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Choisissons-nous nos passions ?

Publié le 27/07/2005

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Il y a donc des émotions sensitives et d'autres purement intellectuelles, or notre bien et notre mal ne dépendent que des secondes, qui sont au pouvoir de l'âme qui suit la vertu. Il faut donc comprendre que si l'on subit les passions sensitives, l'âme choisit ses passions intellectuelles, qui sont les plus importantes pour la conduite de la vie.               II. Nous ne choisissons pas nos passions, car elles s'imposent inconsciemment à notre volonté.   Descartes  considère au fond que l'on choisit en dernier ressort ses passions, parce que la raison peut exercer un contrôle sur elles. Mais on peut mettre en question ce présupposé, notamment si l'on examine le cas de la faiblesse de la volonté. Dans les Nouveaux essais sur l'entendement humain,  II, 21, Leibniz explique que ce qui détermine réellement la volonté, et donc l'action, ce sont souvent des perceptions insensibles (dont on n'a pas conscience parce qu'elles sont trop faibles). Ainsi, l'homme qui décide d'éviter le cabaret pour éviter le délabrement de sa santé qui s'ensuivrait de l'alcoolisme, et même la honte que cela pourrait lui attirer, pourra néanmoins être poussé à y aller par le manque de ses amis (alors même qu'il n'aura pas conscience que c'est cela qui le pousse à s'y rendre). Ainsi alors même que cet homme voit le bien (préserver sa santé et son honneur) il fait le pire (à cause des tendances nourries par les perceptions inconscientes). On voit bien ici que la raison ne suffit pas à déterminer l'action bonne, justement parce que la raison ne choisit pas les passions qui déterminent la volonté sans qu'elle en ait conscience.

Etymologiquement le terme passion vient du latin passio, qui signifie supporter, subir ou souffrir. Comme le dit Descartes  au tout début des Passions de l’âme, la passion renvoie donc à ce qui n’est pas choisi, mais qui s’impose à l’homme de l’extérieur et provoque un effet sur son âme. En ce sens on peut dire que par définition la passion en tant que telle n’est pas choisie. Pourtant l’homme est un être rationnel, qui a le choix de suivre certaines passions plutôt que d’autres. Dans ce sens on peut considérer que si la passion s’impose à l’homme, l’homme choisit les passions qu’il acceptera de poursuivre et celles dont il s’efforcera de se détourner. Mais les passions n’échappent-elles pas à la prise de la raison ? Si tel était le cas les passions s’imposeraient doublement à l’homme, puisqu’il ne pourrait choisir ni leur apparition, ni le fait de succomber à certaines mais pas à d’autres. Mais on peut aussi considérer que si un certain mode de connaissance inadéquat ne permet pas à l’homme de diriger ses passions, un mode de connaissance approprié devrait lui permettre de les maîtriser en les transformant en actions.

« détermine réellement la volonté, et donc l'action, ce sont souvent des perceptions insensibles (dont on n'a pasconscience parce qu'elles sont trop faibles).

Ainsi, l'homme qui décide d'éviter le cabaret pour éviter le délabrementde sa santé qui s'ensuivrait de l'alcoolisme, et même la honte que cela pourrait lui attirer, pourra néanmoins êtrepoussé à y aller par le manque de ses amis (alors même qu'il n'aura pas conscience que c'est cela qui le pousse à s'yrendre).

Ainsi alors même que cet homme voit le bien (préserver sa santé et son honneur) il fait le pire (à cause destendances nourries par les perceptions inconscientes).

On voit bien ici que la raison ne suffit pas à déterminerl'action bonne, justement parce que la raison ne choisit pas les passions qui déterminent la volonté sans qu'elle enait conscience.

Nos actions résultent donc souvent du conflit inconscient entre plusieurs perceptions et inclinations,qui sont autant de passions, et qui s'imposent à la volonté justement parce que ces perceptions sont inconscientes.En ce sens nous ne choisissons pas nos passions.

III.

Les passions peuvent être transformées en actions, et en ce sens on peut choisir nos passions Un homme qui est le jouet de ses passions n'est pas libre de diriger sa conduite comme il l'entend (un alcoolique par exemple ne boit pas pour le plaisir mais simplement parce qu'il ne peut pas s'en empêcher, et en cesens il n'est pas libre).

Dans la partie IV de L'éthique , Spinoza rappelle que l'homme est une partie de la nature, et est donc en ce sens soumis aux passions, c'est pourquoi il peut être esclaved'affections qu'il ne maîtrise pas.

Mais pour toutes les actions auxquelles noussommes déterminés par une affection qui est une passion, nous pouvons êtredéterminés sans elle par la raison.

En suivant notre raison, nous pouvonsaccéder à une maîtrise sur nos passions, car nous sommes alors en mesure defaire une choix éclairé à propos des situations qui se présentent.

Ainsi lespassions ne sont pas susceptibles d'être choisies que pour celui qui ne mènepas sa vie selon la raison, parce qu'il ignore qu'il peut le faire.

Or pour Spinozatout homme est doué de raison et peut l'utiliser de manière satisfaisante s'ilse donne la peine d'essayer de le faire.

Dans cette perspective il n'y a pas depassions qui ne puissent faire l'objet d'un choix.

Mais une passion choisie setransforme aussitôt en action.

On doit donc dire que l'on peut choisir nospassions mais à condition de les transformer en actions.

Cette conceptionspinoziste dessine plutôt un idéal qu'une possibilité effective de transformertoutes nos passions en actions.

Il faut donc considérer que lorsque c'estimportant on peut choisir nos passions en les transformant en actions, mais ildemeurera toujours des passions non choisies qui s'imposeront à notrepersonne.

Conclusion Certaines passions s'imposent à nous de part le fait que si l'être humain est doué d'un esprit, il est aussipourvu d'un corps, et l'effet que produira ce corps sur son âme ne peut être complètement maîtrisé par l'âme.

Maispour les passions les plus importantes pour nos vies, on peut en un sens les choisir.

Cela passe par le fait d'user desa raison pour évaluer l'opportunité de poursuivre ou non ces passions.

Mais ce travail de la raison transforme enréalité ces passions en actions.

S'il est possible de le faire pour les choses les plus importantes de nos vies, ilrestera toujours des passions qui s'imposeront en dehors de tout choix délibéré.. »

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