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Le bonheur comme vertu du juste milieu

Publié le 20/01/2004

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d) Vertus cardinales : la sagesse, le courage, la tempérance et la justice, que les morales antiques considèrent comme la condition de possibilité de la vie heureuse. Pour Aristote, le bonheur est la fin suprême au-delà de laquelle on ne saurait penser d'autres fins. Il réside dans l'activité raisonnable et maîtrisée qui prend comme fin l'accomplissement plénier de soi-même en accord avec la vertu. La plupart des hommes, ne pouvant atteindre ainsi dans la vie contemplative le souverain bien, doivent agir selon la vertu de prudence, en évitant les deux extrêmes de la démesure et de l'inertie. Il s'agit donc de discerner dans chaque situation où est le juste milieu (médiété) de manière à combiner harmonieusement le souhaitable et le possible. Le juste milieu doit se rechercher aussi bien pour les états affectifs ou passions (ainsi le courage est le juste milieu de la témérité et de la peur) que pour les actions (ainsi la libéralité est le juste milieu de la prodigalité et de la parcimonie). Une telle sagesse pratique unit étroitement l'aspiration au bonheur et la vertu. " Le bonheur ne consiste pas dans l'amusement ; il serait absurde que l'amusement fût le but de la vie ; il serait absurde de travailler durant toute sa vie et de souffrir rien qu'en vue de s'amuser. On peut dire, en effet, de toutes les choses du monde, qu'on ne les désire jamais que pour une autre chose, excepté toutefois le bonheur ; car c'est lui qui est le but. Mais s'appliquer et se donner de la peine, encore une fois, uniquement pour arriver à s'amuser, cela paraît aussi par trop insensé et par trop puéril.

« *Il s'agit d'abord d'établir la thèse qui ouvre le texte.

Elle est établie en trois temps : un moment négatif, qui nie quele bonheur puisse résider dans l'amusement, qui se laisse décomposer en deux temps, et un moment positif quimontre que le bonheur le plus grand est apporté par une activité qui exclut l'amusement. *Le premier moment est en deux temps : le premier établit qu'il revient au même de considérer que le bonheurconsiste dans l'amusement et de considérer que l'amusement est le but de la vie.

Le second montre pourquoi il estabsurde de considérer l'amusement comme le but de la vie.

Nous proposons donc les moments suivants, dont nousnous contenterons d'indiquer l'argumentation interne. Corrigé (plan détaillé et introduction et conclusion rédigées) Introduction La question de savoir quel est le souverain bien pour l'homme est un thème fondamental de la philosophie antique.Puisqu'elle se définit comme sagesse (sophia) , elle cherche à prescrire ce que l'homme doit considérer comme son bien propre.

Platon, dans le Gorgias, pose ainsi la question de savoir quel genre de vie on doit adopter.

Comment triompher par exemple de la peur de la mort si nous ne remplissons pas notre vie de la meilleure façon qu'il estpossible ? Dans ce texte, Aristote se propose de critiquer la thèse selon laquelle le but suprême de l'homme, autrement dit sonbonheur, pourrait résider dans le jeu ou l'amusement, par opposition au travail qui nous fait souffrir. La question qui se pose est en effet de comprendre pourquoi les hommes disent souvent qu'ils préfèrent oublier leurtravail, tout en considérant celui-ci comme le moyen d'acquérir plus de détente afin d'y trouver le bonheur.

(Onreprendrait ici l'énoncé de la structure du texte.) 1.

Si le bonheur consiste dans l'amusement, alors l'amusement est le but de la vie (" Le bonheur neconsiste pas...qui est le but.

”) A.

Si le bonheur réside dans l'amusement, alors s'amuser doit être le but de la vie B.

En effet le bonheur est le but de la vie C.

Car le bonheur est une fin en soi : il n'est pas désiré en vue d'autre chose, mais pour lui-même Il convient, dans ce dernier paragraphe, d'expliquer la notion de but, de fin.

Aristote dans sa Physique , Livre II, distingue quatre types de causes, dont la plus importante est à ses yeux la cause finale ou tèlos .

En effet, pour rendre compte de ce qu'une chose est, on ne peut pas se contenter de déterminer la façon dont elle a été produite,ni en quoi elle est faite, il faut encore préciser " en vue de quoi ” elle a été produite.

Ce dernier élément est lacause finale d'une chose.

La chose qui répond à sa cause finale est achevée et totale, " en acte ”.

Tant qu'ellen'atteint pas cet achèvement par lequel ce qu'elle est correspond à ce qu'elle devait être, elle demeure elle-mêmeseulement " en puissance ”, de manière incomplète.

Aristote reprend ici cette notion de tèlos , et l'applique à la vie de l'homme.

Il s'agit donc de savoir ce qui fait de l'homme un homme achevé, ce qui fait de lui un être complet, quicorrespond à ce qu'il devait être. 2.

Or il est tout à fait absurde de supposer que le but de la vie réside dans l'amusement (" Maiss'appliquer...accomplir plus tard ”) A.

On pourrait supposer que l'on travaille en vue de l'amusement, mais ce serait bien puéril L'idée de puérilité s'explique ici par le fait que si l'amusement peut apparaître comme étant le but vers lequelconvergent toutes les actions, c'est surtout chez l'enfant.

Le jeu est une pratique enfantine naturelle pour Aristote.Mais précisément, si l'amusement n'est le but que de l'enfant, c'est-à-dire de l'homme en puissance, il ne sauraitêtre aussi le but de l'homme achevé ou adulte. B.

Il ne faut pas confondre le repos qui accompagne l'amusement et l'absence de changement qui caractérisel'achèvement On pourrait penser que puisque l'achèvement implique l'arrêt du mouvement (la chose ayant atteint ce qu'elle devaitêtre), le repos qui accompagne l'amusement est la marque du statut de fin en soi que l'on devrait accorder à l'amusement.

Or il n'en est rien : le repos dont il est question ici n'est que le repos qui compense la fatigue. C.

Ce repos est précisément un " besoin ” et non une fin Le besoin désigne quelque chose qui est requis en vue d'autre chose : en l'occurrence la poursuite d'une activité quidiffère de l'amusement (" ...

il n'a jamais lieu qu'en vue de l'acte que l'on veut accomplir plus tard ”).

L'acte dont ils'agit ici correspond à la notion d'acte dont nous avons parlé plus haut.

Le repos de détente est un des moyens parlesquels nous parvenons à réaliser ce que nous avons à être.. »

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