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Le besoin de conviction est-il une preuve de faiblesse?

Publié le 01/10/2012

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Le besoin de conviction est-il une preuve de faiblesse? Introduction Le langage quotidien fait fréquemment allusion aux convictions d'un individu. C'est bien souvent pour remarquer la force avec laquelle on les défend, l'énergie qu'elles ajoutent à une action, l'attachement que l'on éprouve à leur égard. Par ailleurs, la notion de conviction n'est pas confondue avec celle de vérité. Cet écart. et la connotation positive qui s'attache à la vérité, indique-t-il que l'on a des convictions faute de mieux, et qu'en éprouver le besoin serait une preuve de faiblesse? I. Conviction et vérité — La conviction paraît être d'ordre plutôt affectif que proprement rationnel : proche de la croyance, mais sans connotation péjorative, elle est dénuée des preuves qui garantissent la vérité (il n'y a pas besoin de conviction dans la science). — Avoir besoin de conviction implique...

« et la connotation positive qui s'attache à la vérité, indique-t-il que l'on a des convictions faute de mieux, et qu'en éprouver le besoin serait une preuve de faiblesse? 1.

Conviction et vérité -La conviction paraît être d'ordre plutôt affectif que proprement rationnel: proche de la croyance, mais sans connotation péjorative, elle est dénuée des preuves qui garantissent la vérité (il n'y a pas besoin de conviction dans la science).

- Avoir besoin de conviction implique donc que l'on risque de ne pas posséder la vérité entière.

Dans cette optique, la conviction témoignerait de notre impuis­ sance à tout connaître (en justice, l'existence ou la recherche de l'intime conviction ne supprime pas la possibilité de l'erreur judiciaire).

- Toutefois, Kant prend le terme conviction dans un sens particulier: il désigne alors une certitude logique, issue du fait que tous les êtres rationnels adhèrent à une même idée.

Dans ce cas, la différence entre conviction et vérité devient minime.

II.

Sentiment et raison Pourquoi se trouve-t-on convaincu de quelque chose? • Ce peut être pour des raisons théoriques suffisantes.

• Ou bien par un engagement personnel là où les raisons font partiellement défaut.

Dans les deux cas, la conviction vient s'ajouter à la certitude (soit de connaître la v.érit~,.

soit d'op~r:r le c~oix jus~e): e!le dés!gne alors.

le dynamisme ~u l'efficacite que l'adhesiOn de l espnt VIent aJouter a la connaissance.

· - Si je défends avec une vigueur particulière mes convictions, c'est parce que je pressens qu'elles pourraient ne pas être partagées par autrui.

Le besoin de conviction implique donc que le vrai ou le bien seraient impuissants, à eux seuls, à s'imposer universellement.

III.

Conviction et action -Mais si j'ai besoin de conviction pour défendre le vrai ou le bien, c'est peut-être aussi parce que, sans cette conviction, je ne ressentirais pas le besoin de les défendre.

Ainsi, face à une situation moralement condamnable, je peux: • soit ne rien faire Ue me rapproche alors du salaud sartrien), • soit intervenir poussé par ma conviction.

Dans une telle optique, on voit que le besoin de conviction témoigne du décalage qui peut subsister entre ma conscience intime du bien et la détermination de la conduite qui ne suit pas nécessairement cette conscience intime.

Plus générale­ ment, il y aurait là une faiblesse du sujet chez lequel la conscience morale ne suffit pas, par elle seule, à déclencher l'action: problème du passage d'une condamna­ tion morale purement théorique à une réaction morale, c'est-à-dire de la connaissance à l'application de la volonté.

• On peut interpréter dans ce sens la façon dont Kant, au début des Fondements de la métaphysique des mœurs.

justifie sa recherche des principes purs de la moralité: il s'agit de donner à la "conscience. »

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