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Le bonheur est-il égoïste ?

Publié le 26/10/2005

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Notre conception du bonheur est ce qui va déterminer le type d'actions que nous allons accomplir, l'idéal permet donc une certaine cohérence dans nos actions, la mise en place d'une certaine stratégie pour y parvenir. Si je conçois le bonheur comme avoir dans la société  une position sociale prestigieuse, je vais faire en sorte d'atteindre mon but, à moins bien sûr que je demeure dans l'imagination présente d'un bonheur futur. Cependant, toute idée subjective du bonheur n'est pas le véritable bonheur, de plus, l'idée que chacun se formerait sa propre conception du bonheur est sans doute bien naïve puisque l'idéal n'est pas le fruit d'une réflexion mais de l'imagination qui, puisqu'il n'est pas encore atteint, ne peut être imaginé que suivant l'image décrite dans des romans, à la télévision etc...               c)         Néanmoins, il ne faut pas confondre la recherche du bonheur comme recherche des moyens pour atteindre le bonheur et la recherche sur ce qu'est le bonheur et donc sur la fin en tant que telle. Ainsi, on peut rechercher le bonheur sans chercher ce qu'est le bonheur. Par exemple, en s'appropriant l'idée que son entourage se fait de la vie heureuse, en reproduisant par exemple le schéma familial, ce qui explique en parti la reproduction sociale, c'est-à-dire le fait que les classes sociales ont tendance à se reproduire.   2.La recherche du bonheur n'est pas nécessairement égoïste.             a)         L'idée que notre bonheur est quelque chose qui ne concerne que nous-mêmes ne correspond qu'à une conception pauvre et étriquée de la vie en société et privilégie souvent la compétiton individuelle pour l'obtention de biens qui ne sont pas partageables à la vision du pacte politique par lequel les hommes s'assemblent en vue du bonheur. Aristote écrit dans La politique: « Ce n'est pas seulement en vue de vivre, mais plutôt en vue d'une vie heureuse qu'on s'assemble en une cité (car autrement il existerait aussi une cité d'esclaves et une cité d'animaux, alors qu'en fait il n'en existe pas, parce qu'ils ne participent ni au bonheur ni à la vie guidée par un choix réfléchi).

« une certaine cohérence dans nos actions, la mise en place d'unecertaine stratégie pour y parvenir.

Si je conçois le bonheurcomme avoir dans la société une position sociale prestigieuse, jevais faire en sorte d'atteindre mon but, à moins bien sûr que jedemeure dans l'imagination présente d'un bonheur futur.Cependant, toute idée subjective du bonheur n'est pas levéritable bonheur, de plus, l'idée que chacun se formerait sapropre conception du bonheur est sans doute bien naïve puisquel'idéal n'est pas le fruit d'une réflexion mais de l'imagination qui,puisqu'il n'est pas encore atteint, ne peut être imaginé quesuivant l'image décrite dans des romans, à la télévision etc...

Le philosophe allemand KANT a déjà rédigé son premier grand livre de métaphysique (ou plus exactement de critique de la métaphysique), « Critique de la raison pure » (1781), lorsqu'il entreprend une première approche de la morale avec les « Fondements de la métaphysique des mœurs » (1785) qui précéderont de trois ans son grand ouvrage sur la morale : « Critique de la raison pratique » (1788). On connaît le résultat de cette critique de la métaphysique : sur les questions de l'âme (le sujet profond de notre expérience interne), du monde (le tout complet de la réalité, objet de notreexpérience externe), et de Dieu (considéré comme fondement suprême de la totalité des êtres),nous ne pouvons que nous livrer à des spéculations métaphysiques qui dépassent les limites del'expérience effective possible.

Un savoir métaphysique transcendant, portant sur la réalité nonsensible (les noumènes), est impossible.

Voilà ce que révèle la démarche critique, qui s'interrogesur les conditions a priori de possibilité de la connaissance.

Une fois ce travail accompli, KANT cherche à appliquer cette même méthode critique à la morale, en s'interrogeant cette fois sur lesconditions de possibilité de l'action morale. C'est cette investigation qui fait le contenu des « Fondements de la métaphysique ».

Et passant en revue les thèmes traditionnels de la philosophie morale, KANT ne manque pas de rencontrer la question du bonheur et, dans la deuxième section de l'ouvrage (« Passage de la philosophie morale populaire à la métaphysique des mœurs »), de mettre fortement en question cette notion en la rattachant non à la raison , mais seulement à l'imagination : « Il n'y a pas à cet égard d'impératif qui puisse commander, au sens strict du mot, de faire ce qui rend heureux, parceque le bonheur est un idéal, non de la raison, mais de l'imagination, fondé uniquement sur des principes empiriques, dont on attendrait vainementqu'ils puissent déterminer une action par laquelle serait atteinte la totalité d'une série de conséquences en réalité infinie.

» « Un impératif qui puisse commander… » Ceci ne prend pleinement sens qu'à l'intérieur du système de KANT .

On sait que pour lui, dans la nature, toute chose agit d'après des lois.

Mais notre monde humain n'est pas seulement celui de la nature, il est bien plus spécifiquement celui dela culture.

Les hommes ne sont pas des choses, mais des êtres raisonnables, qui n'agissent pas tellement sous la pression des contraintes de lanature mais bien plutôt selon leur volonté.

Autrement dit, dans leurs actions, les hommes ont la capacité d'agir selon des principes, selon lareprésentation qu'ils se font de ce qui est raisonnable.

Eux aussi (comme les choses de la nature) obéissent à des lois, mais en tant qu'êtres deculture ils obéissent consciemment à des lois qu'ils se sont données eux-mêmes et qui sont conformes à la raison.

Le malheur de l'homme tient à cequ'il n'est pas entièrement un être raisonnable, qu'il n'est pas totalement déterminé dans ses actions par la représentation objective du bien.

Entrela loi et lui (cad son vouloir) doit s'interposer le devoir qui s'exprime par des impératifs.

Mais KANT opère la distinction entre des impératifs hypothétiques et des impératifs catégoriques.

A chaque fois, il s'agit de l'homme conçu comme un sujet capable d'être déterminé pratiquement par la raison, et se posant la question de savoir si l'action qu'il va entreprendre est bonneou non.

Ou bien cette action est bonne comme un moyen obligé pour obtenir quelque chose d'autre, et l'impératif (qui est la formule par laquelleest déterminé l'action) est un impératif hypothétique.

Ou bien l'action qui doit être accomplie est bonne « en soi », elle est nécessaire par elle-même, elle est sans rapport avec un autre but, et l'impératif qui la commande est catégorique.

Le détour par cette grille conceptuelle est nécessaire pour comprendre ce qu'il en est du bonheur dans le système de KANT .

Il faut savoir aussi que KANT distingue, parmi les impératifs hypothétiques, ceux qu'il appelle « problématiques » (se rapportant à une fin seulement possible) et ceux qu'il appelle « assertorique » (se rapportant à une fin réelle).

En effet ,il dit : « Il y a une fin que l'on peut supposer réelle chez tous les êtres raisonnables, […] un but qui n'est pas pour eux une simple possibilité, mais dont on peut certainement admettre que tous se le proposenteffectivement en vertu d'une nécessité naturelle, et ce but est le bonheur.

L'impératif hypothétique qui représente la nécessité pratique de l'actioncomme moyen d'arriver au bonheur est ASSERTORIQUE. » L'impératif qui commande les actions à accomplir pour atteindre le bonheur n'est pas un impératif catégorique, mais seulement un impératifhypothétique : « L'impératif qui se rapporte au choix des moyens en vue de notre bonheur propre, cad la prescription de la prudence, n'est toujours qu'hypothétique ; l'action est commandée, non pas absolument, mais seulement comme moyen pour un autre but. » Mais il y a un impératif qui ne se propose pas comme condition un autre but à atteindre.

Un impératif qui concerne« non la matière de l'action, ni ce qui doit en résulter, mais la forme et le principe ».

Cet impératif est catégorique. « Cet impératif peut être nommé « l'impératif de la MORALITE .

» Ainsi, selon KANT , y a-t-il à distinguer entre bonheur et moralité.

Alors que la moralité est tout entière tournée vers le rationnel et l'universel, le bonheur est de l'ordre de l'empirique et du particulier : « malgré le désir qu'a tout homme d'arriver à être heureux, personne ne peut dire en termes précis et cohérents ce que véritablement il désire et ilveut.

». »

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