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Le but de la science est-il une réussite technique ?

Publié le 30/11/2005

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technique

             La science est de manière général l’ensemble des savoirs. Elle regroupe les sciences pratiques et théoriques etc. La technique peut se définir comme usage ou l’emploi d’une habileté particulière : d’un certain art de faire en vue de produire quelque chose de façon plus efficace et plus rapide. En ce sens, la notion de technique a principalement un aspect économique : économie de temps, de moyens etc. La technique est effectivement l’ensemble des procédés ou méthodes d’un art, d’une activité ; mais aussi l’ensemble des applications de la science dans le domaine de la production. On peut donc dégager deux compréhensions globales de ce qu’est la technique : soit un savoir-faire, une habilité soit une application de la science. Or c’est bien cette dernière acception qui nous intéresse ici. La question est donc de savoir si la science a pour but principal la technique c’est-à-dire le développement des moyens de contrôler la nature et d’assouvir nos besoins.

            Si la science se comprend comme la tentative pour l’homme de contrôler la nature alors on peut dire que la technique est essentielle (1ère partie), néanmoins n’y a-t-il pas un risque d’aliéner la science à la technique si cette dernière devient son but ultime (2nd partie), bien plus n’est-ce pas condamner la science à servir l’esprit d’utilité et réduire à néant de nombreuses sciences (3ème partie).

technique

« philosophies des techniques en définissant plus spécifiquement la techno-science comme « la science en action », c'est-à-dire la science qui se fait et comment elle se fait et non une construction idéalisée ou diabolisée.

Elle secaractérise comme suit : les techno-sciences sont d'abord une rhétorique, une éristique.

Elles sont des entreprisescomplexes mobilisant en réseaux des acteurs humains divers mais également des acteurs non humains, comme desmachines, des moyens de transports et de communications, des capitaux, des animaux d'expérimentation, destextes, etc.

Il s'agit donc en grande partie d'une extension des réseaux.

Enfin elles sont le plus souvent américaineset se « pratiquent comme des entreprises militaires, quelquefois au sens propre du terme.

En ce sens, comme il lenote dans Entre symboles et technosciences : le terme de techno-science est devenue mot-symbole de l'enchevêtrement contemporain, un enchevêtrement de processus.

Dona Haraway dit alors : « le monde férocement physique, sémiotique, de la techno-science […] excède la distinction entre nature et société, sujets etobjets, naturel et artificiel, qui structurait l'imaginaire appelé modernité ».b) Ainsi, dans La technique de Jean-Pierre Séris émet les plus grandes réserves à l'égard de ce néologisme qui n'exprimerait selon lui qu'« amalgame, agglutination, confusion, collusion », c'est-à-dire une fusion de conceptindéfendable « grossière et intéressée ».

En effet, pour Séris il faudrait inverser le rapport : non pas techo-science mais science-technique faisant référence à un idéal et à un infini.

En effet il note : « La « techno-science » retientbien l'idée d'une tâche, à l'échelle de l'humanité, mais celle-ci ne peut être définie dans la mesure où elle ne portepas sur des idéalités ».

Ce qu'il faudrait craindre alors ce serait la destruction de l'esprit et de l'entreprisescientifiques en l'asservissant à des tâches finies.c) Ce que reproche finalement Séris à la possibilité de l'existence de la « technoscience » est une dévalorisation de la science comme purement instrumentale, utilitariste et technocratique.

En ce sens ce serait ouvrir la boîte depandore vers une transfiguration ou défiguration de la science et de ses buts, ou comme dirait Baudelaire, fairetomber l'auréole « dans la fange du macadam ».

Et c'est bien ce qu'on peut percevoir dans la Technique : « On a introduit depuis peu le terme de « technoscience » pour désigner le complexe de sciences et de techniques quicontrôle et commande la cohérence de la recherche et du développement.

Complexe scientifico-technique, industrielet post-industriel, qui est une réalité sociologique, économique et politique.

Nous nous interrogeons sur l'opportunitédu recours à ce terme […] Bien que sciences et techniques ne puissent désormais se passer les unes des autres, iln'y a pas de raisons intellectuelles décisives qui militent en faveur de l'idée d'une fusion.

[…] Le fait qu'en denombreux domaines la frontière entre science et technique s'estompe n'est pas, logiquement, une raison suffisantepour avaliser la thèse de l'identification entière ».

Néanmoins, comme l'indique Menser dans Technoscience and Cyberculture : « Il n'y a rien qui soit clairement et distinctement descriptible soit comme science soit comme culture soit comme technologique ».

Transition : Ainsi le risque de faire du but de la science la réussite technique serait d'aliéner la science à l'utilité ; mais bien plusce serait réduire la puissance de la pensée et notamment de la philosophie comme réflexion à néant.

Ce serait aussicomprendre l'ensemble des sciences qui n'auraient pas d'applications techniques comme les sciences humaines parexemple.

Ce serait sacrifier sur l'autel de la technique et de l'utilité la sagesse de l'homme.

III – La fin de la pensée ? L'esprit d'utilité a) Et c'est notamment à travers cette critique de l'utilité et de la défense de la philosophie et plus généralement dela conscience, du vrai et de l'ouverture d'esprit que l'on doit condamner une telle étroitesse d'esprit quicondamnerait l'essence et l'âme de l'humanité.

Il ne serait alors plus nécessaire de penser mais simplement deproduire et de faire de l'utile.

Et c'est bien en ce sens que l'on peut comprendre le ton polémique de Bertrand Russell dans Problèmes de philosophie , dans le dernier chapitre de l'ouvrage, lorsqu'il dénonce notamment cet « esprit d'utilité » régnant et régentant tout.

Et cela d'autant plus que la philosophie si elle est une quête ou unerecherche de la vérité peut donc se comprendre la prémisse nécessaire à l'accès à la vérité ce qui pose le paradoxealors du jugement bien connu selon lequel la philosophie ne servirait à rien.

C'est bien parce que l'« esprit d'utilité »impatient qu'il ne peut comprendre alors la véritable valeur de la penser et de la philosophie.b) En effet Bertrand Russell dans Problèmes de philosophie nous dit bien : « Il sera profitable en conclusion, de considérer la valeur de la philosophie et les motifs qu'on peut avoir de l'étudier.

Il est d'autant plus nécessaire detraiter cette question que bien des hommes, sous l'influence de la science ou de la vie pratique, incline à penser quela philosophie n'est rien d'autre qu'un jeu frivole, l'art de couper les cheveux en quatre, bref un ensemble decontroverses sur des sujets où la connaissance est impossible.

» On devrait alors convenir que est penser inutile etque la science ne doit convenir qu'à l'utile donc ici à la technique.

Mais il poursuit : « cette vision résulte pour unepart d'un fausse conception des buts de l'existence, et pour une part d'une appréciation erronée des bienfaits que laphilosophie est susceptible d'apporter.

Par l'intermédiaire des inventions techniques, la physique est utile à une foulede gens qui en ignorent tout ; si bien que ce n'est pas seulement, ou surtout, pour l'effet qu'elle a sur le spécialiste,qu'il en faut recommander l'étude, mais bien en raison de son action sur le genre humain.

Or ce genre d'utilitén'appartient pas à la philosophie.

Si son étude a quelque valeur pour d'autres que le spécialiste, ce doit êtreindirectement, à travers les effets qu'elle peut avoir sur la vie de celui qui s'y consacre.

C'est dans cette influencequ'il faut d'abord chercher la valeur de la philosophie.

De plus, sous peine d'échouer dans cette tentative, il fautnous libérer des préjugés de ce qu'on nomme à tort ‘esprit pratique'.

l'‘esprit pratique', au sens habituelle de cetteexpression, ne connaît que les besoins matériels de l'humanité ; il sait que l'homme doit entretenir son corps, il aoublié que son esprit réclame aussi de la nourriture ».c) Il s'agit alors de développer une culture du savoir et de la connaissance aussi pour elle-même.

Or si d'unecertaine manière plus positive, la science notamment à travers la philosophie a une valeur c'est bien comme nous ledit Russell dans le chapitre XV de Problème de philosophie parce que : « L'esprit qui s'est accoutumé à la liberté et. »

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