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Le bonheur réside-t-il dans l'illusion ?

Publié le 23/03/2005

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illusion

L'illusion est une erreur de perception. Dans l'illusion, on croit que quelque chose se produit alors qu'il n'en est rien. Quant au fait d'être heureux, c'est d'une manière générale connaître un état de bien-être, c'est ressentir de la joie, de la satisfaction. Peut-on être dans l'erreur, alors que l'on croit ressentir les manifestations du bonheur ?

L'origine du mot « bonheur « nous rappelle par ailleurs le lien entre le bonheur et la chance, lien clairement exprimé par le « porte-bonheur «, par exemple. L' « heur « qui est « bon « représente l'idée d'une bonne fortune. Cela introduit l'idée que le bonheur ne dépend peut-être pas tout à fait de nous, qu'il a sans doute parfois, et peut-être toujours, une raison extérieure.

Cela peut d'emblée nous permettre de faire la supposition suivante : l'illusion du bonheur peut consister dans la croyance qu'on est soi-même l'origine et la cause de son bonheur. Le bonheur n'est-il pas en fait toujours le fruit du hasard et des circonstances ? Dans ce cas, n'est-ce pas une illusion de croire que l'on peut atteindre le bonheur par soi-même ?

Mais si ce qui m'apporte le bonheur dépend de la fortune, le bonheur peut alors m'être enlevé de la même façon qu'il a été produit : en vertu du hasard. La fragilité d'un tel bonheur hasardeux ne conduit-elle pas à une nouvelle illusion, à savoir celle qui consisterait à croire que l'on peut rester heureux ? Lorsque d'autres événements nous ôtent notre bonheur, ne supposons-nous pas que l'état de plénitude que l'on vivait était une illusion ?

La perte du bonheur apporte parfois l'impression que le bonheur que l'on croyait vivre était une illusion.

Croire qu'un bonheur, produit par l'amour par exemple, durera toujours, c'est peut-être une illusion. Et ce genre d'illusion, relatives à la stabilité du bonheur notamment, ne sont-elles pas la condition du bonheur ? Car pourrait-on être heureux avec la conscience que ça ne durera pas ? Ce cas semble un nouvel exemple montrant que le bonheur est solidaire d'une forme d'illusion.

Mais à l'inverse, ne peut-on pas penser qu'on vit d'autant plus intensément un bonheur quand on sait qu'il durera peu ? Dans ce cas, ce serait alors celui qui ne se fait pas d'illusion à propos du bonheur qui serait en même temps capable de le vivre.

En définitive, la question qui consiste à savoir où « réside « le bonheur revient à s'interroger sur l'origine et les conditions du bonheur – en bref, la nature du bonheur.

Y a-t-il peut-être certains bonheurs illusoires et d'autres réels ? Mais qu'est-ce qui ferait alors que certains sont illusoires et d'autres non ?

Répondre à ces questions, c'est interroger les raisons d'être heureux.

 

illusion

« Schopenhauer, Le monde comme volonté et comme représentation . « Tout vouloir procède d'un besoin , c'est-à-dire d'une privation , c'est-à- dire d'une souffrance .

[...] La satisfaction d'aucun souhait ne peut procurer de contentement durable et inaltérable.

C'est comme l'aumône qu'on jette àun mendiant : elle lui sauve aujourd'hui la vie pour prolonger sa misère jusqu'à demain.

Tant que notre conscience est remplie par notre volonté,tant que nous sommes asservis à l'impulsion du désir , aux espérances et aux craintes continuelles qu'il fait naître, tant que nous sommes sujets duvouloir, il n'y a pour nous ni bonheur durable, ni repos.

Poursuivre ou fuir, craindre le malheur pour chercher la jouissance, c'est en réalitétout un ; l'inquiétude d'une volonté toujours exigeante, sous quelqueforme qu'elle se manifeste, emplit et trouble sans cesse la conscience ;or sans repos le véritable bonheur est impossible .

Ainsi le sujet du vouloir ressemble aux Danaïdes qui puisent toujours pour emplir leur tonneau.

» La condition du désir est de n'être jamais assouvi de manière durable.

Unsouhait satisfait fait toujours place à une nouvelle insatisfaction.

Pourquoidans ce cas là le bonheur est-il une illusion ? Le bonheur réside dans uneillusion, parce que c'est une illusion de croire que nous sommes capables demettre un terme à nos désirs.

Notre situation est tragique : c'est celle desDanaïdes condamnées à devoir remplir un tonneau percé. Quel bonheur ne serait pas illusoire ? Celui qui nous apporterait le repos.

Or, pour « l'homme du vouloir », l'homme quivit en fonction de ses désirs, il n'y a que des bonheurs illusoires, c'est-à-dire des bonheurs ponctuels, qui ne fontqu'entretenir notre situation de trouble. Le bonheur apparaît donc comme l'illusion d'un véritable bonheur.

Mais un véritable bonheur serait celui qui noussortirait de notre situation tragique, celle d'un être soumis aux désirs. Transition : Pourquoi ce véritable bonheur ne serait-il pas accessible ? N'y a-t-il par ailleurs qu'un bonheur compris comme« repos » qui puisse prétendre au titre de bonheur « véritable » ? Par ailleurs, même si les satisfactions des désirs sont ponctuelles, ne peut-on pas soutenir que nous connaissons, letemps de ces satisfactions, un véritable bonheur ? Deuxième partie : Ne pas se faire d'illusions. On peut à vrai dire assumer l'idée que le bonheur réside dans l'illusion.

Admettons que nous ayons l'illusion que lessatisfactions de nos désirs apportent un bonheur véritable.

N'en reste-t-il pas moins que l'état que l'on ressent demanière momentanée est un état de bonheur ? Avec le texte suivant, on peut approfondir l'idée que le bonheur réside dans l'illusion, en apportant à ce principe unejustification nouvelle. Le bonheur réside dans l'illusion, parce qu'à vrai dire, on connaît jamais clairement les raisons du bonheur.

L'illusions'oppose ici à la clarté des motifs du bonheur.. »

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