Devoir de Philosophie

Caton d'Utique

Publié le 22/02/2012

Extrait du document

Caton dit d'Utique, du nom de la ville où il se donna la mort, s'appelait Marcus Porcius Cato et il était l'arrière-petit-fils de Caton l'Ancien, le censeur, dont il hérita l'austérité, l'énergie, l'esprit sarcastique. De lui, il garda le culte du passé romain, préoccupé avant tout de maintenir les prérogatives du Sénat. Mais, à la différence de son aïeul, il ne craignait pas par sa profession de stoïcisme de se rattacher à la culture grecque. Resté orphelin avec un frère et deux soeurs, il fut élevé par le frère de sa mère, Livius Drusus, celui qui se fit le champion des Italiens réclamant la cité romaine. Caton aurait, encore enfant, marqué sa désapprobation. Il fut instruit par son pédagogue, un Grec, Sarpédon ; il fut mené par lui à quatorze ans, chez Sylla, alors dictateur et l'épouvanta en demandant pourquoi il ne lui donnait pas une épée pour tuer le tyran. Nommé tout jeune quindécemvir, Caton revendiqua ce qui lui revenait du patrimoine familial et eut comme commensal le stoïcien Antipatros de Tyr, qui lui enseigna morale et politique. Il ne s'entraîna pas moins à l'éloquence. Il alliait charme et vigueur, bien différent des stoïciens confinés dans leur dialectique d'école. Il ne fut pas un doctrinaire borné et sa fidélité aux principes et sa conscience ne lui faisaient pas méconnaître les réalités. Son échec final ne doit pas le faire oublier. Sa première intervention fut pour s'attaquer à des tribuns qui voulaient déplacer une colonne, jugée par eux gênante, de la Basilique Porcia, monument dû à son aïeul.

« Campanie.

Clodius, alors qu'il s'attaquait à Cicéron, pour l'écarter de Rome, lui fit donner une mission à Chypre pourréduire l'île en province.

Caton, malgré de faibles moyens, se tira bien de cette affaire délicate et ramena uneénorme somme d'argent tirée de la vente des richesses du roi Ptolémée (58-56 av.

JC).

Mais Cicéron, revenu d'exil àRome, voulut faire abroger tous les actes de Clodius : Caton prit leur défense car il y avait parmi eux la mission àChypre.

Pour tenir tête aux triumvirs il incita Domitius, son beau-frère, à briguer le consulat, mais celui-ci se laissadécourager par la violence des adversaires et Caton se porta alors candidat à la préture.

La force et la corruptionfirent élire Vatinius.

Élu préteur en 54 av.

JC, il chercha à moraliser les élections en instituant un tribunal devantlequel auraient comparu automatiquement tous les élus. Devant le désordre grandissant, Caton lui-même ne vit d'autre remède que de se tourner vers Pompée et de le fairenommer consul unique pour 52 av.

JC, année troublée où Milon fut jugé pour le meurtre de Clodius.

Caton s'étaitrendu compte qu'on ne pouvait plus tenir tête aux ambitieux, si l'on ne disposait comme eux de la force.

Il fallait dumoins bien choisir l'homme fort et Caton s'était persuadé que Pompée représenterait un moindre mal.

Il réussit à ledétacher de César.

Caton ne se trompait pas en ceci que César était l'adversaire le plus dangereux, pas davantageen ceci que Pompée serait un allié loyal du Sénat (encore que leurs relations à eux deux restèrent jusqu'au boutmarquées par une certaine méfiance). Quand César eut été acculé en 49 av.

JC par le Sénat, Pompée et Caton, à passer le Rubicon, et que sesadversaires, Pompée en tête, durent précipitamment quitter Rome, Caton fut chargé de détendre la Sicile, où lesCésariens débarquèrent avec Asinius Pollion.

Puis Pompée, ayant quitté l'Italie, Caton le rejoignit à Dyrrachium.

Ilparticipa à la campagne victorieuse qui empêcha César de prendre cette ville.

Pompée songea alors à lui confier saflotte puis renonça, par une défiance qui n'eut pas raison de la loyale obéissance de Caton.

Après la victoire deDyrrachium, Caton resta dans cette ville, afin d'assurer les communications avec l'Italie, cependant que Pompées'engagea dans les opérations qui aboutirent au désastre de Pharsale (48 av.

JC).

Caton regroupa à Corcyre destroupes et l'escadre dont Cicéron, désormais sans espoir, refusa le commandement.

Caton, ayant su le départ dePompée pour l'Égypte, décida de l'y rejoindre.

Mais avant d'avoir abordé, il rencontra un vaisseau qui emmenait lafemme et le fils du chef, qui lui apprirent son assassinat.

Caton, ayant débarqué avec son armée, gagna alors laprovince d'Afrique, où les pompéiens s'appuyaient sur le roi Juba.

Par un respect trop religieux, il se mit sous lesordres du consulaire Métellus Scipion, dont la suffisance et l'incapacité menèrent à Thapsus (46 av.

JC).

Caton étaitalors à Utique, dont il avait sauvé la population de l'aveugle vindicte des pompéiens et de Juba.

Par son ascendant,Caton y maintint l'ordre, mais à l'approche de César, après avoir assuré le départ de ses compagnons, il se donna lamort pour éviter de tomber entre les mains d'un vainqueur, à qui il refusait de déployer une clémence qui l'insultait(avril 46 av.

JC). Ce suicide stoïcien, dont le retentissement devait être immense, assurait à Caton la liberté qu'il détendait ettransformait l'échec temporel du politique en une victoire du philosophe.

La rencontre en Caton du stoïcisme et de latradition romaine (ou de ce qu'il croyait tel) n'avait rien pu pour arrêter une évolution que rendait inévitable ladécadence de cette aristocratie que son exemple avait été impuissant à régénérer.

La foi inébranlable qu'il avaitdans la raison et dans la justice de sa cause l'avait soutenu jusqu'au bout.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles