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Le beau et le plaisir ?

Publié le 07/02/2004

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·         « Est beau l'objet d'une satisfaction désintéressée ».   La satisfaction est désintéressée, ce qui signifie que nous ne pouvons l'éprouver que si nous sommes dans un certain état d'esprit par rapport à l'objet. Kant ne veut pas dire que la beauté ne nous intéresse pas, que nous sommes indifférents mais que le plaisir esthétique naît lorsque nous n'avons pas le souci de l'utilité (celui qui va en mer dans le seul but de pêcher, qui porte sur elle un regard de technicien, n'éprouvera pas de plaisir esthétique), de l'agréable ( celui qui porte un regard lubrique sur un Nu, éprouve une satisfaction charnelle qui est d'un autre ordre que la satisfaction esthétique), du bien ( celui qui apprécie une oeuvre engagée en raison de son caractère moral, éprouve une satisfaction morale qui n'est pas esthétique). Le beau n'est ni l'agréable ni le Bien. Certes une satisfaction peut être morale et esthétique, les deux ne s'excluent pas mais en tant qu'esthétique, elle n'est pas morale.  A l'encontre de Platon, Boileau, Hegel, Kant affirme que le beau n'est pas le vrai.  Mais il n'est pas non plus le pur sensible puisque le beau ne se réduit pas à l'agréable bien que satisfaction esthétique et sensuelle ne s'excluent pas.  Et de cela Hume ne peut rendre compte. De même qu'une oeuvre d'art immorale peut être belle, de même, peut l'être une oeuvre désagréable, qui nous déchire et bouleverse. Et inversement, une musique agréable (par les sonorités, le passé qu'elle évoque) n'est pas belle pour autant bien que nous ayons tendance à confondre beauté et agrément.

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