Devoir de Philosophie

Charles Baudelaire: «  un hémisphère dans une chevelure » tiré des Petits Poèmes en Prose

Publié le 12/09/2006

Extrait du document

baudelaire

 

Le texte à étudier est celui de Charles Baudelaire «  un hémisphère dans une chevelure « tiré des petits poèmes en prose publié en 1862. Charles Pierre Baudelaire est un poète français né à Paris le 9 avril 1821 et mort le 31 aout 1867. Il est l'un des poètes les plus célèbres du 19eme siècle en incluant la modernité comme motif poétique, il a rompu avec l'esthétique classique; il est aussi celui qui a popularisé le poème en prose. « Un hémisphère dans une chevelure «, poème en prose qui fait écho à « La chevelure «, poème en vers tiré des Fleurs du Mal (1857). Les thèmes principaux du poème sont la sensualité, le rêve, le voyage et l'exotisme. Peut on nous faire voyager dans un poème en prose en mettant en avant une sensualité certaine ? Pour répondre à cette problématique, nous étudirons premièrement de la particularité du poème en prose , deuxièmement nous parlerons de la célébration sensuelle de la femme et pour finir nous verrons le voyage immobile fait par Baudelaire. Pour commencer, parlons du poème en prose. Le poème en prose bouleverse l'histoire de la poésie car elle rompt les traditions du 19ème siècle. Ce genre apparaît comme un genre littéraire paradoxal puisque son nom associe deux termes qui s'opposent , « poème « supposant les idées de forme et de contrainte , et « prose « suggérant celles de liberté et de naturel. Le poème en prose fondé sur la liberté et la diversité devient un genre incontournable dans les décennies suivante le texte en prose se présente comme un texte sans rimes, ni vers, il peut y avoir des strophes ou être de manière continue sans alinéa. Mais comme tous les poèmes, il est défini par un titre et comporte un début et une chute. Ensuite nous constatons que le poème est construit de 7 paragraphes. Le premier et le dernier sont semblable à travers la répétition des mêmes termes et le parallélisme de leur construction : Impératif + verbes + adverbes + lexique de la chevelure, ils correspondent l 'un comme l'autre à une imploration, à une demande faite à l'être aimé. Les 5 paragraphes intérieurs mettent en valeur tout ce que le poète découvre dans la chevelure «  si tu pouvais savoir tout ce que je vois ! Tout ce que je sens ! Tout ce que j'entends dans ta chevelure ! « . nous trouvons également dans les strophes 4,5,6 une anaphore «  Dans « et un parallélisme formé par un groupe nominal complément circonstanciel de lieu suivi de la construction «  je « + verbe + COD. Dans ce poème il y a aussi beaucoup de paronomase, car grâce a sa structure fluide mais organisée à laquelle s'associent des effets de rythme et de musicalité, ce texte apparaît bien comme un poème en prose. Le poète est sans cesse à la recherche d'une perfection dans l'union des contraires. Enfin le poème de Baudelaire développe un ou plusieurs champs lexicaux par paragraphe; qui correspondent au thème que le poète veut développer. Dans la première strophe le parfum « respirer «, « l'odeur «, « mouchoir odorant «, « air « et le corps «  cheveux « « visage « « main « sont mis en avant. Des lignes 4 à 6 les sensations sont ressenties « vois « , « sens «, « entends « «  parfum « « musique «. Des ligne 6 à 10 le champ lexical est l'océan « port fourmillant « «  chanson mélancoliques « « homme vigoureux « «  toutes nations «  « navires « « beau navire « «  roulis imperceptible «. Dans la 4ème strophe , l'ivresse sensuelle « caresse « langueurs « «  divan « « chambre « « roulis « « rafraichissantes «. Des lignes 18 à 21 le parfum réapparait «  l'odeur du tabac «  « l'opium « « enivre « « odeurs « «  goudron « « musc « «  coco «. Pour finir, dans les lignes 22 et 23 le champ lexical observé est le goût « mordre «  « mordille « « mange «.La structure du texte et les champs lexicaux permettent au poète de mettre en évidence différents thèmes : dont celui de la célébration sensuelle de la femme. Dans un deuxième temps, nous constatons que l'auteur donne une image voluptueuse de la femme.Nous pouvons voir que la femme est représenté par sa chevelure. Nous n'avons aucun renseignement sur le nom de cette femme, nous avons seulement un renseignement plus approfondi sur ses cheveux qui sont tressés « tes tresses lourdes et noires «. Le mot chevelure / cheveux est répéter 8 fois dans le poème. Cette chevelure devient un contenant «  dans l'océan de la chevelure « «  dans les caresses de ta chevelure « « dans l'ardent foyer de ta chevelure « par l'utilisation d'un complément circonstanciel de lieu Dans. Ensuite nous pouvons observer une adresse à la femme aimée faite par Baudelaire. Le poète utilise la deuxième personne du singulier « tu pouvais « « tes cheveux « « ta chevelure « et la première personne du singulier « je sens « «  je vois « pour montrer son attachement et sa complicité avec cette femme et montre une admiration devant elle . Il utilise aussi l'impératif, c'est un signe de confiance partagée et de familiarité «  laisse moi « . Puis le poète met en valeur la sensualité de la femme par des métaphores comme «  plein de voilures et de mâtures « qui correspondent aux ondulations des cheveux de la femme. Dans le vers 11, le poète parle de la « peau humaine « qui peut être de référence à la chair humaine , un envoutement, ou a une personne ne portant aucun vêtement, une attirance corporelle. Enfin les sensations jouent un rôle dans le portrait sensuel fait par Baudelaire. Il y a une synesthésie qui engendre tous un monde imaginaire, les sens présents dans le poème «  ce que je vois ! Ce que je sens ! Tout ce que j'entends dans tes cheveux « nous donne l'impression de ressentir les émotions du poète. La combinaison d'enchainement des sens et de ponctuations donne des sensations de plaisir et de plénitude. Après avoir d'écrit la sensualité de la femme , il reste un dernier thème a étudier celui du voyage dans l'espace et dans le temps. Dans un troisième temps nous étudions le voyage où veut nous emmener Baudelaire dans le poème.Les verbes et les champs lexicaux du mouvement comme «  me portent vers « «  grand océan « «  grandes mers «  « l'espace bleu et plus profond « «  beau navire « nous entraine avec eux dans cette vague de paysage et de voyage. Le rythme ternaire de ce poème suggère le mouvement. Nous constatons un rythme croissant dans le poème. Quand le poète veut nous faire voyager avec lui, il introduit de nombreuses virgules comme pour nous laisser bercer par les vagues de l'océan «tes cheveux contiennent tout un rêve, plein de voilures et de mâtures; ils contiennent de grandes mers dont les moussons me portent vers de charmants climats, où l'espace est plus bleu et plus profond, où l'atmosphère est parfumée par les fruits, par les feuilles et par la peau humaine «. Ensuite nous constatons un voyage exotique avec les parfums . Par le sens de l'odorat le poème nous fait voyager dans un monde exotique «  atmosphère parfumée par les fruits « « l'azur tropical « « du musc et de l'huile de coco « Enfin dans le paragraphe 5, il se rappelle des moments présents ( odeurs) et après il retourne voyager dans son passé «  des odeurs combinées du goudron, du musc et de l'huile de coco. Aux vers 22 et 23, il revient à la vie réelle, le souvenir prend le dessus sur le voyage «  il me semble que je mange des souvenirs « . le voyage de Baudelaire est un souvenir remémoré. Ainsi grâce à ces différents thèmes traités par le poète, Baudelaire arrive à nous faire ressentir les émotions, rendre réelle et sensuelle une femme sans réellement la décrire , nous faire voyager dans ses pensées.

 

 

Liens utiles