, singulier, il n'y a pas de règles universelles du beau.

Le jugement de goût n'estpas un jugement de connaissance Un subjectivisme sans relativisme ?Or, en dépit de son radical subjectivisme, Kant entend échapper au relativisme.

Il va tenter de penser à fois lasubjectivité et l'universalité du jugement esthétique.

Certes, le jugement de goût exprime le plaisir subjectif dechacun (« ça me plaît »), mais sa prétention à l'universalité ou à l'unanimité (« c'est beau ») est, selon Kant,légitime.

Elle a deux fondements.

1) Une certitude intérieure : le sentiment que nous avons du caractèredésintéressé de notre appréciation esthétique en garantit l'universalité (elle n'a rien de personnel).

2) Unehypothèse : il existe un sens commun esthétique, une sensibilité commune car présente a priori en chaquehomme, bref une identité de goût qui permet l'accord des jugements esthétiques. Débat et enjeu Kant a-t-il raison ?Le jugement esthétique prétend certes à l'universalité, mais l'argumentation de Kant pour légitimer cetteprétention ne convainc pas.

1) Bien autre chose que l'intérêt peut compromettre l'universalité du jugement degoût : les sensibilités individuelles sont largement conditionnées par leur culture d'appartenance.

2) L'argumentd'un sens commun esthétique tient d'une hypothèse ad hoc (forgée pour l'occasion), qu'une enquête empiriquesur les différences de sensibilité entre les hommes récuse facilement.

Bref, Kant nous convainc de la subjectivité. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles