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Beckett, En attendant Godot - Incipit : (début jusqu'à " et si on se repentait?")

Publié le 20/09/2010

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beckett

 

Introduction

 

Samuel Beckett est né en 1906 à Dublin. Il étudia le français au collège et fut par la suite, nommé au poste de lecteur d anglais à l ENS.  Cet écrivain, poète et dramaturge, reçut en 1969 le Prix Nobel de littérature, ce qu il considéra comme une "catastrophe", car générateur de ce qu'il appelait 'l industrie beckettienne". Beckett est notamment une grande figure du théâtre de l'absurde, apparu dans les années 1940 et qui se caractérise par une rupture totale par rapport aux genres plus classiques tels que le drame ou la comédie. Ses écrits, ainsi que ceux d' Eugène Ionesco révolutionnent encore ce genre. Leur particularité est de peindre l' absurdité de la vie, et de la condition humaine tout en posant la question du langage. En attendant Godot, écrite en 1948 et publiée en 1952, est une pièce emblématique de ce courant. Durant deux actes, écrits en prose, le lecteur fait la connaissance de deux clochards, Vladimir et Estragon, qui attendent la venue d'un personnage, dont ils ne savent rien, et qui n'apparaitra jamais :Godot Ils cherchent donc des distractions pour que le temps passe.  Il s'agit donc de déterminer ici comment à travers une scène d'exposition inattendue,  Beckett parvient à délivrer un point de vue sur le monde tout en tenant le spectateur en haleine.

 

1) Une scène d exposition

organiser un espace scénique et une dynamique

- information (ici entrée des deux personnages principaux à tour de rôle : E. puis V. ; d'où viennent-ils? pourquoi sont-ils séparés? question du rapport à autrui est suggérée) et direction de lecture

effacement de la personne du dramaturge ; écriture objective, neutre

- groupes nominaux installent la scène "route à la campagne, avec arbre", puis son éclairage "Soir"; ses phrases nominales sont elles-même mises en ligne par des retours à la ligne, des sauts de ligne = B. plante son décor ; décor sobre, dépouillé, peu d'information

verbes au présent (de référence) : "essaie", "acharne", "arrête", "repose", "recommence", "entre" : verbes d'action = priorité aux mouvements des corps, à l'occupation de l'espace scénique (poétique du nouveau théâtre) = importance des jeux de scène, d'une dramaturgie concrète

- découverte des actions des personnages

- corps souffrant, fatigué : "assis", "en ahanant", "à bout de forces", haletant" = esthétique de l'affaiblissement

- nombreuses répétitions "recommence", "même jeu" = personnages, comme des machines ; mécanisme sans fin

décors : accessoires "pierre" et vêtements "chaussure" = objets prennent du sens

- pratiquement aucune description physique des personnages

- souci de concision du dramaturge : il suggère

DESIR DE RENOUVELLEMENT DRAMATIQUE

UNE DIDASCALIE INITIALE A REBOURS DES CONVENTIONS THEATRALES :

= décor simplifié à l'extrême ; espace ouvert

= scène est comme un lieu blanc, neutre, vide où l'homme semble dénudé, démuni = atmosphère angoissante

= forme de théâtre minimal

= lieu sans repères réels

= sans projet

= un espace de l'ennui, de l'attente, du divertissement tragique

 

2) Une attente des genres (mélange tragique et comique)

didascalie : nouveau phénomène de répétition, d'insistance par rapport à la didascalie initiale, accentuée par la loc.adv. "à nouveau" ; situation burlesque (souligne désespoir et absurdité de la vie)

- 1° réplique de la pièce :

- réplique courte ; formule toute fait évoquant l'échec

- effet de surprise, étonnement pour le lecteur/spectateur CAR la pièce est à peine commencée, l'action est suspendue, niée

- annonce suite de la pièce : l'attente sera-t-elle aussi un échec? = pièce tragique ; pessimiste

- absurdité de l'action et du sentiment qui en découle = comique de geste = humour = ironie = E. n'arrive pas à retirer sa chaussure ; après plusieurs essais, il y renonce ; comment réagira-t-il face à l'attente? dans des situations plus critiques s'il est déjà dépassé par des détails matériels?

= réplique initiale où se mêle dérision et humour ; annonce atmosphère de la pièce et thèmes et enjeux du Nouveau théâtre peignant l'absurdité de la condition humaine1° didascalie : information + légère description de V. = connotation péjorative, grotesque ; toujours mélange de pitié et de dérision ; importance du corps, des mouvements (ici vieillissant, faible) = comme si la parole n'était plus suffisante, la didascalie se substitue à elle et l'amplifie

= deux personnages sont maintenant sur scène : deux clochards, infirmes, pantins = pathétiques spécimens d'une humanité désespéré (B. rompt avec les personnages héroïques tragiques notamment ; refus des conventions sociales)

 

- "Je commence à le croire" :

problème de compréhension ; à qui parle V. ? à E. ?, à lui-même? ; ambiguïté ; vide de la parole ; presque hors-sujet = B. avec le nouveau théâtre dénonce le ressassement, les clichés, les absurdités verbales ; dialogue théâtral décalé ; communication brève : va à l'essentiel

 

- "(Il s'immobilise.)" :

la didascalie signale un silence mis en valeur par l'immobilité = thème de l'icommunicabilité ; crise de la parole ; qui écoute? qui parle?

 

- "J'ai longtemps résisté à cette pensée, en me disant, Vladimir, sois raisonnable. Tu n'as pas encore tout essayé. Et je reprenais le combat. "

V. se parle à lui-même ; choses exprimées simplement ; indifférence d'E. à la parole de l'autre ; opposition entre V. et E. en matière de volonté : E. figure de l'échec? V. figure de l'espoir? de la volonté? = principe de dualité?

pas de précision sur le combat mené par V.

= B. invite le lecteur/spectateur à se poser des questions ; implique méditation

 

- "(Il se recueille, songeant au combat. A Estragon.) Alors ? te revoilà, toi."

nouveau silence (répétitions) = moment de méditation

se tourne vers E. ; volonté d'entrer en contact avec E. ; d'entamer le dialogue avec une phrase interrogative ; tutoiement : 2 êtres proches? 2 amis? "revoilà" : préposition familière montre qu'ils se connaissent bien ; retrouvailles ; intérêt du lecteur/spectateur s'éveille : désir d'apprendre le lien entre les deux protagonistes

 

= l'action semble organisée autour des rapports entre les deux personnages réunis autour du motif de l'attente

= réflexion sur le langage

)ESTRAGON : Tu crois ?

2)VLADIMIR : Je suis content de te revoir. Je te croyais parti pour toujours.

3)ESTRAGON : Moi aussi.

4) VLADIMIR : Que faire pour fêter cette réunion ? (Il réfléchit) Lève-toi que je t'embrasse. (Il tend la main à Estragon.)

5)ESTRAGON (avec irritation) : Tout à l'heure, tout à l'heure.

Silence.

 

- utilisation de la stichomythie ; échange de répliques simples ; brèves et vives entre les deux personnages = dynamise la scène ; éveille attention du lecteur/spectateur ; en même temps soulignent le vide des dialogues = thème de l'incommunicabilité = crise de la parole car alternance de questions et de réponses qui ne correspondent pas = absurdité de la parole (dénuée de sens)

 

1) 2) réponses et questions décalées ; ne sont pas sur la même longueur d'onde ; tentatives de rapprochement des deux protagonistes se soldent par des échecs = inattention aux propos de l'autre ; égoïsme ; semblent vivre dans l'indifférence

 

pourtant :

 

2) 3) 4) solitude? indifférence? ou amitié? quels sont les rapports entre les deux individus? apparemment, impossibilité de quitter l'autre (chassé croisé entre les deux mais la séparation n'est jamais définitive) ; crainte pour V. de la perte de son ami (a besoin de la présence de l'autre?)

 

mais :

 

5) alliance fragile entre les deux ; pas d'effusion de sentiments = froideur d'E. mis en valeur par la reprise de "tout à l'heure"

 

= vide des mots, des répliques, du dialogue renvoient au monde dans lequel nous vivons = univers vide de sens ; cette absurdité peut nous faire rire, et donc sauver l'homme de l'ennui, le divertir

= la parole ne vise ici qu'à remplir l'attente

 

3) L importance de l'absurdité de la vie et du théâtre

1) VLADIMIR (froissé, froidement) : Peut-on savoir où monsieur a passé la nuit ?

2) ESTRAGON : Dans un fossé.

3)VLADIMIR (épaté) : Un fossé ! où ça ?

4) ESTRAGON (sans geste) : Par là.

5) VLADIMIR : Et on ne t'a pas battu ?

6)ESTRAGON : Si... Pas trop.

7)VLADIMIR : Toujours les mêmes ?

8)ESTRAGON : Les mêmes ? Je ne sais pas.

Silence.

 

1) paradoxe des sentiments (antithétique : est en colère (synonymes ; redondance) mais s'intéresse, pose des questions à son ami) ; interrogations éveillent curiosité des lecteurs/spectateurs qui depuis le début de la pièce se posent des questions : qui sont ces deux pantins? d'où viennent-ils? que font-ils?

"monsieur" : pointe d'ironie, de critique (suscite le rite du public car décalage des sentiments : mélange d'amitié, de mépris ; d'indifférence et d'intérêt = entre le rire et les larmes ; dérision et humour pour mieux refléter l'absurdité de la condition humaine)

 

2) phrase averbale, très simple met en valeur l'effet de surprise ; E. = clochard? sans logis? condition désespérée? pourquoi?

 

3) effet d'insistance avec répétition "un fossé" (écho) = médiocrité de l'homme ; vrai dialogue entre les deux : intérêt ; V. demande des détails

 

4) réponse très vague ; E. semble perdu = monde d'avant, comme si n'existe plus pour lui

 

5) 6) 7)nouvelle question + marque d'intérêt de la part de V. pour E. = réel intérêt ou pour passer le temps? pour combler le vide? = personnages n'existent que par le langage ; qui a attaqué E.? pourquoi? sentiment d'angoisse ; malaise

 

Cool manque de volonté de la part d'E; ; cherche à peine à répondre aux questions le concernant

"Silence" : nouvelle marque d'attente + fixité et figement de l'action dramatique qui engendre la méditation

 

- la ponctuation (points d'exclation, d'interrogation et de suspension (= silence)) joue ici un rôle essentiel : indication de mise en scène (donne le ton des répliques) : dynamise le dialogue + rapport entre les personnages

 

= sentiment d'étrangeté

= nouvelle remarque à propos des didascalies : elles n'apparaissent dans la pièce qu'au fur et à mesure de leur nécessité dans la lecture linéaire de la pièce

= langage n'est plus seulement un moyen de communication, mais le sentiment d'une angoisse profonde* VLADIMIR : Quand j'y pense... depuis le temps... je me demande... ce que tu serais devenu... sans moi... (Avec décision) Tu ne serais plus qu'un petit tas d'ossements à l'heure qu'il est, pas d'erreur.

 

- B. s'interroge ici sur les rapports entre les deux individus

- impossibilité de quitter l'autre ; indice temporel qui marque que leur amitié dure "depuis le temps", "à l'heure qu'il est"

V. est doté d'une certaine sensibilité : désir de protéger l'autre ; représentation d'une figure maternelle qui tente de réconforter son enfant)

pointe d'ironie : E. représente le faible / V. le fort : opposition et contraste entre les deux (sauvé/sauveur)

- toujours entre le tragique (souffrance et difficulté à vivre d'E. soulignées par la métaphore "petit tas d'ossements" et le comique : sérieux et détermination de V. alors que le spectateur sait qu'il se trouve dans la même situation que son ami : deux clochards perdus qui attendent)

- points de suspension et courtes répliques témoignent de la difficulté à s'exprimer, à avouer ses sentiments et réflexions

= ici, tentative d'entente entre les deux qui ne tient qu'à un fil

 

* ESTRAGON (piqué au vif) : Et après ?

- stichomythie / courte réplique / ton agressif = le langage n'est-il pas plutôt un obstacle qu'un véritable moyen d'échanges? la parole est avec E. mise en crise

= thème de l'incommunicabilité

 

* VLADIMIR (accablé) : C'est trop pour un seul homme. (Un temps. Avec vivacité.) D'un autre côté, à quoi bon se décourager à présent, voilà ce que je me dis. Il fallait y penser il y a une éternité, vers 1900.

- didascalie = silence ; souligne un vide existentiel, une souffrance face à l'incompréhension d'E. ; entente est définitivement niée?

- tragique de l'existence mis en valeur par adv. "trop" : presque excessif (désespoir?)

- impression d'un monologue car pas de véritable réponse de la part de V.

- ou note d'espoir? impression que les personnages survivent (alternance de présent : optimisme peut-être liée à l'attente et de passé : douleur, désir de rupture avec la vie?)

- confusion et difficulté du passage : depuis combien attendent-ils? "une éternité"?

 

* ESTRAGON : Assez. Aide-moi à enlever cette saloperie.

- le coupe brutalement ; violence du propos marqué par impératif/stichomythie

- registre familier "saloperie" pour désigner la chaussure

 

* VLADIMIR : La main dans la main on se serait jeté en bas de la tour Eiffel, parmi les premiers. On portait beau alors. Maintenant il est trop tard. On ne nous laisserait même pas monter. (Estragon s'acharne sur sa chaussure.) Qu'est-ce que tu fais ?

- décalage entre les deux personnages : opposition V./E. ; abstrait/concret ; rêve/réalité ; ne sont pas sur la même longueur d'onde

- douleur de leur vie passée

- V. s'intéresse enfin au problème d' E. alors que depuis le début de la pièce, celui-ci s'acharne avec sa chaussure : décalage entre les deux

 

* ESTRAGON : Je me déchausse. Ça ne t'est jamais arrivé, à toi ?

geste quotidien

familiarité du propos avec pronom démonstratif « ça «

- brutalité, voir mépris dans réplique d'E.

 

* VLADIMIR : Depuis le temps que je te dis qu'il faut les enlever tous les jours. Tu ferais mieux de m'écouter.

- V. : figure du sage? Du maître? Nouvelle opposition entre les deux personnages

 

* ESTRAGON (faiblement) : Aide-moi !

 

* VLADIMIR : Tu as mal ?

 

* ESTRAGON : Mal ! Il me demande si j'ai mal !

 

* VLADIMIR (avec emportement) : Il n'y a jamais que toi qui souffres ! Moi je ne compte pas. Je voudrais pourtant te voir à ma place. Tu m'en dirais des nouvelles.

 

* ESTRAGON : Tu as eu mal ?

 

* VLADIMIR : Mal ! Il me demande si j'ai eu mal !

 

dans ces répliques :

- E. est représenté par un objet : sa chaussure ; la chaussure est à la fois sources de jeu et de douleur

- corps âgés et souffrants = question du temps, de l'attente

- détresse

- situation burlesque ; dispute à propos d'une chaussure et propos du malheur de l'autre (qui souffre le plus?) soulignée par points interrogatifs et exclamatifs : émotions / vivacité de la réplique

- importance de la gestuelle

- alternance de questions et de réponses

- nombreuses répétitions pour accentuer le propos et rendre la scène comique/absurde

 

= sentiment de dérision, d'étrangeté qui suscite à la fois le rire et l'angoisse (équilibre délicat entre le tragique et le comique) ; volonté de la part de l'auteur de mettre en scène et de s'interroger sur le tragique de l'existence

 

= pas vraiment intrigue mais plutôt interrogation ; texte et scène sont les lieux de l'interrogation à la fois pour les personnages et pour les spectateurs/lecteurs

 ESTRAGON (pointant l'index) : Ce n'est pas une raison pour ne pas te boutonner.

 

* VLADIMIR (se penchant) : C'est vrai. (Il se boutonne.) Pas de laisser-aller dans les petites choses.

 

- passe d'un thème à l'autre sans rapport de cause à effet

- registre de l'absurde ; gag clownesque

- comique de la scène car situation absurde qui met en valeur les faiblesses et médiocrités de la condition humaine

- impression que les deux personnages tirent de grandes conclusions, philosophes alors que sujet est absurde ; nouveau décalage

- exhibition du corps + importance de la gestuelle qui souligne le propos (effet de mise en scène)

 

* ESTRAGON : Qu'est-ce que tu veux que je te dise, tu attends toujours le dernier moment.

 

- les rôles sont inversés par rapport aux répliques précédentes : E. est ici le maître, V. l'élève

- donc personnages doubles?

 

* VLADIMIR (rêveusement) : Le dernier moment... (Il médite) C'est long, mais ce sera bon. Qui disait ça ?

 

- Vladimir est surtout un questionneur, dont les interrogations ont des résonances métaphysiques

- c’est celui qui interroge alors qu’on ne lui demande rien, ce comportement est justifié par l'ennui

 

* ESTRAGON : Tu ne veux pas m'aider?

 

* VLADIMIR : Des fois je me dis que ça vient quand même. Alors je me sens tout drôle. (Il ôte son chapeau,regarde dedans,y promène sa main,le secoue,le remet.) Comment dire? Soulagé et en même temps... (il cherche)...épouvanté. (Avec emphase.) E-POU-VAN-Té. (Il ôte à nouveau son chapeau,regarde dedans.) Ça alors! (Il tape dessus comme pour en faire tomber quelque chose, regarde à nouveau dedans, le remet.) Enfin... (Estragon, au prix d'un suprême effort, parvient à enlever sa chaussure. Il regarde dedans, y promène sa main, la retourne, la secoue, cherche par terre s'il n'en est pas tombé quelque chose, ne trouve rien, passe sa main à nouveau dans sa chaussure, les yeux vagues.) Alors?

 

* ESTRAGON : Rien

 

* VLADIMIR : Fais voir.

 

* ESTRAGON : Il n'y à rien à voir."

 

= conversation croisée où les protagonistes sont renvoyés à leur solitude, à la vanité de leur parole

= contraste entre légèreté des propos et remarque sérieuse sur la métaphysique de l'existence

= chapeau : objet qui définie V. : ici source de jeu et de douleur

= fin de l'extrait très surprenante : défaillance du langage ; nouvelle rupture entre les deux personnages ; l'objet n'est pas un divertissement, ne comble pas l'attente = vide de l'existence = pessismisme finale

= absurdité mise en valeur par nombreuses répétitions, gradations

= importance des didascalies dans cette dernière partie : symbolise le silence entre V. et E. ; indique gestuelle autour de l'objet

 

= dialogues très différents des pièces classiques : ici la tension dramatique est rompue ; ce qui explique l'absence absolue d'écoute entre les personnages

 

Conclusion :

 

- B. donne à voir dès les premières répliques d'En attendant Godot l'extrême nudité de l'homme

 

- scène d'exposition surprenante qui offre la représentation de deux personnages qui n'ont rien à faire, dans un décor extrêmement dépouillé, s'occupant d'objets dérisoires et n'ayant quasiment rien à se dire

 

- mise en place de la tonalité de la pièce : tension subtile entre le rire et les larmes, l'émotion et l'humour

 

- ce qui tient lieu d'exposition annonce une quête qui fondera le schéma dramatique de la représentation théâtrale : le motif de l'attente annoncé par le titre ; l'action semble donc s'organiser autour des rapports entre V. et E. ; schéma dramatique déceptif qui ne répond pas à l'attente du spectateur/lecteur qui attend une résolution de l'intrigue

 

- Beckett joue des données fondamentales du théâtre classique ; l'exposition ne remplit plus sa fonction informative

c'est ce jeu de rupture qui fonde la modernité d'En attendant Godot

 

- pièce bilan pièce-carrefour, chef-d'oeuvre qui a permit d'ouvrir de nouvelles perspectives à la littérature

 

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