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La Bible a-t-elle sa place dans une histoire de la philosophie ?

Publié le 03/03/2004

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histoire

HISTOIRE

Gén. Terme équivoque qui désigne à la fois le récit du passé humain, et la réalité historique elle-même, le cours des événements. En ce dernier sens, l'histoire se distingue de la simple évolution car elle suppose plus qu'un changement. Un arbre, par ex., peut croître ou un papillon se métamorphoser, mais ils n'ont pas d'histoire dans la mesure où l'histoire suppose la conscience d'un changement et la possibilité, pour celui qui change, de se représenter la finalité de son évolution en faisant du présent le sens du passé et du futur le sens du présent. Quant au récit, il cesse d'être légendaire pour devenir scientifique dès lors qu'il veut expliquer et non plus simplement raconter en se contentant de recueillir des anecdotes pittoresques. Phi. Les philosophies de l'Histoire posent la question du but poursuivi par les hommes dans l'Histoire, et postulent en même temps que l'Histoire des hommes est celle de leur liberté. Or, si la connaissance du but permet en retour de comprendre la cohérence du processus historique, il semble bien difficile de concilier le double postulat de la rationalité historique et du développement de la liberté. Telle est l'aporie sur laquelle achoppe toute philosophie de l'Histoire. En effet, s'il est possible de dégager par avance une cohérence historique, alors tout se passe comme si l'Histoire était déjà faite, de sorte que l'idée même de liberté humaine se trouve niée. A l'inverse, si l'on suppose que les hommes sont libres, alors il est impossible de saisir le sens d'une Histoire que les hommes font « sans savoir l'histoire qu'ils font » (R. Aron).

PHILOSOPHIE (gr. philo, désirer; sophia, savoir) Étymologiquement, « amour de la sagesse ». Cependant, la sagesse n'étant qu'un art de vivre, la définition commune de la philosophie comme sagesse" est critiquable. En effet, sophia désigne en fait moins un savoir empirique adapté à la conduite de la vie qu'un savoir abstrait. En ce sens, la philosophie est essentiellement élévation de la pensée, théoria, contemplation. Cependant, comme l'indique l'allégorie de la caverne de Platon, le philosophe ne quitte le monde sensible que pour y redescendre, puisqu'il lui revient de gouverner la cité idéale. S'il s'agit de s'exercer à l'abstraction, il faut ne pas s'y perdre. Or, si la philosophie ancienne reste encore marquée par l'opposition de la contemplation (théoria) et de l'action (praxis"), la philosophie moderne est plutôt soucieuse d'abolir cette distinction, comme le signale le projet cartésien de « nous rendre comme maîtres et possesseurs de la nature ». Elle cesse alors d'être un savoir désintéressé pour se mettre au service de la construction d'un monde régi par la science". Du coup, elle risque ou bien de devenir une spécialité comme les autres, ou bien, refusant cette spécialisation, de passer pour une activité dilettante réservée à quelques dandys de la pensée. Telle est l'aporie du philosophe contemporain : rester un généraliste sans sombrer dans l'insignifiance. Dès lors, pour éviter ce piège, la philosophie doit affirmer son sérieux par la prudence d'un jugement née de l'accumulation du savoir. Elle devient ainsi histoire de la philosophie, non pas connaissance érudite des doctrines, mais plutôt éveil de la pensée à elle-même à partir de ce qu'ont pensé les autres. Le développement de la philosophie peut alors se comprendre comme celui de la vérité à travers les différents moments nécessaires à son déploiement. Cette définition dialectique, proposée par Hegel, permet de saisir la nécessité rationnelle qui gouverne l'histoire de la philosophie : le philosophe est fils de son temps, et comme ceux d'hier, il lui revient de répondre aux besoins de son époque. La philosophie ne se réduit donc pas à ses oeuvres qui sont comme les tombeaux de la philosophie passée : elle est essentiellement vivante dans l'activité présente de penser, qu'exprime magnifiquement tout enseignement où le maître, à la manière de Socrate, requiert la participation du disciple.

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« La Bible est essentiellement non philosoph ique •�M�• La Bible prétend exposer des vérités révélées que nul n'est autorisé à contester.

Or, s'il n'y a pas dialogue, il ne peut y avoir philosophie.

Dans la mesure où la Bible décrète, elle s'éloigne du philosophique.

La pensée biblique est à l'opposé de la philosophie L a religion, dans la Bible, ne se contente pas d'établir des liaisons entre le divin et l'h u­ main: elle définit ces liai­ sons et les explique au niveau d'une pensée •L:esprit sort de nous à l'ar­ rMle de !'Esprit Divin.

Car il n'est pes permis eu Divin et à l'humain de coheblter.• Philon d'Alexandrie, Comme ntaire allégori que de la Loi organisée, dont le signe le plus essentiel est d'être contraire à celui de la pensée philosophique.

En effet, la Bible accepte 1 la «folie» de ne raison­ ner que sur des cas par­ ticuliers.

Le fond de la pensée biblique, c'est Job sur son fumier J ob, c'est le non-phi­ losophe par excel­ lence.

Avec obstination, il refuse de se laisser dépasser, expliquer, résoudre.

Il ramène inlas­ sablement le mouvement de la pensée à lui-même qui souffre.

Il n' accepte pas que le moindre élé­ ment constitutif de sa personne soit négligé pour parvenir à l'uni­ versel.

Il conteste l'abs­ trait et, par là même, brise l'élan de la pen­ sée philosophique.

La Bible n'est pas une œuvre philosophique S i la philosophie se trouv e dans la Bible hébraïque, c'est pour y être dépassée, combattue, voire ré­ duite à néant, comme si la pensée biblique consistait à contester la philosophie.

D'ailleurs, chez Philon, la philo­ sophie n'est que mé­ thode et forme, le fond de la pensée est essen­ tiellement «biblique».

La pensée biblique s'oppose à la pensée philosophique.

La Bible raisonne sur des cas particuliers, refuse la pensée abstraite.

La philosophie y est même combattue.

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