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COHEN Albert, Belle du Seigneur

Publié le 07/03/2020

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COHEN Albert, Belle du Seigneur ? ?
♦ Cette histoire s’exprime dans une écriture passionnée et comme intarissable, dont la force et la vitalité multiplient les formes : parodie, monologues intérieurs, passages poétiques alternent et tendent chaque fois vers leurs limites extrêmes.
♦ L’œuvre, comme l’écrivain, demeure en marge des préoccupations littéraires de l’époque. Elle enregistre en revanche les tensions de l’Histoire, la montée de l’antisémitisme et du nazisme, et constitue l’une des expressions les plus originales de la conscience juive, dont elle manifeste les préoccupations et les angoisses.



« Par amour des femmes C'est dans la communauté juive de Corfou, dont l'origine remonte au XVIC siècle, qu'est né Abraham Albert Cohen,en 1895.

Cet environnement premier le marquera et servira de décor à deux de ses romans : Mangeclous et LesValeureux.

Quant à l'amour qu'il voue à sa mère, il donne également naissance à un ouvrage : Le Livre de ma mère.Des difficultés dans la communauté juive à Corfou provoquent l'émigration de la famille Cohen à Marseille.

Albert yfréquente le lycée Thiers où il se lie d'une amitié intense avec Marcel Pagnol*.

De nombreuses aventures, le décèsde deux épouses et un divorce jalonnent la vie sentimentale de l'auteur qui y puisera l'inspiration de Solal et de Belledu Seigneur.

Cette dernière oeuvre est dédiée à Bella, l'épouse qui l'accompagnera jusqu'à sa mort, en octobre1981.C'est le roman le plus connu d'Albert Cohen (il a d'ailleurs obtenu à sa parution, en mai 1968, le Grand Prix du romande l'Académie française).

Deux autres l'ont suivi : O vous, frères humains et Les Carnets.

Si Albert Cohen déclare,en parlant de lui-même, répéter sans arrêt la même chose, disons que certains thèmes dominent dont l'amour de lafemme (et même la dépendance, en rapport avec la santé très fragile de l'écrivain) et l'origine juive qui marqueprofondément Cohen. La passion dévorante A la sortie de Belle du Seigneur, les critiques ont fait allusion à Musil*, Proust* et Joyce* : l'effet de surprise devantce monument littéraire était d'autant plus grand que l'auteur de cette oeuvre bouillonnante de jeunesse était unmonsieur de soixante et un ans.Si le roman est très long et foisonnant, il aurait encore dû l'être plus mais l'éditeur a conseillé à Albert Cohen de lescinder en deux parties : à côté de Belle du Seigneur, il y a aussi Les Valeureux, consacré surtout à sa famille juive.Belle du Seigneur est un roman sur l'amour à la fois sublime et horrible : les longues pages décrivant les manoeuvresde séduction ainsi que les premiers temps de l'amour sont vibrants d'originalité, de sensibilité et de sensualité.

Parcontre, le récit de la lente désagrégation de cet amour est extrêmement douloureux et culmine dans les dernièrespages, proprement insupportables; elles donnent une idée de ce que pourrait être l'enfer.Albert Cohen semble avoir voulu démontrer les effets néfastes d'une passion dévorante et coupable, se posant enmoraliste extérieur.

A moins qu'il traduise dans ce roman une souffrance sentimentale toute personnelle...

A côté del'histoire d'amour et servant de cadre à celle-ci, des thèmes sont développés, analysés avec une acuité minutieuse,parfois avec une grande férocité, il s'agit de la bureaucratie, de l'arrivisme social et de la condition précaire desJuifs.La bureaucratie, c'est dans la S.D.N.

à Genève qu'elle se situe : son inefficacité a d'ailleurs été largementdémontrée au cours de la Seconde Guerre mondiale.

L'auteur se plaît à dépeindre l'hyper-hiérarchisation, lapaperasserie, l'arrivisme et la paresse des membres appartenant à cet organisme.

Pendant que de graves problèmesinternationaux se vivent, les cadres et employés s'efforcent surtout d'accéder à un poste plus élevé.Dans cette optique, les relations mondaines ont une importance primordiale : Albert Cohen est impitoyable enversles petits bourgeois ignorants des usages et qui se couvrent de ridicule pour rivaliser avec les membres de la «haute société ».Enfin, la fragilité de la situation des Juifs est démontrée à travers la désescalade de Solal qui, de sous-secrétairegénéral à la S.D.N., devient un personnage totalement nul après un dérapage de sa vie privée.. »

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