Les Chimères de Nerval (résumé & analyse)

Les Chimères

Ces douze sonnets, auxquels Valéry ne voyait « pas d’analogues dans notre littérature », furent composés par Nerval entre 1843 et 1854 avant d’être regroupés à la fin des Filles du feu, dont ils sont le prolongement et le commentaire naturels : aussi importe-t-il de les lire à leur place « géographique » dans l’univers nervalien, c’est-à-dire entre Sylvie et Aurélia, entre l'échec de l’éducation et la rédemption salvatrice dont les « Vers dorés » se font l’écho.

Longtemps les commentateurs ont cru que l’ordre des poèmes était indifférent, et, sous couvert d’hermétisme, toutes les interprétations se sont déchaînées malgré les préventions de Nerval lui-même qui affirmait que ses sonnets « perdraient de leur charme à être expliqués, si la chose était possible ». Au nombre de ce qu’Artaud appelait « les tripotages de la critique », signalons l’étonnante lecture de G. Le Breton, qui a vu dans les Chimères « des énigmes alchimiques [...] où était écrite la fabrication de la pierre philosophale »!