Claude Debussy

« ! Richard Wagner, une figure incontournable A pour les compositeurs de cette époque.

Comme Wagner, Debussy s'attache à associer la musique avec les autres arts , comme la poésie et le théâtre.

lectuels de son temps , l'idée d 'un mariage entre la musique, la litt éra ture et les arts en général lui tient très à cœur.

La peinture et la poésie sont , en effe t, très liées à son œuvre.

Il a souvent é té quali­ fié, par analogie avec la peinture , d' impression­ niste ou de symboliste.

Ces appellations sont justi­ fiées dans le sens où ces courants rejettent tout réalisme méticuleux, cherchant plutôt à capturer l'essence d'un moment (l'impressionnisme) ou à représenter une réalité qui se cache au-delà des apparences (le symbolisme).

L.:atmosphère chan­ geante, évanescente de ses compositions peut en effet constituer un équiva lent musical de ces styles , d'autant que dans ses écrits, Debussy emp loie souvent les mots «rêve» et «mystère».

En 1890, Debussy a atteint la parfaite maîtrise de son art.

Il compose alors une de ses œuv res orc hestrales les plus célèbres: Prélude à l'après­ midi d'un faune (1894 ).

Modestement appelée «Prélude» , elle est conçue pour servir d'introduc­ tion à la lecture du texte du poète symboliste Sté­ phane Mallarmé , Après-midi d'un faune .

Pelléas et Mélisande L'atmosphère dans l aquelle baigne l'unique opéra de Debussy, Pelléas et Mélisande , chargée de mystère , où sont exprimées les forces énigma ­ tiques qui contrôlent l es destinées humaines, cons titu e un exemp le parfait de symbolisme.

Pelléas et Mélisande est la mise en scène , presque mot-à-mot, d'une pièce de l'écrivain belge Maurice Maeterlinck.

Autrefois très en vogue (il reçut le prix Nobel), cet auteur ne survit plus guère aujourd'hui qu'à trav ers la musique que composa Debussy.

_ L.:action de l'opéra se situe au Moyen Age, à Allemonde: le fils du roi, Golaud, ramène au châ­ (eau une servante, Mélisande, qu'il a rencontrée dans la forêt.

Il l'épouse , mais très vite d'étranges événements symboliques (elle perd son alliance) réunissent Mélisande et le demi-frère de Golaud, Pelléas.

Alors que ce dernier s'apprête à partir, Mélisande et lui se déclarent finalement leur amour.

Ivre de jalousie , Golaud tue son demi­ frère, et Mélisande meurt en donnant naissance à une petite fille.

Ainsi, s'achève l'opéra , laissant deviner qu 'à travers cet enfant la chaîne de l'amour , d e la haine et de la violence sera perpé­ tuée pour une génération encore.

Annoncé par plusieurs pièces pour piano et chant, cet opéra constitue l'aboutissement d 'un nouveau langage musical et dramatique .

Ce chef­ d'œuvre , d ' abord controversé, occupe aujour­ d'hui une place fondamentale dans l'histoire du développ ement du théâtre musical.

Une vie privée tumultueuse La vie privée de Debussy connaît , au début du siècle , une douloureuse crise.

Son épouse Lily, qu'il vi~nt de quitter, tente de se suicider Guillet 1904 ).

Eclaboussé par ce scandale, le composi­ teur doit pour un temps se réfugier en Angleterr e.

En 1905, de son union illégitime avec Emma Bar­ dac -qu 'il n'épousera que plus tard - , naît une petite fille.

Inspiré par la paternité, Debussy écrit plusieurs pièces pour les enfants, dont Children's Corner (1908).

The Goliwogg's Cakewalk , écrit à cette période , témoigne de l'influence du jazz américain sur la musique européenne .

La Mer, sans doute l'œuvre la plus célèbre de Debussy, date de cette époque agitée .

Elle repré­ sente un réel changement par rapport à l'atmo­ sphère rêveuse et impalpable qui caractérise ses compositions antérieures.

Pleines de couleurs et de force , ces trois esqu isses symphoniques révè­ lent des harmonies inhabituelles.

Debuss y y déploie, avec son illustration des vagues quand se lève la tempête, par les instruments à cordes .

de l'orchestre , un immense talent d 'orchestrateur.

La tentation du classicisme Bien qu 'il écrive de la musiqu e de chambre et caresse le projet de composer un opéra à partir d 'un conte d'Edgar Allan Poe , la Chute de la mai­ son Usher, c'est à l'éc riture pour piano que Debussy revient toujours.

Il exploite avec une grande subtilité les qualités de cet instrument.

Ses pièces pour piano sont d'ailleurs considérées par certains comme les plus caractéristiques de son œuvre: Estampes (1903) , Imag es (1905-1907) , Préludes (1910-1913), En blanc et noir, pour deux pianos , en 1915.

À partir de 1909, la santé de Debussy com­ mence à vaciller.

Il continue néanmoins de com­ poser, principalement de la musique vocale et instrumentale , dont deux ballets , Jeux (1912) et la Boite à joujoux , qui sera créé après sa mort , en 1919.

Le compositeur semble réagir contre l'as­ pect impalpable de l'impressionnism e, et sa musique rev ê t un caractère de plus en plus co ncre t, avec une évidente volonté de classi­ cisme.

Il cherche dans les xVI" et XVII ' siècles les origines de la culture française.

Ses mélodies commencent à présenter des tournures archaï­ santes, comme dans les Trois Ballades de François Villon (1910).

Ce goût pour la tradition française , cette évolut ion vers une simplification du langa­ ge, jusqu'à un style épuré, sont représentées dans ses dernières œuvres, dont les Sonate pour piano fij el vio loncelle et Sonate pour flûte , harpe et alto.

3 Opéré d'un cancer en 1915, Debussy ne se < rétablira jamais.

Il disparaît le 25 mars 1918 , ~ quelques mois avant la fin de la guerre, me ttant ~ fin à une carrière qui semblait devoir prendre ~Wo. .:.--~ .-~..z...-....., ;;s une nouvelle orientation .

! La cathédrale A de Rouen par Claude Monet (1840- 1926).

La vision de ce peintre a été traduite en musique par Debussy , dans sa Cathédrale engloutie pour piano.

Pierre Boulez , ......

chef d'orchestre , et Peter Stein , producteur, discutent de la représentation de Pelléas et Mélisaride au Welsh National Opera , en 1992 .

Boulez est considéré comme l 'un des meilleurs spécialistes de Debussy .. »