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Le bonheur est-il accessible à l'homme ?

Publié le 26/10/2005

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Le bonheur est plénitude durable, satisfaisant la totalité de notre être. Mais l'homme est un être fini soumis au devenir, il est un être divisé contre lui-même, étant à la fois nature et liberté, désir et raison. Y a-t-il alors contradiction entre l'essence du bonheur et l'essence de l'homme ? Si le désir de bonheur est universel et si un tel désir ne peut être satisfait, la condition humaine est gesticulation tragique.

La conscience de ce que nous sommes doit, au contraire, nous apporter une source de fierté et de satisfaction. À la différence des animaux, nous avons en effet le pouvoir de nous représenter le bien que l'on cherche, et celui de choisir ou de s'abstenir d'un certain nombre d'actions. Épictète, philosophe stoïcien, fait ainsi la différence entre « ce qui dépend de nous « et « ce quj ne dépend pas de nous «. Dans la première catégorie figurent les idées et opinions, ainsi que la maîtrise de nos désirs ; et, dans la seconde, ce qui provient de l'ordre général des choses sur lequel nous n'avons pas de prise. Ainsi, la santé, la richesse, ou tout autre chose pourtant désirable, ne relèvent pas, au bout du compte, de notre volonté. Il s'agit de le savoir et de l'appliquer.

« Au contraire, le sage doit exercer sa raison à déceler quelle est la place de l'homme dans l'ordre des choses et par làà reconnaître son impuissance à le modifier.

Il est des choses qui dépendent de nous, d'autres qui n'en dépendentpas.

Fou serait celui qui désire l'inaccessible ! La sagesse exige donc que, par la maîtrise de son jugement, onaccepte comme le meilleur ce qui nous advient, car on n'échappe pas à la nécessité.

C'est dans cette acceptationque réside le secret du bonheur, aboutissement de la vertu. Lire : Épictète, Manuel. Dégager ce qui est à retenir de ces sagesses.

Le bonheur ne pouvant être la totale satisfaction de ce que l'hommepeut désirer, il doit se résigner, par un effort de raison et de volonté, à se contenter de sa condition, et faire decette résignation son bonheur.

"Faire de nécessité vertu". Poser une question critique et chercher une autre réponse.

La vertu n'est-elle pas l'artifice par lequel on nie lapositivité du bonheur comme plaisir et une possible maîtrise dans sa recherche ? L'homme doit-il s'astreindre àl'"ascèse" épicurienne ou à la passive résignation stoïcienne ? Le bonheur ne peut-il être le résultat d'une démarcheactive et positive, compatible avec le plaisir ? Il est légitime de penser que l'homme peut trouver le bonheur dansl'action qu'il déploie pour se conformer à sa propre nature.

Ainsi le juste de Platon parvient à créer en lui-mêmel'harmonie du désir, de la force et de la raison, et par là gagne l'amitié de lui-même.Lire : Platon, la République, livre IV, 443.De même, toute activité conforme à la nature de l'homme s'accompagne de plaisir.

Et le plus grand plaisir, ditAristote, est atteint lorsque l'homme agit selon la part la meilleure de sa nature : la pensée et l'intelligence.

Ainsi lacontemplation de l'Être, recherchée pour elle-même et se suffisant à elle-même, ouvre sur la vie heureuse. Lire : Aristote, Éthique à Nicomaque, livres I et X. Le plaisir, ici, ne consiste plus à satisfaire les besoins ou les désirs sensibles.

Il est dans la satisfaction de l'espritd'avoir progressé dans l'unité de soi-même et dans l'accomplissement de sa plus haute destination. Critiquer ces derniers points de vue.

L'image platonicienne et aristotélicienne du bonheur ne manque certes pas degrandeur, mais n'est-elle pas inaccessible, du moins réservée à quelques sages ? Aristote lui-même admet que "cen'est pas en tant qu'homme qu'on vivra de cette façon, mais en tant que quelque élément divin est présent ennous." Mais cet "élément divin" est ce qui est propre à l'homme, dit-il, "ce qu'il y a de plus excellent et de plusagréable", et qui l'oblige à "s'immortaliser".

Une telle image, précisément, ne néglige-t-elle pas l'existence temporellede l'homme qui ne lui permet guère de connaître cet état infiniment durable du bonheur ? La pensée chrétienne a sur ce point détruit la conception grecque, rappelant la finitude de l'homme.

La consciencechrétienne est "déchirée" entre son aspiration à la plénitude du bonheur en Dieu et sa présence dans le mondeconcret.

Alors le bonheur est inaccessible, du moins dans notre condition.Poursuivre la réflexion.

Dans cette optique, le bonheur peut-il être considéré comme la fin que l'homme doitpoursuivre ? Fin toujours incertaine, compromise par les soubresauts de l'histoire individuelle et collective.

L'hommen'a pas comme fin le bonheur mais le souci de s'en rendre digne. Introduction Le bonheur est plénitude durable, satisfaisant la totalité de notre être.

Mais l'homme est un être fini soumis audevenir, il est un être divisé contre lui-même, étant à la fois nature et liberté, désir et raison.Y a-t-il alors contradiction entre l'essence du bonheur et l'essence de l'homme ? Si le désir de bonheur est universelet si un tel désir ne peut être satisfait, la condition humaine est gesticulation tragique. 1) Si le bonheur est plaisir et bien-être sensibles, il est inaccessible à l'homme : sa quête est vaine. a) C'est un bonheur voué aux aléas de la fortune : celui qui s'attache à ce qui ne dépend pas absolument de lui seranécessairement frustré, car il n'est pas le centre du monde et est loin d'avoir plein pouvoir sur celui-ci. b) Cette quête indéfinie de plaisirs toujours nouveaux est sans trêve : celui qui poursuit avec excès toutes sortesde plaisirs artificiels, tel un «tonneau percé» n'aura jamais de complétude.

Certains plaisirs excessifs sont desdouleurs et ils font renaître la douleur du manque qu'est le désir. Il est de bon ton de condamner le plaisir.

Platon , dans le « Gorgias », affirme ainsi qu'une vie réglée contente. »

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