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La Chrétienté médiévale

Publié le 21/10/2011

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Ainsi naissent les nations modernes; le moyen âge avait vraiment la conception d'un ordre universel auquel tout devait se soumettre, l'idée d'une union mystique de tous les chrétiens dont le De Monarchia de DANTE fera la description visionnaire. Désormais chaque roi distingue les intérêts qui lui sont propres de ceux de la chrétienté et revendique hautement l'autorité exclusivf' sur ses sujets.

« L'aspect de mosaïque que revêt toute carte féodale ne peut donner d'ailleurs qu'une vue incomplète du système; le frac­ tionnement ne porte pas seulement sur des terres, il porte aussi sur les droits eux­ mêmes.

Il y a partout un enchevêtrement de pouvoirs coexistants.

Les droits fiscaux, judiciaires, militaires ne sont pas forcément.

pour un même lieu réunis dans les mêmes mains.

Dans un même village, des redevances distinctes peu­ vent appartenir à plusieurs seigneurs; la haute justice -- pour les crimes ou les cau­ ses civiles importantes - est rendue par un seigneur, la basse justice par un autre.

Tout se passe comme si l'Etat et tous ses services s'étaient désintégrés; chacun des seigneurs, à la suite de son éclatement, avait recueilli ce qu'il avait pu trouver ou garder de ce qui subsistait : lambeaux de souYeraineté, redevances, justice plus ou moins puissante, droit de battre monnaie ...

Vaualité et fief.

Dans cette dispersion, la vassalité et le fief vont maintenir un principe d'unité.

De bonne heure, le roi carolingien a des vas­ saux qui lui prêtent hommage en mettant leurs mains dans les siennes et lui jurent un dévouement complet.

De proche en proche, le système se géné­ ralise.

En 806, CHARLEMAGNE permet de choi­ sir pour seigneur l'un de ses trois fils ou de se recommander à quelque autre puis­ sant.

Un capitulaire de 847 prescrit à tout homme libre de se choisir un seigneur .

Au moins, depuis le règne de Louis LE PIEUX, il n'y a plus de charge ou de grand commandement dont le titulaire n'ait dù se faire, les mains jointes, le vassal du roi.

L'organisation simplifiait la tAche du roi, mais elle diminuait singulièrement la co­ hésion de l'Etat car tout reposait désor­ mais sur la fidélité des grands, liés au roi, non plus par leurs devoirs de sujets, mais seulement par le serment qu'ils avaient prêté : ainsi les régimes faibles essaient­ ils de maintenir par des serments ou des promesses la fidélité douteuse de leurs su­ jets ou de leurs fonctionnaire!~.

Un pareil serment n'est d'ailleurs pas gratuit : le comte qui le prête en arrive à considérer que sa charge en est le prix; pour agrandir le cercle de leurs vassaux, les rois et les grands leur concéderont des terres ou des droits qui deviennent comm" le support et la cause des obligations qu'ils ont jurées; ces dons, qualifiés de bénéficn , se multiplient au Ir siècle : il apparatt dé­ sormais comme normal que le vassal reçoive un bénéfice de son seigneur; et cette union de fait devient bientôt une union de droit.

On parle désormais de fief (vers la fln du x• siècle dans la région parisienne).

Le fief est, pour Je juriste, un contrat mêlé d'éléments réels rappelant la conces­ sion du bénéfice, et d'éléments personnels rappelant la vassaJité carolingienne; ré­ duit à sa plus simple expression, il com­ porte la concession d'un bien ou d'un droit quelconque - voire d'une pension - faite par un homme qui prend le nom de sei­ gneur de fief à un autre homme, qui prend le nom de vassal.

Le vassal est protégé dans sa personne et dans ses biens; en revanche, il promet des services nobles, en tout premier lieu, de servir à la guerre quand il en sera requis par son seigneur.

Un tel contrat crée un lien entre les deux hommes qui y participent; mais ceux-ci ne sont pas isolés; chacun d'eux s'agrège à d'au ­ tres groupes.

Le seigneur concède norma­ lement des fiefs à plusieurs vassaux.

Celui qui a reçu un fief et s'est engagé à servir un seigneur possède lui-même normalement des vassaux qui lui ont promis les même11 services.

La féodalité est caractérisée par cette hiérarchie, c la chaine féodale:., qu1 lie les uns aux autres tous ses membres, e t qui aboutit toujours au roi, seigneur de tous les seigneurs, c suzerain par-dessus tout :., souverain fieffeux du royaume.

La diversité féodale.

On conçoit la complexité d 'un tel sys­ tème.

La seigneurie est dispersée; elle mar­ que le triomphe des forces centrifuges et confère à son possesseur une autonomie presque entière; mais chaque seigneur - à !'exception de quelques c alleutiers :.

- a sa place propre dans la hiérarchie féo­ dale.

Il est vassal et peut être requis par son seigneur de l'aider de ses armes et de son argent; il peut requérir pareillement ses vassaux et ceux-ci, à leur tour, agiront de même.

Si le roi engage une guerre, une sorte de c réaction en chalne :.

se produit et tous les vassaux du royaume peuvent y être impliqués; la série ininterrompue d'enga­ gements personnels maintient, au moms théoriquement, l'unité d'une province ou du royaume.

Cette vue schématique - qui vaut. »

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