La catastrophe aérienne de Ténérife, 1977 (histoire)

« mes manoeuvres, mais avec une différence importante; lorsqu'il serait arrivé au bout de la piste d'envol, il tour­ nerait à gauche, utiliserait une piste de traverse et décri­ rait.

un arc de cercle pour se mettre derrière 1' appareil de la K.L.M.

en attendant son tour pour s'élancer.

Le second pilote de la Pan Am, Robert Braggy, s'est très bien rappelé ce qui arriva.

Au moment où, parvenu au bout de la piste, il voulut emprunter la piste de traverse 'dans le brouillard, on voyait des lumières devant nous sur la piste.

Nous avons d'abord cru que c'étaient les lu­ mières de l'appareil de la K.L.M.

qui attendait en bout de piste, puis nous nous renaiiDes subitement compte qu'el­ les arrivaient droit sur nous'.

Pendant les trois secondes qui lui restaient, le premier pilote de la Pan Am, le capi­ taine Victor Grubbs, dirigea le nez de son appareil vers la gauche, en direction de la pelouse.

Il annonça désespéré­ ment à la tour de contrôle: 'Nous sommes encore sur la piste d'envol'.

Braggy se rappelle avoir hurlé 'Sors, Sors!' Mais l'appareil de la K.L.M.

soulevait déjà le nez et ne pouvait ni s'arrêter, ni obliquer, ni monter assez haut pour éviter l'appareil de la Pan Am.

Il l'atteignit en plein milieu et lui arracha le toit.

Puis il s'écrasa au sol, glissa pendant 200 m et explosa, occasionnant la mort de toutes les personnes qui étaient à bord.

L'avion de la Pan Am ne prit pas immédiatement feu; cinquante-quatre personnes réussirent à sauter par les is­ sues de la carlingue avant l'explosion des réservoirs d'es­ sence, qui tua1es trois cent vingt-six personnes restantes.

Comment cette collision a-t-elle pu se produire? On a émis l'hypothèse que l'appareil de la Pan Am roulait par erreur vers une autre piste de traverse et, de ce fait, n'a- Ci-dessus: Des soldats espagnols fouillent les d~bris des avions qui en­ trèrent en collision sur l'a~rodrome de T~n~rife le 27 mars 1977.

A gauche: Une scène de la catastrophe sur la ploine d'avilltion Los Ro­ deos à T~n~rife.

la plus grande des fies Canaries situées en face des côtes occidentales de l'Afrique.

vait pas quitté à temps la piste d'envol.

Les circonstan­ ces, en ce dimanche animé et brumeux, étaient rendues particulièrement dangereuses par suite d'une panne con­ cernant deux des trois longueurs d'ondes utilisables.

L'u­ tilisation, par tous les avions, de la même longueur d'on­ des aurait pu inciter l'équipage de la K.L.M.

à commettre une erreur.

Les deux boîtes noires ont été retrouvées.

Sui­ vant le journal londonien Sunday Times, il s'y trouverait le dialogue suivant: K.L.M.: Nous sommes prêts au départ.

Tour: O.K.

Attendez notre signal.

Pan Am: Ici, Clipper 1736.

Tour: Clipper, annoncez-vous lorsque la piste d'envol sera libre.

Pan Am: Nous nous annoncerons lorsque la piste d'envol sera libre.

Tour: O.K.

merci.

Le personnel de la K.L.M.

a-t-il conclu des mots 'piste li­ bre' qu'ils pouvaient se lancer? N'avaient-ils pas compris qu'il s'agissait d'une communication de l'appareil de la Pan Am? Il n'y a rien de plus dans la boîte noire et, quelques secondes plus tard cinq cent soixante-quinze personnes étaient mortes.. »