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Blaise Cendrars, La Prose du Transsibérien

Publié le 14/09/2011

Extrait du document

• La tentation est grande dès lors de chercher du réconfort dans l’amour, d’autant plus que Jeanne a été présentée comme une muse, « véritable lys du poète « : « les inquiétudes Oublie les inquiétudes «. Mais les différences sont grandes entre les deux personnages : Jeanne est une enfant, « nourrie «, « blottie «, qui s’exprime avec une certaine candeur immature (insistance de l’incise « dis «, et répétition de la question).  • Une rupture commence à être sensible entre eux deux : « nous sommes loin « lorsque Blaise s’inclut, « tu es loin de Montmartre « lorsqu’il parle de Jeanne. Blaise est loin dans l’absolu, alors que Jeanne a encore des racines. Le chagrin de Jeanne « ricane « aux oreilles de Blaise, il lui est devenu aigre et incompréhensible, alors que la répétition de la même question par Jeanne montre l’incompréhension grandissante dans le couple : tout est devenu « un faux accord « et la solitude, l’angoisse sont devenus insoutenables.

« comme une muse, « véritable lys du poète » : « les inquiétudes Oublie les inquiétudes ».

Mais les différences sontgrandes entre les deux personnages : Jeanne est une enfant, « nourrie », « blottie », qui s’exprime avec unecertaine candeur immature (insistance de l’incise « dis », et répétition de la question).• Une rupture commence à être sensible entre eux deux : « nous sommes loin » lorsque Blaise s’inclut, « tu es loinde Montmartre » lorsqu’il parle de Jeanne.

Blaise est loin dans l’absolu, alors que Jeanne a encore des racines.

Lechagrin de Jeanne « ricane » aux oreilles de Blaise, il lui est devenu aigre et incompréhensible, alors que la répétitionde la même question par Jeanne montre l’incompréhension grandissante dans le couple : tout est devenu « un fauxaccord » et la solitude, l’angoisse sont devenus insoutenables. III.

Le déchaînement de la folieLa contradiction entre le mouvement du train et l’exacerbation de la solitude cloîtrée de Blaise entraîne undéchaînement de la folie. d.

Une malveillante Sibérie • La nature est animée de mouvements anormaux : « la tourbe qui se gonfle » > invasion de l’espace, avec aussi la« Sibérie qui tourne ».• La vie qui est donnée aux objets par le mouvement est donc une vie maléfique, dont le seul but est d’infliger lasouffrance : personnification (« les poteaux grimaçants qui gesticulent et les étranglent » : jeu virtuose sur lessonorités qui s’enchevêtrent), comparaison (« comme un accordéon qu’une main sadique tourmente » : le créateurest ici un tortionnaire), métaphore sans comparé qui connote la pure angoisse : « les démons sont déchaînés ». e.

Tenter de fuir Ces mouvements menaçants vont aboutir à un véritable déchirement du monde qui est en même temps uneopportunité d’évasion.• Le monde se déchire : « les gares lézardées », « les déchirures du ciel », envolée lyrique de la séquence du milieu(longueur des vers, quasi rimes), le haut et le bas s’inversent.• Opportunité de fuite : « les locomotives en furie s’enfuient » qui est une réponse presque positive malgré la foliequ’elle implique au train « qui palpite au cœur des horizons plombés ».Mais ces visions ne sont que le signe du progrès de la folie qui va parachever l’enfermement du sujet. f.

Folie et échec • L’ouverture causée par l’éclatement du monde va se révéler n’être qu’un piège de plus : « dans les déchirures duciel » devient « dans les trous ».

Volonté d’envol remplacée par un vertige : « dans les trous, les rouesvertigineuses.

»• Passage virtuose du piège « les trous », « les roues » à l’effet de l’enfermement : « les bouches les voix »,véritable cri (cf.

Munch) qui avait été annoncé par le « grelot » (solitude, avec le polyptote « grelotte »), puis parle ricanement, puis par « l’accordéon » (de plus en plus fort).

La folie est complète…• … et l’échec total.

Les cinq dernières lignes le suggèrent : retour à la routine du train (« broun-roun-roun »),« orage sous le crâne d’un sourd » (pas d’issue), ultime répétition de la question de Jeanne. Conclusion Intérêt du poème : mise en scène poignante du paradoxe du voyage > exemple du Transsibérien bien choisi, carvoyage long : on ne cesse d’avancer, mais ce mouvement se transforme en prison.

Le voyage implique toujours lasolitude, d’où l’impression d’une communication impossible entre les amants et à terme la folie.. »

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