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caractère incomplet du théatre

Publié le 02/04/2011

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Le texte de Anne Ubersfled débute par : « L’une des caractéristiques les plus étonnantes du texte théâtrale, la moins visible mais peut être la plus importante, c’est son caractère incomplet ». Un texte est dit incomplet, lorsque c’est le metteur en scène qui achève l’écriture de l’auteur comme c’est le cas dans la pièce du Bourgeois gentil homme, où il y a absence totale de didascalies. En effet, dans un texte théâtral, on ne trouve pas simplement des dialogues entre les personnages, mais aussi des informations qui facilite la mise en scène des acteurs lors de l’adaptation théâtrale grâce aux didascalies et autres. L’incomplétude du texte oblige le metteur en scène à prendre parti. Dans la scène 10 acte 3 du Bourgeois Gentil Homme, à aucun moment une indication scénique n’est déclaré. C’est au metteur en scène de prendre des initiatives pour la pièce tout de même en respectant les indications de l’auteur dans la représentation. A l’inverse du Bourgeois Gentil Homme, Tartuffe, une seconde pièce de Molière est quand a elle plus riche en indication scénique. En effet, on peux lire la relation de la mise en scène de Roger Planchon en 1967. Il renseigne le lecteur des gestes comme nous le montre cette phrase « Mme Pernelle levait les bras au ciel », des déplacements des personnages « Mme Pernelle se dirigeait vers la sortie, porte face cour. », de la musique « après une ouverture musicale ‘ à la française ‘ » et du décor de la pièce « la lumière montait et découvrait un très grand tableau fermant complètement la scène » ce qui facilite le travail des acteurs. On y retrouve aussi le caractère et les pensés des personnages « Elle redevenait agressive, mais ce n’étais qu’un mouvement de faiblesse parce qu’elle se sentait malheureuse et fragile ». Toutes ces informations sont essentielles pour la mise en place de la pièce. Malgré toute ces indications, le metteur en scène garde une certaine marge de manœuvre comme l’indique cette didascalie : « Ici, la mise en scène prenait une petite liberté ; bien que rien ne le précisa dans le texte, Mariane s’adressait à tous ». Ces deux extraits écrites par le même auteur sont différentes. L’une renseigne précisément les faits et gestes des personnages de la pièce tendis que l’autre laisse davantage de liberté au metteur en scène. Pour une seule pièce de théâtre, il peut y avoir plusieurs versions différentes grâce a la liberté que laisse l’auteur au metteur en scène lors de l’écriture.

 

De plus , les deux pièces renseignent un aspect plutôt important. Elles sont abondantes en description ce qui est d’après A.Ubersfled une bonne façon d’accrocher le lecteur pour qu’il puisse s’imaginer la scène comme il le désire en la lisant : « le lecteur reçoit assez de renseignements pour se les figurer à loisir, même si ces figurations sont individuellement assez différentes. » . En effet dans Tartuffe, Madame Pernelle nous informe sur son caractère « Je vous parle un peu franc ; mais c’est là mon humeur » ( vers 39 ). A plusieurs reprises, elle fait le portrait critique des autres personnages, comme par exemple à Elmire , sa petite fille : « Vous êtes dépensière, et cet état me blesse » ( vers 29 ). Plus la précision au niveau des personnages et bonnes, plus la facilité est grande pour les acteurs qui doivent cerner leur personnage pour l’interpréter correctement sur scène. En plus de la description des personnages, c’est la description des lieux qui est importante. Dans le Bourgeois gentil homme, Molière privilégie le dialogue entre les quatre personnages et le quiproquo qui est a l’origine de leur malentendu. « Puisque vous ne voulez pas m’écouter, demeurez dans votre pensée, et faites ce qu’il vous plaira » , Lucile nous apprend que Covielle est un homme têtu. C’est grâce à ce genre de détails que l’on en apprend plus sur le caractère des personnages.

 

Le travail du metteur en scène n’est pas facile, il est responsable de la réussite de la représentation. Il doit s’occuper du jeu des acteurs, des décors, des éclairages, de la musique, et des bruitages, des costumes, des maquillages, des accessoires. Il ne laisse passer aucun détails au hasard. Cela implique une aptitude à donner des ordres pertinents à tous niveaux de représentation scénique, donc aussi aux techniciens. Il doit prendre des initiatives, néanmoins ne pas oublier de respecter la logique interne de l'œuvre. Il est un peu le chef d’orchestre de la pièce. Il est nécessaire à la réussite du spectacle. Ces deux extraits de pièce écrits par Molière illustre bien les propos tenus par Anne Ubersfled. Elle résume d’ailleurs parfaitement dans son texte l’importance qu’à ce personnage externe à la pièce et la difficulté de ce travail.

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