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Bécassine (personnage) - bande dessinée.

Publié le 19/05/2013

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Bécassine (personnage) - bande dessinée. 1 PRÉSENTATION Bécassine (personnage), personnage de bande dessinée, créé en 1905 par Jacqueline Rivière, rédactrice en chef du magazine la Semaine de Suzette, et le dessinateur Émile-Joseph Porphyre Pinchon. Le personnage de Bécassine ne prend cependant toute son ampleur qu'à partir de 1913, sous la plume du scénariste Caumery (pseudonyme de Maurice Languereau). Personnage parmi les plus populaires de la bande dessinée d'avant-guerre, Bécassine est une jeune paysanne bretonne au grand coeur, naïve et gaffeuse, mais confondante de gentillesse. Elle est le premier grand personnage féminin de la bande dessinée française. 2 LES PLANCHES DE LA SEMAINE DE SUZETTE Le 2 février 1905, l'éditeur Henri Gautier crée la Semaine de Suzette, hebdomadaire pour les petites filles à partir de huit ans. Le magazine est un « complément récréatif d'une éducation religieuse et intelligente « qui propose aux jeunes lectrices des récits illustrant des leçons de morale, expliquant les bonnes manières et invitant à réaliser des activités manuelles ou intellectuelles. Juste avant la parution du premier numéro, la rédactrice en chef, Jacqueline Rivière, constatant que la commande de la dernière page n'a pas été honorée, écrit très vite une courte histoire (intitulée l'Erreur de Bécassine) mettant en scène une jeune servante bretonne, naïve et dévouée, récemment débarquée à Paris et entrée au service de la marquise de Grand-Air, qui confond des Spahis (militaires vêtus de rouge de l'armée nord-africaine) avec des homards. Jacqueline Rivière demande à l'illustrateur Émile-Joseph Porphyre Pinchon de mettre en planches son scénario. C'est ainsi que celui-ci donne à Bécassine son visage et sa silhouette : visage rond, nez minuscule, deux petits points noirs en guise d'yeux et un point quasi invisible en guise de bouche, un étonnant costume folklorique fait d'une robe verte, d'un tablier blanc, d'une coiffe blanche, de gros bas de laine, de gros souliers marrons... et un baluchon accroché à un parapluie. Le destin de Bécassine aurait pu s'arrêter là si les lectrices ne l'avaient pas plébiscitée. Séduites dès la première planche par le personnage, elles écrivent en nombre au magazine pour réclamer de nouvelles aventures de Bécassine. La jeune Bretonne devient ainsi un personnage récurrent de la revue et finit par en être la vedette. Son succès immédiat vient en partie de son caractère gaffeur, de son ignorance, de son expression ahurie et de son français très populaire. Ces traits de caractère, doublés d'une vision conservatrice de la société française de la part des auteurs, sont toutefois à l'origine des premières critiques au sein des milieux militants bretons. La collaboration entre Jacqueline Rivière et Émile-Joseph Porphyre Pinchon dure une centaine de semaines (129 planches), jusqu'à ce que Maurice Languereau, le neveu de l'éditeur Henri Gautier, reprenne en main le scénario. Sous le pseudonyme de Caumery (anagramme de son prénom), Maurice Languereau donne au personnage de Bécassine de la profondeur : outre sa niaiserie et ses gaffes répétées, la jeune Bretonne s'avère être d'une générosité et d'une bonté pures, d'un bon sens et d'un enthousiasme sans borne. Ainsi paraît en 1913 l'Enfance de Bécassine, le premier d'une longue série d'albums. 3 ANNAÏCK LABORNEZ, DITE BÉCASSINE Annaïck Labornez naît à Clocher-les-Bécasses, petite bourgade près de Quimper, dans une famille de paysans. À sa naissance, ses parents sont stupéfaits en découvrant que le nez de leur fille est si petit. Mais la petite Annaïck doit son surnom à son oncle Corentin, qui, le jour de son baptême, pose une bécasse à côté du bébé, dont le nez minuscule, presque invisible (ce qui, chez les Labornez, est presque considéré comme une tare) contraste avec le bec de l'oiseau. C'est ce même Corentin qui offre plus tard à Bécassine son célèbre parapluie rouge à tête de canard. Parmi les autres principaux personnages se trouve Marie Quillouch, la cousine (et le faire-valoir), aussi égoïste et grognon que Bécassine a du coeur. Auprès de la marquise Hermine de Grand-Air, particulièrement indulgente vis-à-vis de sa domestique, Bécassine, à l'origine simple servante, devient gouvernante, puis dame de compagnie, chez cette aristocrate qui apprécie en elle l'honnêteté et la franchise. 4 BÉCASSINE DANS SON ÉPOQUE Les produits dérivés de Bécassine L'énorme succès de Bécassine a engendré un nombre impressionnant de produits dérivés : figurines, poupées, abécédaires, vaisselles, etc. Parallèlement au succès de la série de bande dessinée, Bécassine est aussi devenue une héroïne de cinéma (interprétée par Paulette Dubost) en 1939, dans un film de Pierre Caron (Bécassine). Chantée par Georges Brassens en 1969 (« Bécassine «), Bécassine est sur toutes les lèvres en 1980 avec la chanson de Jean-Jacques Debout, « Bécassine, c'est ma cousine « (1980), interprétée par Chantal Goya. En 2001, Bécassine revient sur le grand écran dans un long métrage d'animation (Bécassine, le trésor viking), réalisé par Philippe Vidal. Enfin, en 2005, un timbre à l'effigie de Bécassine est émis à 27 millions d'exemplaires par La Poste, à l'occasion du centenaire de l'héroïne. Peu de temps après la naissance de Bécassine, en 1905, la loi de séparation de l'Église et de l'État est votée. La semaine de Suzette, qui s'adresse aux jeunes filles de la bourgeoisie, véhicule les valeurs traditionnelles et celles de l'Église, que beaucoup craignent de voir disparaître avec l'émergence des valeurs républicaines. Le magazine est, en quelque sorte, un lieu de combat, et l'humour véhiculé par les aventures de Bécassine permet d'amenuiser la désillusion. Sous la plume de Caumery, la vie de Bécassine est étroitement liée à celle de son temps : patriote et courageuse, elle soigne les blessés durant la Première Guerre mondiale ( Bécassine pendant la Guerre, 1916 ; Bécassine chez les Alliés, 1917 ; Bécassine mobilisée, 1918) ; toujours moderne, elle conduit une motocyclette, une automobile, utilise un téléphone, etc. ; aventurière et sportive (Bécassine alpiniste, 1923), elle visite la Turquie (Bécassine chez les Turcs, 1919) et l'Amérique (Bécassine voyage, 1921), voyage en caravane (Bécassine en roulotte, 1939) ; etc. Lorsque Maurice Languereau devient père, Bécassine devient la nourrice de Loulotte (Louise-Charlotte), orpheline recueillie par la marquise de Grand-Air ( Bécassine nourrice, 1922). Alors que l'époque prône une éducation sévère, la nourrice se révèle moderne et tendre, bannissant les fessées et les punitions et reconnaissant l'enfant comme une personne à laquelle elle se dévoue avec complicité et tendresse -- Bécassine est d'ailleurs citée à plusieurs reprises dans l'oeuvre de Françoise Dolto. Pendant la Seconde Guerre mondiale, les Allemands interdisent et brûlent les albums de Bécassine, car le personnage est tellement ancré dans son époque qu'il a traduit les sentiments anti-allemands de son scénariste pendant la Grande Guerre. En 1941, Maurice Languereau meurt, mais Bécassine ne dit pas son dernier mot : elle réapparaît en 1946 dans la Semaine de Suzette, sous la plume de divers scénaristes qui signent sous le pseudonyme de Caumery, et raconte ses années noires de la guerre (enrôlée sans le savoir dans la Résistance, elle écoute Radio-Londres -- la BBC --, fait pousser des salades dans son appartement...). En 1953, lorsque Pinchon meurt, Bécassine tire sa révérence, jusqu'à ce que l'illustrateur Jean Trubert lui redonne un second souffle (en introduisant des bulles), en 1959. Une dernière équipe fait revivre la Bretonne en 1992 dans un vingt-sixième album, Bécassine au studio. Enfin, en 2005, pour le centenaire de la création de Bécassine, les éditions Gautier-Languereau publient un ouvrage intitulé les Petits Ennuis de Bécassine, composé de dessins parus dans la Semaine de Suzette en 1948. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

« 30 • Bécassine fiance, de candeur, de gentillesse et de bon sens qui lui permet d'arranger au mieux les pires situations.

Ainsi se sortira-t-elle sans dommage d'un voyage en Turquie, d'un rallye automobile, d'une excursion en avion et même de la Grande Guerre ...

[ Les origines C'est en 1905 que Bécassine apparaît pour la première fois dans un journal de jeunes filles sages, La Semaine de Suzette.

Née de la collaboration de Jacqueline Rivière et du peintre mondain Joseph Pinchon, la nouvelle héroïne connaît un succès immédiat.

Ses aventures, qui paraissaient d'abord de façon irrégu­ lière, vont trouver leur rythme lorsque, à partir de 1913, un nouveau scénariste les prend en charge.

Il s'agit de Caumery, de son vrai nom Maurice Langûereau, directeur de La Se­ maine de Suzette et responsable des éditions Gautier­ Languereau qui publieront dès lors les albums de la célèbre servante.

Bien que Caumery soit disparu en 1941 et que Pinchon ait décidé d'abandonner la série, les aventures de Bécassine continueront de paraître jusqu'en 1962, sous le crayon plus moderne du dessinateur Jean Trubert.

Par ailleurs, très régu­ lièrement, des rééditions seront faites des albums originaux, confirmant si besoin était le succès toujours vivace de ce personnage « bien de chez nous».

[ L'œuvre et son temps Historiquement, Bécassine appartient à la foule de ceux qui, depuis le XIXe siècle, ont déserté leur campagne pour « monter à la ville».

Elle s'apparente ainsi au Rastignac ou au Rubempré de Balzac ( dans Le Père Goriot ou Splendeurs et misères des courtisanes), à la Célestine d'Octave Mirbeau (Le. »

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