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[Certains lecteurs] cherchent dans les livres toutes sortes de beaux secrets sur les hommes et les choses. Ils cherchent toujours et leur esprit ne demeure jamais en repos. » Que penser de cette formule d'A. France ?

Publié le 29/03/2011

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   PLAN DÉTAILLÉ    Introduction    ■ La lecture :    — sa place dans la vie de l'esprit;    — elle est « au seuil de la vie spirituelle « (Proust).    ■ Le livre :    « Un livre a toujours été pour moi un ami, un consolateur éloquent et calme dont je ne voulais pas épuiser vite les ressources et que je gardais pour les grandes occasions « (G. Sand).

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« Deuxième Partie : Mais le lecteur « inquiet » trouvera dans les livres « toutes sortes de beaux secrets ». C'est qu'un tempérament ardent et curieux, inquiet [avec son sens étymologique : qui ne reste pas en repos]cherche à combler cette ardeur et cette curiosité; or le livre est terrain d'élection pour cette recherche. Le livre devient alors, en effet, tremplin à la réflexion, à la discussion intérieure, à l'imagination. « Le livre, c'est un moyen de dépassement; aucun homme n'a assez d'expérience personnelle pour bien comprendreles autres, ni pour bien se comprendre soi-même » Mauriac.

Le livre y aide, car il apporte l'expérience d'autrui,permet confrontation, donc enrichissement. D'abord le lecteur peut y trouver la Recherche (— documentation, ouvrages de critique et d'esthétique.

Cf.

Qu'est-ce que la littérature? de Sartre; étude des civilisations (Lévy-Strauss), études scientifiques, philosophiques,historiques, esthétiques, linguistiques.

Voilà un des ensembles de points d'interrogation.

On veut savoir, on cherchela Connaissance dans les livres (Attention simplement de ne pas y trouver seulement les connaissances!) Cf.

Vigny :« Je ne veux plus lire que les livres qui me font travailler.

Sur les autres ma pensée glisse comme une charrue sur dumarbre ». Mais surtout la lecture bien faite doit inciter à la réflexion, à la méditation qui doivent en être les complémentsindispensables. Aucun livre ne contient ce la culture », mais pourtant elle se dégage des « beaux » livres pour qui sait leurdemander l'essentiel et se le demander après ou pendant leur lecture. Car une grande part reste au lecteur pour la constitution de la vie intellectuelle, spirituelle, à condition qu'il soit un« suffisant lecteur » (Montaigne), c'est-à-dire qu'il ne soit jamais passif. Voilà « les beaux secrets de toutes sortes » que le lecteur découvre, plus riches et plus valables que quelqueconnaissance que ce soit, aussi enrichissants que l'envol dans l'imaginaire — mais moins dangereux ! (Trop demander« d'opium » au livre donne en effet des Don Quichotte, des Mme Bovary ou cette « Juliette aux longs cheveux » filleaînée de Colette, véritable droguée de la lecture.) Par contre une réflexion bien conduite naît d'une lecture bien faite.

Si le lecteur est « suffisant » (Montaigne),c'est-à-dire s'il apporte sa part active de jugement et d'approfondissement à sa lecture, le livre alors lui ouvre tousles horizons de la pensée.

Chaque phrase du livre peut faire réfléchir, cette réflexion en appelle une autre qui inciteà chercher dans un autre livre qui sert alors de point de départ à une autre possibilité de pensée et ainsi desuite...).

Cf.

Montaigne dans sa librairie (= bibliothèque) ; son utilisation des livres des Anciens, Sénèque, lesStoïciens..., à partir desquels sa pensée se constitue, évolue, cherche ailleurs ou d'autres points, s'enrichit, setransforme : « nous sommes en perpétuelle transformation et usance » (Montaigne). — Autres ex.

: la transformation que Pascal fait subir à la pensée de Montaigne == même point de départ, valeur decréation permanente, points d'arrivée diamétralement différents. — De même Ionesco, venu en France pour faire une thèse sur Baudelaire et le problème de l'Angoisse et de la Mort,écrira plus tard Le Roi se Meurt... Conclusion Certes la lecture est moyen d'évasion et un des meilleurs; elle nous permet de sortir de nous-mêmes : — par là elle nous rapproche de nos semblables; — donc elle nous rend plus sociables et mieux préparés à la vie de société (sauf prise à l'excès). Mais surtout elle est excellente discipline d'esprit, éveilleur de conscience, « inquiéteur » (Gide). — Mais il faut que le lecteur évite « le poison subtil » que représente une lecture non dominée, qu'il ne prenne pasle livre comme prétexte pour devenir « insensible au monde réel...

en proie à des fantômes terribles ou charmants »(A.

France); bref qu'il soit un bon lecteur, qui sache lire le texte, s'astreindre à pousser jusqu'au bout lesconséquences d'une idée. Est-ce que « les meilleurs livres sont ceux que ceux qui les lisent croient qu'ils auraient pu faire » (Pascal) ? N'est-ce pas plutôt ceux qui permettent de discerner ce que sans ce livre, il (= le lecteur) n'eût peut-être pas vuen soi-même » (Proust) ? La lecture exige la complicité, l'accord livre/lecteur : « Tout homme qui sait lire a en lui le pouvoir de se magnifier,de multiplier ses modes d'existence, de rendre sa vie pleine, intéressante, significative » (Huxley).. »

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