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Choisit-on ses amis ?

Publié le 25/03/2004

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 La progression de l'individu dans la connaissance des soi par l'amitié, pour revenir à Aristote, serait une condition nécessaire à l'accession au bonheur. De nos jours, lorsque l'on évoque la notion d'amitié, on pense à une relation d'entraide, de conseil mutuel ou encore de partage de moments de loisir. On admet généralement que l'amitié est fondée sur des points communs entre les amis et non sur des divergeances. En psychologie, l'amitié est une relation affective entre deux personnes. Elle les lie l'une à l'autre dans un rapport fondé sur l'égalité, ils ont les mêmes droits et devoirs envers l'autre, sans prendre en considération les les inégalités extérieures. C'est en ce sens qu'il faut comprendre le dicton latin amicitia pares invenit, vel fecit : l'amitié trouve ou fait des égaux. A ce propos, Emmanuel Kant écrit, dans sa Doctrine de la vertu (1797), que « L'amitié (considérée dans sa perfection) est l'union de deux personnes liées par un amour et un respect égaux et réciproques. » Mais comme l'indique Kant, il s'agit d'un idéal, sommes-nous réellement libres d'accéder à cet idéal ? Et d'abord, comment définir le terme "liberté" ? La liberté est communément définie comme une absence de contrainte, ce qui rejoint le sens originel du terme puisque le latin liber, qui a donné libre, signifie non-esclave.

« Cette question surprend au premier abord.

Elle semble reprendre l'adage populaire qui affirme que l'on ne peut choisirsa famille mais que c'est nous qui choisissons nos amis.

En effet, les liens sont différents dans les deux cas.

Lafamille est fondée sur une parenté, sur ce qu'on appelle « le lien du sang ».

Or, parfois il est possible que lesmembres d'une famille aient de grosses difficultés de communication.

Pourtant, on ne peut changer de père ou desœur.

Il semble que l'amitié ne soit pas dans cet ordre de contrainte.

J'ai pris la décision de donner ma confiance àquelqu'un et je peux très bien la reprendre si ces actions me déplaisent et me heurtent.

Ainsi, beaucoup d'amitié sefont et se défont.

Il s'agirait donc ici de savoir si nous sommes libres de choisir nos amis.

La liberté est de manièrepremière dans l'histoire définie comme l'absence de contraintes, ce qui rejoint le sens originel du terme puisque lelatin liber, qui a donné libre, signifie non-esclave.

La liberté de choisir nos amis serait celle de n'être pas contraintpar une influence sociale, ou autre à préférer telle personne comme ami.

Le sens de la liberté s'est enrichie par lasuite et elle peut être définie avec Spinoza comme autodétermination de soi-même.

Dans le cadre de lamétaphysique, de la morale et de la psychologie, en revanche, la liberté a été définie comme un pouvoir de choixentre des possibles, et c'est ce sens que nous retiendrons ici, il permet de recadre le sujet dans une problématiquede la liberté.

Choisit-on ses amis ? Mais pour répondre à cela, il faut d'abord réfléchir sur ce qu'est l'amitié.

Lesubstantif « amitié » est issu du latin amicitia .

Ce terme qualifie, en général, une inclination réciproque entre deux personnes, mais pas uniquement.

En politique, et depuis le XVIIIe siècle, elle a un sens proche du terme « fraternité».

De plus, Aristote, dans son Éthique à Nicomaque , fait de l'amitié une vertu de bienveillance réciproque fondamentale dans une communauté politique stable, il distingue trois sortes d'amitié : 1.

L'amitié en vue du plaisir2.

L'amitié en vue de l'intérêt 3.

l'amitié des hommes de bien, semblables par la vertu.

Or, pour Aristote, seule ledernier cas de figure mérite vraiment d'être appelé l'amitié.

Mais le fait de « choisir ses amis » ne signifie-t-il pas qu'on les trie en fonction de l'intérêt qu'on peut avoir à les côtoyer ? N'y aurait-il pas alors de véritable amitiévertueuse ? Pourtant, il semble que la qualité de nos amis soient d'une importance cruciale.

L'ami vertueux serait leseul type d'amitié permettant à un homme de progresser, l'ami vertueux étant le miroir dans lequel on se voit tel quel'on est.

Amitié et connaissance d'autrui ou de soi par autrui son d'ailleurs souvent lié, comme le remarque Saint-Augustin lorsqu'il affirme qu'« On ne connaît personne sinon par l'amitié.

» La progression de l'individu dans laconnaissance des soi par l'amitié, pour revenir à Aristote, serait une condition nécessaire à l'accession au bonheur.Dès lors, ne serait-il pas important de choisir la bonne personne pour être à nos côtés ? Sénèque conseillait ainsi àchaque individu de réfléchir « longtemps pour savoir si tu dois choisir quelqu'un pour ami ».

Mais l'amitié n'est-elle pas de l'ordre de l'affectivité, hors de la sphère de la rationalité et du choix ? Dès lors, pouvons nous-vraimentchoisir nos amis ? ne sommes nous pas plutôt soumis aux aléas de nos sentiments ? Le choix de nos amis n'est entravé ni par une contrainte extérieure ni par un sentiment violent etdéraisonnable- Il s'agit dans un premier temps de considérer que nous sommes effectivement libres de choisir nos amis.

Celan'implique pas directement un intérêt de notre part, mais plutôt une certaine conscience morale et le choix desqualités et des valeurs que nous voulons promouvoir.De nos jours, lorsque l'on évoque la notion d'amitié, on pense à une relation d'entraide, de conseil mutuel ou encorede partage de moments de loisir.

On admet généralement que l'amitié est fondée sur des points communs entre lesamis et non sur des divergences.

En effet, quand on est dans un groupe, nous ne devenons pas amis avec tout lemonde.

Nous discutons certes avec tout le monde, mais nous nous rapprochons de ceux qui ont les mêmes passionsque nous, les mêmes valeurs.

Ainsi, pour partager, il faut avoir certains points en commun.

Cela ne veut pas direque les amis se ressemblent forcément, mais qu'ils partagent une certaine vision du monde.

C'est pour celaqu'Aristote affirmait dans Ethique à Nicomaque : « …ceux qui sont semblables sont amis » Le plus important, pourtant, c'est que l'amitié n'est soumise à aucune obligation telle la famille.

Ainsi, Montaigneécrivait dans ses Essais , : « des enfant au père, c'est plutôt le respect.

L'amitié se nourrit de communications qui ne peut se trouver entre eux, pour la trop grande disparité.

» Nous pouvons reprendre la confiance que nous avionsmise en quelqu'un parce qu'il a trahie.

Si, un de nos amis accomplit des méfaits que nous n'acceptons pas, nouspouvons donc mettre un terme à notre amitié.- De plus, la définition courante d'amitié tient à la sympathie entre deux personnes qui ne se fonde ni sur les liens dusang ni sur l'attrait sexuel.

L'amitié est en effet très différent de l'amour.

Pour Aristote, l'amitié se distingue del'amour car l'amour crée une dépendance, ce qui n'est pas sensé être le cas de l'amitié.

L'amour est souvent uneviolente affection, dans laquelle on reconnaît que la raison s'absente souvent.

André Compte Sponville différencieainsi Eros ( amour) et Philia ( amitié) : « Disons le mot : Philia c'est l'amour, quand il s'épanouit entre humains et quelles qu'en soient les formes, dès lors qu'il ne se réduit pas au manque ou à la passion (à l' érôs) .

» Aristote en parlant de dépendance entérine cette idée, puisque la dépendance nous fait esclave de l'objet et nous empêche devoir clairement ce qu'il est.

Dans l'amitié, nous ne cherchons que le plaisir d'être ensemble, sans besoin aveuglant.Dès lors, notre raison est toujours présente et nous continuons à être maître de notre jugement.

Le choix est doncpossible tout au long de l'amitié et n'est soumis à aucun besoin tyrannique.C'est d'ailleurs parce que l'amitié ne délaisse ni raison ni mesure, que le sage peut la compter au nombre des vertusqui entretiennent la frugalité de son existence.

Sénèque, un stoïcien, affirmait que « Le sage, encore qu'il secontente de lui, veut pourtant avoir un ami, ne serait-ce que pour exercer son amitié, afin qu'une vertu si grande nereste pas inactive.

» De même, Epicure considérait à tort comme le chantre de tous les plaisirs, voit dans l'amitié leplus grand bonheur de l'existence.

On sait en effet que dans ce « Jardin » où s'épanouit la philosophie épicurienne, il n'était pas question de s'abandonner à ces plaisirs dans lesquels les détracteurs d'Épicure ont feint de voir le butvulgaire de sa philosophie, mais bien de cultiver cette ataraxie, cette absence de troubles, qui exigeait au contraireque l'on se contentât du minimum indispensable.

Or, Epicure affirme ainsi dans les Maximes fondamentales que « de. »

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