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Si il y a une beauté naturelle rend-elle l'art inutile?

Publié le 19/03/2005

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Pour l'opinion commune, l’art serait d’être beau mais totalement dénué d'utilité. La « beauté naturelle « désigne la beauté que l'on trouve au sein de la nature. Le sujet présuppose que l'art est une imitation de la nature. Et, plus l'artiste imite parfaitement cette nature (un paysage, un homme), plus l'oeuvre ainsi créée serait belle. Or, si la nature est déjà belle en elle-même, on pourrait supposer que l’art serait donc inutile étant donné que le but de l’art est de rendre ses œuvres d’imitation de la nature belles. On peut donc se demander à quoi sert l’art s'il n'est qu'imitation ? S’il y a une beauté naturelle, rend-elle l’art inutile ?

Il s'agit ici de s'interroger sur l'essence de l'art et plus particulièrement sur le rapport entre la beauté naturelle et celle qui est présente dans les œuvres. S'il y a de la beauté dans la nature, à quoi bon faire de l'art ? Vous devez justifier la question en montrant par exemple que l'art ne peut parvenir à égaler la beauté de la nature (si c'est là son objectif, ce qui est loin d'aller de soi...). Le présupposé dans ces conditions, est que l'art serait une activité servile à l'égard de la beauté des choses naturelles et l'artiste ne serait en quelque sorte qu'un vil copiste, incapable de produire quelque chose pouvant égaler la nature. Mais comme le montre Hegel dans l'Esthétique, l'art ne peut se contenter d'imiter la nature. Si c'était le cas nous explique Hegel, l'artiste serait comparable à " un ver faisant des efforts pour égaler un éléphant "... le combat est perdu d'avance. Mais si l'art ne se limite pas à l'imitation de la nature, alors la beauté naturelle et la beauté présente dans les œuvres peuvent être considérées comme complémentaires. On peut même montrer que c'est l'art qui révèle la beauté des choses de la nature.

« s'agit donc ici de s'interroger sur l'essence de l'art et plus particulièrement sur le rapport entre la beauté naturelle etcelle qui est présente dans les oeuvres.

S'il y a de la beauté dans la nature, à quoi bon faire de l'art ? Plan : I.

Dans quelle mesure l'art a-t-il pour rôle d'imiter la beauté de la nature ? II.

Dans quelle mesure la conception d'un art qui serait imitateur de la nature est-elle sujette à critique ? III.

Dans quelle mesure est-ce l'art qui révèle la beauté des choses naturelles ? I.

Dans quelle mesure l'art a-t-il pour rôle d'imiter la beauté de la nature ? 1.

L'art comme imitation de la beauté naturelle ARISTOTE – deux passages de La Poétique · « La poésie semble bien devoir en général son origine à deux causes, et deux causes naturelles. Imiter est naturel aux hommes et se manifeste dès leur enfance (l'homme diffère des autres animaux ence qu'il est très apte à l'imitation et c'est au moyen de celle-ci qu'il acquiert ses premièresconnaissances) et, en second lieu, tous les hommes prennent plaisir aux imitations.

Un indice est ce quise passe dans la réalité : des êtres dont l'original fait peine à la vue, nous aimons à en contempler l'imageexécutée avec la plus grande exactitude ; par exemple, les formes des animaux les plus vils et descadavres.

Une raison en est encore qu'apprendre est très agréable aux philosophes, mais pareillementaussi aux autres hommes ; seulement ceux-ci n'y ont qu'une faible part.

On se plaît à la vue des imagesparce qu'on apprend en les regardant, et on déduit ce que représente chaque chose, par exemple quecette figure c'est un tel.

Si on n'a pas vu auparavant l'objet représenté, ce n'est plus comme imitationque l'oeuvre pourra plaire, mais à raison de l'exécution, de la couleur ou d'une autre cause de ce genre.L'instinct d'imitation étant naturel en nous, ainsi que la mélodie et le rythme (car il est évident que lesmètres ne sont que des parties des rythmes), dans le principe ceux qui étaient le mieux doués à cetégard firent petit à petit des progrès, et la poésie naquit de leurs improvisations.

» · (...) « La tragédie est l'imitation d'une action de caractère élevé et complète, d'une certaine étendue, dans un langage relevé suivant les diverses parties, imitation qui est faite par des personnages en action et non au moyen d'un récit, et qui, suscitant pitié et crainte, opère la purgation,propre à pareilles émotions.

» 2.

L'art comme imitation de la beauté naturelle – imitation ne pouvant pourtant pas prétendre au vrai République, livre X « Lequel de ces deux buts se propose la peinture relativement à chaque objet : est-ce de représenter ce quiest tel qu'il est, ou ce qui paraît, tel qu'il paraît ? Est-elle l'imitation de l'apparence ou de la réalité ? - Del'apparence.

- L'imitation est donc loin du vrai, et si elle façonne tous les objets, c'est, semble-t-il, parcequ'elle ne touche qu'à une petite partie de chacun, laquelle n'est d'ailleurs qu'une ombre.

Le peintre, dirons-nous par exemple, nous représentera un cordonnier, un charpentier ou tout autre artisan sans avoir aucuneconnaissance de leur métier ; et cependant, s'il est bon peintre, ayant représenté un charpentier et lemontrant de loin, il trompera les enfants et les hommes privés de raison, parce qu'il aura donné à sa peinturel'apparence d'un charpentier véritable.

- Certainement.

- Eh bien ! ami, voici, à mon avis, ce qu'il faut penserde tout cela.

Lorsque quelqu'un vient nous annoncer qu'il a trouvé un homme instruit de tous les métiers, quiconnaît tout ce que chacun connaît dans sa partie, et avec plus de précision que quiconque, il faut luirépondre qu'il est un naïf, et qu'apparemment il a rencontré un charlatan et un imitateur, qui lui en a imposéau point de lui paraître omniscient, parce que lui-même n'était pas capable de distinguer la science,l'ignorance et l'imitation.

» Pour Platon, l'art est donc défini comme une imitation fallacieuse, fausse dès lors qu'elle est imitationd'imitation (imitation au troisième degré par rapport aux Idées intelligibles) Transition : Si pour Platon, l'art est imitation, c'est pour de suite être remise en question au nom de la vérité.

Cette définition de l'art comme imitation de la nature défendue par Aristote n'est pas sans poserproblème.

Si l'art n'est que copie de la réalité, on n'en voit pas vraiment l'intérêt – pourquoi avoir la copiequand on peut avoir l'original devant les yeux ? L'art est-il pour autant inutile ? Dans quelle mesure la conception d'un art qui serait imitateur de la nature est-elle sujette à critique ?- Si l'art n'est que simple imitation de la beauté naturelle, alors il semble effectivement inutile. II. L'art n'est pas imitation, il est une oeuvre spirituel qui a un sens.

Il a ainsi une fonction épistémique dès lorsqu'il dévoile d'une certaine manière le vrai – il est un moyen de se connaître comme Esprit ou sujet – au même 1.. »

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