A-t-on besoin de la vérité ?
Publié le 25/03/2004
Extrait du document
Deuxième partie :
Quelle vérité ?
L'illusion consiste à
confondre la vérité subjective, non prouvée, comme la vérité religieuse, et
la vérité objective (scientifique) prouvée ou tout au moins ayant résisté à
l'épreuve de la réfutation de la logique et de l'expérience. N'est pas dans
l'illusion celui qui comprend qu'une croyance ou une conviction personnelle
est objectivement douteuse ; est dans l'illusion celui qui est persuadé et
veut persuader les autres qu'il s'agit d'une vérité pour lui et pour les
autres.
« Pour établir la vérité, et faire de bons raisonnements,
nous n'avons besoin d'autres instruments que la vérité elle-même et le bon
raisonnement. » Spinoza, Traité de la réforme de
l'entendement
Descartes et Spinoza
considéraient que toute proposition est soit vraie, soit fausse : dans le
premier cas la vérité se confond avec la certitude objective et se distingue
de la certitude subjective en cela qu'elle résiste au doute et s'affirme
tout au moins dans ses principes comme des évidences indubitables de tout
esprit humain. La certitude objective rationnelle suppose donc une vérité
première rationnellement démontrable (preuve ontologique) ou évidente par
elle-même : soit l'unité de la substance de Spinoza, soit l'existence de
Dieu créateur transcendant de Descartes. La vérité est donc dans tous les
cas fondée sur une vérité métaphysique.
C'est la possibilité de
cette vérité métaphysique comme connaissance fondatrice et vérité première
qui va être remise en question par toute la pratique scientifique.
« Jamais encore, ni directement ni indirectement, ni sous forme de dogme ni
sous forme de parabole, une religion n'a contenu de vérité. Car toute
religion est née de la peur et du besoin.
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