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Cavour est désespéré par ces atermoiements, l'Autriche a la bonne idée, le 20 avril, d'adresser - contre toute raison -- un ultimatum au Piémont, lui enjoignant de désarmer.

Publié le 31/10/2013

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autriche
Cavour est désespéré par ces atermoiements, l'Autriche a la bonne idée, le 20 avril, d'adresser - contre toute raison -- un ultimatum au Piémont, lui enjoignant de désarmer. Situation idéale : l'Autriche passe pour l'agresseur; la Russie et l'Angleterre ont toutes les raisons de rester neutres; le traité franco-piémontais, signé formellement en janvier, va fonctionner à titre défensif. Et le 3 mai, le gouvernement français déclare la guerre à l'Autriche. Sur les murs de Paris, une proclamation de Louis Napoléon est affichée : « L'Autriche [...] a amené les choses à cette extrémité qu'il faut qu'elle domine jusqu'aux Alpes ou que l'Italie soit libre jusqu'à l'Adriatique. « Cette fois, comme l'affaire est cruciale, Louis Napoléon entend s'impliquer personnellement. Il prend le commandement de l'armée. C'est une nécessité politique, mais aussi diplomatique : il veut dès que possible pouvoir négocier, en personne, sur place, selon le schéma qu'il n'avait pu, à son corps défendant, mettre en oeuvre en Crimée. L'expérience sera décevante : Louis Napoléon est trop avisé pour ne pas découvrir rapidement, sur le terrain, qu'il n'a rien du chef de guerre, habile, imaginatif, inventif, capable, d'une intuition, de renverser le cours d'une bataille. La guerre n'est pas sa spécialité, même si son Manuel d'artillerie a pu en créer l'illusion. Au reste, on ne peut pas dire qu'il est bien servi. La volonté de garder le secret sur nos intentions guerrières avait conduit à l'absence complète de préparatifs militaires, et la pagaille était encore plus grande qu'à l'habitude: les services de santé, l'intendance, les approvisionnements, les équipements sont dans une situation lamentable. Louis Napoléon le déplore : « Nous ne sommes, dit-il, jamais prêts pour la guerre. « Lui-même quitte Paris, le 10 mai. Les premières troupes avaient fait mouvement dès le 24 avril, mais il est resté pour veiller au vote par le Corps législatif d'un emprunt de 500 millions de francs destiné à financer l'opération. es cinq opposants républicains, gênés, se sont réfugiés dans l'abstention, mais l'enthousiasme de la rue, des uartiers populaires, leur donne tort. Émile Ollivier allait le noter avec franchise : « Le peuple de Paris 'éprouvait pas nos scrupules et n'imita pas notre abstention: il approuva chaleureusement ; il se rangea errière son empereur et non derrière ses députés, quoiqu'il les eût nommés pour faire de l'opposition. Ce me ut un avertissement que je n'oubliai pas. « u départ, ce sont quelque cent cinquante mille Franco-Piémontais qui vont se trouver confrontés à quelque ent vingt mille Autrichiens. Le nombre de ceux-ci passera bientôt à deux cent mille hommes placés sous le commandement personnel de l'empereur François-Joseph, dont la présence doit satisfaire Louis Napoléon, à qui s'offre la possibilité de négocier à tout moment. Par chance, il s'avère vite que le commandement autrichien est au moins aussi médiocre que le français. Au ieu de se jeter sur le Piémont avant la jonction des troupes adverses, l'armée autrichienne attend, stupidement, que l'ennemi constitue son corps de bataille. Le 4 juin, c'est l'affrontement de Magenta: mêlée confuse, pérations décousues, mais rencontre que les Autrichiens, d'eux-mêmes, en décrochant, estiment avoir perdue. eur retrait permet aux deux alliés d'entrer à Milan dans une atmosphère de ferveur populaire... ix-huit jours plus tard, dans un rapport de forces des plus indécis, les deux armées se retrouvent à nouveau ace à face, à Solferino. C'est un scénario analogue qui se déroule: les Autrichiens reculent encore. La victoire été payée au prix fort: dix-sept mille Français sont restés sur le terrain. 'est à ce moment, où tout paraît pourtant bien engagé et la bataille pour la Vénétie inéluctable, eu égard aux ngagements pris et aux résultats de ce qu'on croit n'être que la première partie de la campagne, qu'à la tupéfaction générale, et à la fureur des Piémontais, Louis Napoléon propose une entrevue à François-Joseph our discuter d'un armistice. ourquoi diable s'arrêter ainsi en chemin, au mépris des accords passés? N'était-ce pas s'exposer au reproche e n'avoir accompli qu'une partie de la besogne, n'était-ce pas perdre le bénéfice des efforts déjà consentis, 'était-ce pas enfin décevoir gravement toute la gauche française? ouis Napoléon, avec cette naïve franchise qui le caractérise parfois lorsqu'il décide de sortir de son mutisme, 'en explique dès son retour devant les corps constitués réunis pour la circonstance à Saint-Cloud : Après une glorieuse campagne de deux mois, la lutte allait changer de nature [...]. Il fallait accepter la lutte sur le Rhin comme sur l'Adige. Il fallait partout, franchement, me fortifier du concours de la révolution [...]. Pour servir l'indépendance italienne, j'ai fait la guerre contre le gré de l'Europe ; dès que les destinées de mon pays ont pu être en péril, j'ai fait la paix. « En réalité, tout est dit. Les deux premiers succès ne devaient pas faire illusion: l'armée autrichienne était à peine entamée; désormais installée dans les places fortes de l'Italie du Nord, sa position était inexpugnable, d'autant que l'armée française, qui manquait de matériel adapté, était en proie au choléra et la dysenterie. De plus, Louis Napoléon avait été bouleversé par le spectacle du champ de bataille. Fleury lui-même, qui ne s'émeut pas pour rien, a exprimé son dégoût : « Ces boucheries ne sont plus de notre temps ! « Surtout, plus que tout, la Prusse, subitement, menaçait de mobiliser sur le Rhin. Si elle attaquait dans l'Est, la route de Paris lui était grande ouverte. Il était hors de question de se battre sur deux fronts. Mieux valait donc prévenir que guérir. Tout compte fait, et la situation étant ce qu'elle est, Louis Napoléon ne va pas si mal s'en tirer à Villafranca, où e négocie l'armistice. Celui-ci a calmé la Prusse tout en permettant à Louis Napoléon de s'exprimer en relative osition de force... L'Autriche va céder la Lombardie à la France qui la rétrocède immédiatement au Piémont. insi se trouvent appliqués, pour partie, les arrangements de Plombières. Mais pour partie seulement. Aussi, rès logiquement, Louis Napoléon s'abstient de réclamer Nice et la Savoie qui avaient été promises à la France. our le reste, on est bien loin des résolutions vosgiennes. En Toscane, à Parme et à Modène, il est prévu de établir -- oui, mais comment? -- les souverains que la révolution vient de chasser. De même, le pape doit etrouver l'intégralité de ses États. Enfin, pour faire bonne mesure et, comme il avait été envisagé avec Cavour, 'Italie constituera bien une confédération placée sous la présidence du pape. Mais ce que Cavour n'avait pas nvisagé un seul instant, c'est que l'Autriche en serait, de facto, l'un des membres. avour, furieux, démissionne, non sans avoir accusé Louis Napoléon de mauvaise foi. Victor-Emmanuel, qui ent bien que son ministre va trop loin, le désavoue. Il reste que l'affaire, ainsi interrompue, laisse partout un oût amer. e retour de Louis Napoléon est peut-être un peu moins triomphal que l'aller. A Paris, pourtant, la déception est argement compensée par la satisfaction de la paix retrouvée. Le 14 août a lieu le défilé de la Victoire. Et le 15, ans l'euphorie, Louis Napoléon signe le décret portant amnistie générale de tous les proscrits. ue Louis Napoléon n'ait pas alors tenu toutes ses promesses envers l'Italie, ce n'est guère contestable. Il en st plus conscient que quiconque, et les raisons ne manquent pas de croire qu'il n'a pas renoncé à ses objectifs. On le reconnaîtrait bien là: les circonstances n'étant pas favorables, il a ralenti on effort et feint d'avoir oublié son intention première. Que les circonstances redeviennent favorables, et alors, uitte à changer radicalement de méthode, il repartira de plus belle... L'affaire italienne va donner une nouvelle llustration de cette manière d'agir qui n'appartient qu'à lui. ar on aurait tort de croire qu'il n'est que le jouet des événements... Comme on aurait tort aussi de trop se fier à es propos officiels. Sur l'Italie, il est seul. A Paris, pour tout le monde ou presque, c'est une affaire classée. En étrompant les esprits, il ne se créerait que des difficultés. En tout cas, ce n'est pas à l'ambassadeur d'Autriche u'il va ouvrir son coeur: le 9 novembre 1859, s'adressant à Metternich, il joue l'homme dépassé par les vénements: Mon idée fut grande et belle, mes intentions pures et désintéressées. En envahissant le Piémont, vous 'aviez offert un bon prétexte de réaliser un des désirs de ma vie : rendre l'Italie à elle-même. Je croyais avoir éussi à Villafranca, maintenant je vois que les difficultés se sont accrues et je suis au bout de mes ressources. n fait, il se sert des événements, et toujours dans le même sens. Et ce ne sont pas les événements qui anquent. Les États du centre de l'Italie s'insurgent, les États pontificaux se soulèvent, Garibaldi lance une xpédition en Sicile. Partout, l'alliance du Piémont et de la révolution bouleverse les choses. A chaque fois, ouis Napoléon va laisser faire ou affecter l'impuissance... Il faut l'entendre jouer les innocents, auprès du ême Metternich: J'ai tous les jours des lettres qui me prouvent que ce n'est pas le parti révolutionnaire proprement dit qui est à a tête de l'agitation. Ce sont des gens comme il faut et ils ont l'adresse de mettre en place tous mes anciens mis qui m'écrivent que le parti mazzinien n'a pas la moindre chance de réussir, que l'ordre ne sera pas troublé t que tout serait perdu si je les abandonnais. « n ne saurait être plus hypocrite... pour la bonne cause ! En tout cas, l'agitation perdure et Louis Napoléon ne 'abandonne pas un instant. Comme l'a observé le député Darimon, « l'Empire marchait littéralement à la emorque du Piémont «. Au fur et à mesure que la cause de l'unité marque des points, Louis Napoléon veille à es entériner un par un, quitte à donner l'impression qu'il y est contraint et forcé, dépassé qu'il serait par le cours es choses. e traité de Zurich a consacré en novembre 1859 l'accord de Villafranca? Très vite, Louis Napoléon fait onnaître qu'il se refuse à imposer par les armes l'application effective de ses clauses... Il ne faudra donc pas ompter sur la France pour rétablir les anciens souverains en Toscane et à Modène, ou pour contrecarrer 'insurrection en Romagne pontificale. Le traité de Zurich prévoyait un congrès? Certain qu'il y sera isolé et que la cause de l'Italie, au vu des récents événements, risque de ne pas y gagner grand-chose, Louis Napoléon se charge de le torpiller. En décembre 1859, son cabinet publie une brochure anonyme -- mais dont l'origine réelle est secret de olichinelle -- intitulée le Pape et le Congrès. Son contenu est explosif: il y est dit que le pouvoir spirituel du ape sera d'autant plus grand que son pouvoir temporel saura se réduire. Il est suggéré à cet effet que le pape 'en tienne à la souveraineté sur Rome et ses environs immédiats. Au cas où Pie IX pourrait affecter de ne rien ntendre, Louis Napoléon lui écrit le jour de la Saint-Sylvestre pour l'inciter « à faire le sacrifice de ses rovinces révoltées et à les confier à Victor-Emmanuel «. ie IX en conçoit une colère indicible qui le conduit à traiter Louis Napoléon de « menteur et [de] fourbe «. e qui est sûr, c'est que le congrès n'a plus lieu d'être. La voie est ouverte pour une amputation des États ontificaux, avec la bénédiction de la France. Si l'on a encore quelque doute sur la détermination et la ohérence de la politique de Louis Napoléon, on notera de surcroît qu'il choisit ce moment pour renvoyer alewski, jugé trop clérical. e Piémont et Cavour ont la route dégagée. Ils annexent à tour de bras, en appliquant toujours et partout, à 'image de leur allié, désormais discret mais si efficace, la méthode du plébiscite. C'est ainsi qu'au début de 860, vérification ayant été faite de la volonté populaire, la Romagne, Parme, Modène, la Toscane, vont passer ous le contrôle piémontais. Manque, certes, la Vénétie. Mais du point de vue territorial, les gains du Piémont ont à peu près ceux qui avaient été prévus à Plombières. Dès lors, Louis Napoléon obtient la cession de Nice t de la Savoie que, fidèle lui aussi à sa méthode, il annexe après deux plébiscites triomphaux: 130 533 voix ontre 235 en Savoie, 25 734 contre 260 à Nice. oilà donc que, sur les Alpes, l'empereur a rétabli les frontières naturelles de 1813. C'est un immense succès. magine-t-on que le Piémont aurait payé ce prix si, quoi qu'on ait dit, pensé ou écrit, Louis Napoléon n'avait pas en fait onduit après Villafranca, mais avec d'autres moyens, la même politique qu'auparavant ? ela étant dit, si les objectifs de Plombières ont été à peu près atteints, le séisme qui ébranle l'Italie ne s'arrête as pour autant. Et cette fois, c'est un saut dans l'inconnu. Ni Cavour ni Louis Napoléon n'avaient probablement révu que les choses iraient si vite. Plus personne ne dispose de tableau de marche. L'empereur improvise. Il êve d'une réconciliation entre le pape et Victor-Emmanuel. Il cherche à ménager une transition en Sicile où aribaldi et ses Chemises rouges ont soulevé l'île contre le roi de Naples, il propose l'indépendance de la Sicile ui pourrait passer alliance avec le Piémont. Mais tout s'accélère. Garibaldi est déjà à Naples. ouis Napoléon, une fois encore, ne s'y oppose pas. A ce pauvre Metternich, il explique benoîtement : « 'ancien état de choses ne pouvait revenir purement et simplement: il fallait ou bien combiner adroitement le assé avec l'avenir ou bien laisser les événements se succéder sans y mettre la main. On n'a pas fait l'un, j'ai dû faire l'autre. « este Rome. Rome qui pose un problème terrible, intérieur et extérieur. Louis Napoléon l'a dit au pape : « Jamais mes troupes ne deviendront un instrument d'oppression contre les peuples étrangers. « Il ne fera donc rien -- il l'avait déjà annoncé -- pour empêcher l'écroulement des États pontificaux. Mais il ne saurait se ésoudre à abandonner la Ville éternelle et ses abords immédiats. Ses troupes d'ailleurs s'y trouvent. Que se assera-t-il donc si Garibaldi met à exécution son intention de marcher sur Rome? avour va lui sauver la mise. L'armée piémontaise fond sur Naples, via les États pontificaux, pour éviter le pire. lle bat la petite armée de Lamoricière, un exilé du 2 Décembre, qui a rassemblé des volontaires de toute 'Europe catholique et qui combat pour le compte de Pie IX. On obtient alors de Garibaldi non seulement qu'il enonce à son projet, mais encore qu'il reconnaisse Victor-Emmanuel comme roi d'Italie. Des plébiscites onsacrent la réunion au nouveau royaume de toute l'Italie du Sud, des Marches et de l'Ombrie. C'est là le tribut upplémentaire que le Piémont paie à Louis Napoléon. 'empereur peut dès lors affirmer qu'il restera à Rome aussi longtemps que la réconciliation n'aura pas été scellée et qu'il n'aura pas obtenu toutes les garanties utiles pour a sécurité du pape. Réconciliation et garanties qui paraissent un moment à portée de main. Mais Cavour meurt n juin 1861, alors qu'il discutait avec Thouvenel un compromis prévoyant l'évacuation française contre 'engagement de respecter Rome. N'y a-t-il pas lieu de souligner ici que Louis Napoléon avait eu l'intuition de la eule solution possible -- solution qui ne prévaudra que plusieurs décennies plus tard --, la réconciliation du ape et de l'Italie à la faveur de la réduction du pouvoir temporel à un reliquat symbolique ? our l'heure, l'unité italienne est faite et Louis Napoléon en est, objectivement, le principal artisan. Sans doute 'est-elle réalisée plus rapidement qu'il ne l'avait pensé. Est-ce une raison pour lui en refuser, comme trop ouvent, le mérite ? Son sentiment, il l'exprime à Victor-Emmanuel, dans des termes d'une rare noblesse : « Je ense que l'unité aurait dû suivre et non précéder l'union. Mais cette conviction n'influe en rien sur ma conduite.
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« manquait dematériel adapté,étaitenproie aucholéra etladysenterie.

Deplus, Louis Napoléon avaitété bouleversé parlespectacle duchamp debataille.

Fleurylui-même, quines'émeut paspour rien,aexprimé son dégoût :« Ces boucheries nesont plusdenotre temps !» Surtout, plusquetout, laPrusse, subitement, menaçaitdemobiliser surleRhin.

Sielle attaquait dansl'Est,la route deParis luiétait grande ouverte.

Ilétait hors dequestion desebattre surdeux fronts.

Mieuxvalaitdonc prévenir queguérir. Tout compte fait,etlasituation étantcequ'elle est,Louis Napoléon nevapas simal s'en tireràVillafranca, où se négocie l'armistice.

Celui-ciacalmé laPrusse toutenpermettant àLouis Napoléon des'exprimer enrelative position deforce...

L'Autriche vacéder laLombardie àla France quilarétrocède immédiatement auPiémont. Ainsi setrouvent appliqués, pourpartie, lesarrangements dePlombières.

Maispourpartie seulement.

Aussi, très logiquement, LouisNapoléon s'abstientderéclamer NiceetlaSavoie quiavaient étépromises àla France. Pour lereste, onest bien loindes résolutions vosgiennes.

EnToscane, àParme etàModène, ilest prévu de rétablir —oui, mais comment? —les souverains quelarévolution vientdechasser.

Demême, lepape doit retrouver l'intégralité deses États.

Enfin, pourfairebonne mesure et,comme ilavait étéenvisagé avecCavour, l'Italie constituera bienuneconfédération placéesouslaprésidence dupape.

Maisceque Cavour n'avaitpas envisagé unseul instant, c'estquel'Autriche enserait, defacto, l'undes membres. Cavour, furieux,démissionne, nonsans avoir accusé LouisNapoléon demauvaise foi.Victor-Emmanuel, qui sent bien quesonministre vatrop loin, ledésavoue.

Ilreste quel'affaire, ainsiinterrompue, laissepartout un goût amer. Le retour deLouis Napoléon estpeut-être unpeu moins triomphal quel'aller.

AParis, pourtant, ladéception est largement compensée parlasatisfaction delapaix retrouvée.

Le14août alieu ledéfilé delaVictoire.

Etle15, dans l'euphorie, LouisNapoléon signeledécret portant amnistie générale detous lesproscrits. Que Louis Napoléon n'aitpasalors tenutoutes sespromesses enversl'Italie,cen'est guère contestable.

Ilen est plus conscient quequiconque, etles raisons nemanquent pasdecroire qu'iln'a pas renoncé àses objectifs.

Onlereconnaîtrait bienlà:les circonstances n'étantpasfavorables, ila ralenti son effort etfeint d'avoir oubliésonintention première.

Quelescirconstances redeviennentfavorables,etalors, quitte àchanger radicalement deméthode, ilrepartira deplus belle...

L'affaire italienne vadonner unenouvelle illustration decette manière d'agirquin'appartient qu'àlui. Car onaurait tortdecroire qu'iln'est quelejouet desévénements...

Commeonaurait tortaussi detrop sefier à ses propos officiels.

Surl'Italie, ilest seul.

AParis, pourtoutlemonde oupresque, c'estuneaffaire classée.

En détrompant lesesprits, ilne secréerait quedesdifficultés.

Entout cas, cen'est pasàl'ambassadeur d'Autriche qu'il vaouvrir soncoeur: le9novembre 1859,s'adressant àMetternich, iljoue l'homme dépassé parles événements: « Mon idéefutgrande etbelle, mesintentions puresetdésintéressées.

Enenvahissant lePiémont, vous m'aviez offertunbon prétexte deréaliser undes désirs dema vie:rendre l'Italieàelle-même.

Jecroyais avoir réussi àVillafranca, maintenant jevois quelesdifficultés sesont accrues etjesuis aubout demes ressources. » En fait, ilse sert desévénements, ettoujours danslemême sens.Etce ne sont paslesévénements qui manquent.

LesÉtats ducentre del'Italie s'insurgent, lesÉtats pontificaux sesoulèvent, Garibaldilanceune expédition enSicile.

Partout, l'alliance duPiémont etde larévolution bouleverse leschoses.

Achaque fois, Louis Napoléon valaisser faireouaffecter l'impuissance...

Ilfaut l'entendre jouerlesinnocents, auprèsdu même Metternich: « J'ai tous lesjours deslettres quime prouvent quecen'est pasleparti révolutionnaire proprementditqui està la tête del'agitation.

Cesont desgens comme ilfaut etils ont l'adresse demettre enplace tousmesanciens amis quim'écrivent queleparti mazzinien n'apas lamoindre chancederéussir, quel'ordre nesera pastroublé et que toutserait perdu sije les abandonnais.

» On nesaurait êtreplus hypocrite...

pourlabonne cause!En tout cas, l'agitation perdureetLouis Napoléon ne l'abandonne pasuninstant.

Comme l'aobservé ledéputé Darimon, «l'Empire marchait littéralement àla remorque duPiémont ».Au furetàmesure quelacause del'unité marque despoints, LouisNapoléon veilleà les entériner unpar un,quitte àdonner l'impression qu'ilyest contraint etforcé, dépassé qu'ilserait parlecours des choses. Le traité deZurich aconsacré ennovembre 1859l'accord deVillafranca? Trèsvite,Louis Napoléon fait connaître qu'ilserefuse àimposer parlesarmes l'application effectivedeses clauses...

Ilne faudra doncpas compter surlaFrance pourrétablir lesanciens souverains enToscane etàModène, oupour contrecarrer l'insurrection enRomagne pontificale.

Letraité deZurich prévoyait uncongrès? Certainqu'ilysera isolé etque. »

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