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Le Bonheur peut-il être la fin de notre action morale ?

Publié le 27/03/2004

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Dans cette optique il faudrait se demander quelles places peuvent occuper les bonheurs particuliers ainsi, peut-être, que l'aspiration, commune à l'ensemble de l'humanité, qui les engendre. Proposition de plan :   1 Le bonheur peut être la fin de l'action morale s'il s'identifie à une conception du Bien : si l'on en fait une morale. a) De multiples conceptions du bonheur mondain sont envisageables : Chaque homme peut en définir une qui lui convienne. La philosophie antique, par exemple, propose de chercher le bonheur (compris comme ataraxie ou absence de trouble) dans la juste mesure entre autonomie et engagement mondain. Mais les philosophes antiques ne sont pas d'accord : Les Cyrénaïques (Aristippe), trouvent le bonheur dans le plaisir, qui les pousse à agir plus volontiers au sein de la cité pour se le procurer. Les Epicuriens pensent le bonheur dans l'autonomie maximale et l'engagement minimal de l'homme dans la cité. Les Cyniques (Diogènes) radicalisent cette idée, pour eux l'homme trouve le bonheur dans son désengagement total de la cité et donc dans son autonomie absolue. Problème : Il semble difficile de dégager rationnellement une conception unique du bonheur, si bien qu'il semble également difficile d'envisager la possibilité d'une morale du bonheur unique pour tous les hommes. b) La philosophie médiévale, empreinte de christianisme, oppose à ces multiples conceptions du Bonheur terrestre, une seule et unique conception du bonheur dans l'autre monde : la béatitude éternelle. « Le bonheur, c'est de continuer à désirer ce qu'on possède » dira Saint Augustin, ce qui vaut pour l'éternité dans l'autre monde.
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« Problème : Il semble difficile de dégager rationnellement une conception unique du bonheur, si bien qu'il semble également difficile d'envisager la possibilité d'une morale du bonheur unique pour tous les hommes. b) La philosophie médiévale, empreinte de christianisme, oppose à ces multiples conceptions du Bonheur terrestre,une seule et unique conception du bonheur dans l'autre monde : la béatitude éternelle.

« Le bonheur, c'est decontinuer à désirer ce qu'on possède » dira Saint Augustin, ce qui vaut pour l'éternité dans l'autre monde. Problème : Cette conception du bonheur ne repose que sur une croyance (existence de Dieu et immortalité de l'âme) et ne peut donc être universalisée : on ne peut forcer personne à croire quoi que ce soit.

Elle ne constitueune morale qu'au sein de la communauté des croyants quand on attend de la morale qu'elle soit le devoir de tous leshommes sans distinctions de leurs appartenances ou croyances. Transition : Bonheur et morale paraissant contradictoires, il nous faut nous demander dans quelle mesure le bonheur ne peut être la fin de l'action morale et aussi tenter de comprendre ce que peut être cette fin ? 2 Le bonheur ne peut être la fin de l'action morale, car il invalide la possibilité même de la morale comprisecomme critère universel de l'action humaine. « Le bonheur est la satisfaction de toutes nos inclinations tant en extension, c'est-à-dire en multiplicité, qu'enintensité, c'est-à-dire en degré, et en protension, c'est-à-dire en durée.

» (Kant, Critique de la Raison Pure) a) Le bonheur selon cette conception est un concept de l'imagination : comment peut-on envisager,rationnellement, que l'homme cesse de désirer de manière durable sinon dans la mort ? b) La morale par contre se déduit rationnellement de la nature de l'humanité :l'homme est libre et doué de raison, il peut donc choisir de faire le bien, c'est-à-dire de se donner la morale, le Bien en soi, comme fin de son action enagissant selon la loi fondamentale de la raison pratique : « Agis de telle sorte que la maxime de ta volonté puisse toujours valoir enmême temps comme principe d'une législation universelle.

» (Kant, Critique dela Raison Pure) KANT : le devoir comme impératif catégorique Selon Kant, la volonté n'obéit pas toujours naturellement à la raison.

Dans cecas la raison exerce une contrainte sur la volonté.

Cette contraintes'appelle un impératif.

Les impératifs sont de deux sortes :— les impératifs hypothétiques expriment la nécessité pratique de certainesactions considérées non en elles-mêmes mais pour leurs résultats, c'est-à-dire comme des moyens subordonnés à une fin (par exemple, je dois prendrece médicament pour guérir, si je veux guérir).

Les impératifs hypothétiques serattachent à la prudence et visent le bonheur de l'individu ;— les impératifs catégoriques, en revanche, commandent les actions non pourleurs résultats, mais pour elles-mêmes.

Ils ordonnent sans condition et sontd'une évidence immédiate : dès qu'ils sont aperçus, la volonté sait qu'elle doit s'y soumettre.

En outre, étant indépendants de toute fin, les impératifs catégoriques s'imposeront à n'importe quellevolonté particulière.

Ils se caractérisent donc par leur universalité.

C'est pourquoi il n'y a au fond qu'un seulimpératif catégorique d'où tous les impératifs du devoir peuvent être dérivés et que Kant énonce ainsi : « Agisuniquement d'après la maxime qui fait que tu peux vouloir en même temps qu'elle devienne une loi universelle ».

Decette formule, Kant en déduit trois autres :• « Agis comme si la maxime de ton action devait être érigée par ta volonté en loi universelle de la nature.

»• « Agis de telle sorte que tu traites l'humanité, aussi bien dans ta personne que dans la personne de tout autre,toujours en même temps comme une fin, et jamais simplement comme un moyen.

»• « Agis toujours de telle sorte que tu puisses te considérer comme législateur et comme sujet dans un règne desfins rendu possible par la liberté de la volonté.

» Transition : Comment résoudre cette contradiction entre Bonheur et morale ? 3.

La morale est du domaine de l'impératif, le bonheur de celui de la chance ou à la rigueur de celui de lacroyance. a) Le bonheur ne peut être la fin de l'action morale, qui a sa fin en elle-même.

« La raison nous a été donnée pour une autre fin que le bonheur (la nature suffit à cela) car son action empêcheplutôt l'homme de se sentir heureux.

» (Kant) Choisir de sauver plutôt cent personnes que sa mère n'est pas un choix qui dispose au bonheur, mais c'est un choixrationnel : une vie n'en vaut pas cent.

Choisir de faire le Bien, de faire son devoir est une activité parfoisdouloureuse.. »

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