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Le bonheur réside-t-il dans l'égalité des désirs et des forces ?

Publié le 29/03/2004

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S'agirait-il de prendre pour modèles ces hiboux que Baudelaire nous montre figés dans leur immobilité et devons-nous admettre sans réserves que « L'homme ivre d'une ombre qui passe Porte toujours le châtiment D'avoir voulu changer de place » ? Il ne le semble pas. Car le bonheur suppose une certaine vivacité de désirs et l'homme blasé est, à tout prendre, un personnage aussi désolant que le « raté ». Dans Candide, le seigneur Pococurante, en dépit de ses richesses, de sa culture, de sa hardiesse d'esprit, n'éprouve aucune joie parce qu'il est « dégoûté de tout ce qu'il possède» et ne voit rien d'autre à désirer. On sait assez la place que tient, à ce titre, l'ennui de vivre dans la littérature contemporaine. Il s'exprime dans la Nausée de Jean-Paul Sartre comme dans l'Étranger d'Albert Camus. Il emplit tout le théâtre de Samuel Beckett. Déjà La Fontaine dans le Philosophe scythe nous avertissait qu'étouffer tout désir, ce serait « cesser de vivre avant que l'on soit mort ». Tout semble préférable, selon Ronsard, à cette insensibilité : « Si est-ce que je ne voudrais Avoir été ni roc ni bois... Car ainsi dur je n'eusse aimé Toi qui m'as fait vieillir, Cassandre.

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