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Est-ce censé de chercher un sens a tout?

Publié le 05/03/2005

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  •    3. La critique de la métaphysique doit elle-même se dépasser pour comprendre la réalité rationnelle du réel.

a) En créant une dichotomie entre chose en soi et phénomène, Kant a instauré une séparation entre intériorité et extériorité, entre le savoir et la réalité, entre l'absolu et sa manifestation. Pour mettre fin à cette pensée du dualisme,  Hegel a considéré qu'il fallait revenir à une unité de la réalité. Pour ce faire, il faut cesser de penser l'absolu sur le mode de la fixité, mais l'interpréter comme un mouvement. Le réel consiste en un processus de différenciation, et ces choses que l'on ressent comme différentes ne sont en réalité que les différents moments d'un mouvement. Toutes les formes de la vie spirituelle, qu'elle soit philosophique, religieuse ou artistique ne sont donc pas incompatibles, elles constituent différentes étapes dans le déploiement du réel. Le passage de l'un à l'autre, et donc en quelque sorte le saut vers la chose en soi est possible, pour peu que l'on respecte les différents instants du déploiement du réel.

b) Kant n'a ainsi pas vu ce que Hegel nomme le travail du négatif. Pour Kant, le saut métaphysique vers la chose en soi est seulement porteur de contradictions.

C'est parce qu'il y a du sens que les mouvements de l'homme sont des gestes et non de simples gesticulations. Chercher le sens a un sens: comprendre l'homme dans la situation qui est la sienne. MAIS, s'interroger sur le sens, c'est postuler que la réalité n'est compréhensible que rapportée à autre chose qu'elle-même. Le réel est parfois désordonné, mais rien ne nous oblige à conférer de l'ordre à ce qui n'en a pas.

« b) D'où la nécessité d'une critique de la raison.

C'est ce à quoi s'est attaché Kant dans la Critique de la raison pure . Dans cet ouvrage, Kant entend définir les limites de la raison pour que celle-ciavance vers la vérité et ne se perde plus hors d'elle-même.

Il écrit ainsi qu'ilfaut établir un tribunal de la raison qui donnerait à celle-ci « assurance en sesjustes prétentions, mais qui, en revanche, puisse en finir avec sesprésomptions non fondées.

» ( Critique de la raison pure , préface de la première édition).

La raison a en effet tendance à dépasser les cadres danslesquels elle dispose d'un pouvoir de connaître, comme en témoignent lespoints de vue contraires auxquels elle aboutit.

C'est ce qui se traduit dans lamétaphysique, où la raison recherche les raisons premières des choses.

Leproblème qui se pose alors, c'est que la raison s'élève à des objets dontaucune expérience n'est possible.

En effet, les raisons premières des choses,ce sont des choses qui ne sont conditionnées par rien, comme Dieu, la libertéet l'immortalité.

Il est donc légitime d'en avoir l'intuition, mais non de lesfonder en raison.c) Kant va donc établir une distinction fondamentale en exposant que tout ceque nous pouvons connaître ce sont les phénomènes, et non les choses ensoi.

Phénomène et chose en soi sont en fait les deux faces de la mêmechose, à la différence que la chose en soi est la face irreprésentable duphénomène.

Le phénomène provient de la chose en soi, il est sa manifestationqui nous est donnée dans la sensibilité, que nous pouvons conceptualiser etqui reste conforme à l'organisation de l'esprit humain.

Si donc il y a un amourde la connaissance irrépressible auquel il faut souscrire, il convient de se prévenir de la tentation métaphysique qui ne ferait que nous emmener vers de mauvais chemins.

Pour cela, ilfaudrait tourner notre désir de connaissance vers le phénomène, et non vers la chose en soi.

Kant, critique de la théologie rationnelle Des preuves à propos de Dieu ? Dieu existe-t-il ? N'est-il qu'une illusion destinée à se rassurer ? La discussion philosophique est âpre au sujetde Dieu.

Les partisans de l'existence de Dieu ne manquent pas d'arguments.

La tradition en a retenu trois.

Lesdeux premiers sont extérieurs et concernent le monde.

Le troisième est intérieur et concerne les idées*.S'agissant du monde, il y a deux façons de prouver que Dieu existe.

La première consiste à partir del'imperfection du monde.

La seconde consiste à partir au contraire de la perfection décelable dans le monde.S'agissant de l'imperfection du monde, celle-ci est bien un signe de l'existence de Dieu.

Considérons un instant,en effet, l'argument couramment employé par ceux qui ne croient pas en Dieu.

Dieu n'existe pas, disent-ils, carc'est la nature* qui est Dieu.

Il s'agit là d'une position « panthéiste », qui se heurte à une contradiction.

Si lanature, en effet, était Dieu, ne devrait-elle pas être parfaite ? À l'évidence, il y a en elle des imperfections.C'est donc qu'elle n'est pas parfaite et divine et que Dieu se trouve ailleurs.

De même, considérons, cette fois-ci, la perfection de la nature.

À l'évidence, un accident n'a pas pu créer un monde aussi organisé et aussiintelligent que le nôtre.

À l'évidence, le monde ne fait rien en vain et ne va pas nulle part.

N'est-ce pas là lesigne manifeste qu'il existe une cause intelligente organisant tout ce qui existe dans le monde ? Enfin,considérons nos pensées.

Nous avons en nous l'idée de perfection.

La perfection ne possède-t-elle pas pardéfinition toutes les qualités ? Ne possède-t-elle pas, par là même, celle d'exister ? Les réticences de Kant Kant n'a pas été convaincu par ces preuves de l'existence de Dieu.

Certes, dira-t-il dans les antinomies de la «Raison pure », chapitre de la Critique de la raison pure , il n'est pas rationnel de considérer que la nature estDieu.

Mais dire que Dieu existe est-il pour autant possible ? Ne dit-on pas que Dieu existe pour se représenterla nature et son commencement, et non parce que l'on a effectivement rencontré un Dieu existant et vivant ?De même, il n'est pas faux de considérer que la nature n'a pas pu surgir par hasard, tant il y a de perfection enelle.

Devons-nous pour autant conclure que l'idée de Dieu, qui nous permet de penser la nature, n'est autreque Dieu lui-même ? Voyons-nous Dieu parce que nous voyons la perfection qui réside dans la nature ? Enfin, iln'est pas faux de dire que, si Dieu existe, celui-ci doit avoir toutes les qualités, dont l'existence.

Mais, quandj'ai l'idée d'une existence, est-ce là l'existence elle-même ? Et, quand j'ai affaire à l'existence, est-ce à uneidée que j'ai affaire ? Un idéal régulateur Kant s'est parfaitement rendu compte d'une erreur majeure que nous faisons quand nous parlons de Dieu.

Nousconfondons sans cesse le discours que nous pouvons tenir sur Dieu avec Dieu lui-même.

Ainsi, ce n'est pasparce que nous avons l'idée que la nature n'est pas Dieu–parce qu'il existe une perfection à l'origine de lanature ou parce que l'idée de Dieu implique nécessairement que Dieu existe– que Dieu existe effectivement.Est-ce à dire que Dieu n'a aucun rôle à jouer en philosophie ? Nullement.

Nous ferions moins d'erreurs si nousenvisagions Dieu comme un idéal régulateur, écrira Kant, et ce pour deux raisons.

Imaginons en effet que Dieu. »

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