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La beauté artistique est-elle supérieure à la beauté naturelle ?

Publié le 24/02/2004

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L'art cesse d'être beau lorsqu'il s'éloigne de la nature.]  L'art imite faussement la nature  

Thèse - Dévalorisation de l'art au nom de la vérité. 

Cette dévalorisation a pour fondement la dévalorisation du monde sensible an nom de cette même vérité.  Et valorisation ontologique du Beau, Idée ou Essence. La critique platonicienne vise surtout les arts suivants : la poésie, la sculpture, la peinture.   Dans la « République « (II), Platon n'est pas loin d'exiler de la Cité idéale les poètes s'ils ne se soumettent pas à la vérité. Il conteste donc l'autonomie de l'art et la liberté de l'artiste. Dans le « Phèdre « (248 d-c) Platon établit une hiérarchie des existences humaines en fonction de leur degré de perfection c'est à dire de connaissance. Il distingue neuf degrés qui vont de la vie philosophique (premier degré) à la vie tyrannique (dernier degré).

Bien dégager que, dans l'art, c'est la perfection de l'esprit qui émerge, la beauté de l'intériorité humaine. Or, le pour-soi (la conscience) vaut plus que la simple nature (ou en-soi): il exprime la liberté, la transcendance.

Donc la beauté artistique (exprimant la liberté humaine) vaut plus que la simple beauté des choses.

« Si nous voyons un morceau de viande sur l'étal du boucher, nous ne letrouvons pas beau.

Pourtant, vous prenons plaisir à contempler le"Boeuf écorché" de Rembrandt.

De même, une charogne nous faithorreur dans la nature, mais nous le trouvons belle sous la plume deBaudelaire.

C'est bien que l'art nous paraît supérieur à la nature. L'art est une manifestation de l'espritPour Hegel, l'art dépasse la nature.

L'oeuvre d'art est une manifestationde l'idée du beau et une figure de l'esprit.

La beauté artistique exprimedonc une réalité spirituelle, qui, comme telle, est supérieure à la réalitépurement concrète de la nature.

C'est pourquoi, au sommet des arts,Hegel place la musique, qui est l'art le plus abstrait et le plus idéal.L'oeuvre d'art est le fruit d'une activité créatrice produisant une réalitéspirituelle nouvelle.

Loin d'être une stérile imitation de la nature,l'oeuvre d'art exprime la vie de l'Esprit.

Créer une oeuvre d'art, c'estconvertir le vécu en un « équivalent spirituel », en une plénitudegénératrice de joie.

L'oeuvre d'art est ouverture à un autre monde, etnon point un reflet du réel. Dans des notes de cours qui ont reçu le titre d' « Esthétique » (posthume), Hegel (1770-1831) écrit: « L'art occupe le milieu entre le sensible pur et la pensée pure. » Une formule plus rigoureuse précise: « Le contenu d'une oeuvre d'art est tel que, tout en étant d'ordre spirituel, il ne peut être représenté que sous une forme naturelle. » Il s'agit, pour l'auteur de la « Phénoménologie de l'esprit » et de la « Logique », de montrer la haute valeur spirituelle de l'art, de souligner ses affinités avec la religion et la philosophie, mais aussi- d'en assigner les limites: « L'art reste pour nous, quant à sa suprême destination, une chose du passé. » Contre tous ceux qui font de l'art une activité opposée à la pensée et au concept, que ce soit au nom del'enthousiasme, du génie, de l'inspiration, Hegel réaffirme la valeur spirituelle de l'art.

L'art ne s'oppose pas àla philosophie, à la science, à la religion.

Il ne se réduit pas à l'exaltation du sentiment, au jeu, à l'expressionpersonnelle.

Si l'oeuvre d'art s'offre aux sens, agit sur notre sensibilité, elle n'en présente pas moins, bien aucontraire, une valeur intellectuelle.

« L'art occupe le milieu entre le sensible pur et la pensée pure » signifie d'abord que si l'oeuvre d'art se présente comme un objet, offert aux sens, elle vise la pensée et possède uncontenu spirituel de la plus haute importance.

Si: «L'homme s'est toujours servi de l'art comme d'un moyen de prendre conscience des idées et des Intérêts lesplus élevés de son esprit, les peuples ont déposé leurs conceptions les plus hautes dans les productions del'art, les ont exprimées et en ont pris conscience par le moyen de l'art. » C'est que: « la plus haute destination de l'art est celle qui lui est commune avec la religion et la philosophie ». Il suffirait pour s'en convaincre de se souvenir de ce que furent la tragédie grecque ou l'architecturemédiévale.

Formidable moyen d'éducation, l'art religieux manifeste l'expansion du christianisme comme ilpermet d'apprendre à la population illettrée l'histoire sainte.

La tragédie grecque, véritable institution politique(la totalité des citoyens assistait aux concours tragiques), représente un moyen pour la cité de s'interrogersur elle-même, sur ses mythes, sur ses valeurs, sur la place respective des dieux et des hommes, sur la responsabilité humaine, etc. Dans l'art véritable n'apparaît pas seulement l'expression personnelle du génie de l'artiste, mais aussi toutesles interrogations et les conceptions d'une époque qui se donnent une forme objective (celle de l'oeuvre);l'oeuvre est moyen pour l'esprit de se contempler lui-même. Le génie d'un peuple, « ses idées et ses intérêts les plus hauts » sont extériorisés par le moyen de l'oeuvre d'art.

Les pensées s'y donnent une forme objective, sensible, qui permet à nos conceptions de devenirlisibles, accessibles. Hegel y voit la source du besoin d'art.

Toutes les sociétés humaines, aussi « primitives » qu'elles paraissent,ont toujours connu une activité artistique, parce que: « l'oeuvre d'art est un moyen à l'aide duquel l'homme extériorise ce qu'il est », c'est-à-dire prend conscience de ce qu'il est.

Ainsi, quelle que soit la part d'apparence et d'emprunt au sensible qui se manifeste dansl'oeuvre: « ces formes ou ces sons sensibles, l'art les crée non pour eux-mêmes et tels qu'ils existent dans la réalité immédiate, mais pour la satisfaction d'intérêts spirituels supérieurs ». Si l'on voit alors clairement pourquoi: « l'art occupe le milieu entre le sensible pur et la pensée pure », reste à lever deux objections.

Celle qui fait de l'activité artistique une simple imitation de la nature, ou celle qui nevoit dans l'art qu'un simple jeu d'apparence et d'illusion. Hegel n'a pas de phrases trop dures pour ceux qui font de l'art une simple imitation de la nature.

« Il y a des. »

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