Comment un bon maître s'y prendra-t-il pour corriger ses élèves de l'habitude du mensonge ?

« La dissimulation, les finesses, les mauvaises excuses en approchent fort rt y conduisent infailliblement.

Il faut qu'un enfant sache qu'on lui pardonnera plutôt vingt fautes qu'un simplr dèguisement dr la vérité pour en couvrir une :-E'ule par de mamaises excuses.

Qnand il confesse sans détour ce qu'il a fait, nr manquons pas de le louet· de son ingé_nuité, et de lui pardonner sa faute, sans la lui rrprocher ni lui en parler jamais dans la suite.

Si cet ;weu devenait fréquent, et tournait en ha­ bitude, seulemrnt pour obtenir l'impunité, le maître y aurait moins d'(•gards, parce qu'il ne serait plus qu'un jeu, et ne partirait point d'un fonds de simplicité rt de sincérité.

11faut que tout ce que les enfants voient, et tout ce qu'ils entrndent de la part des parents et des maîtres serve à leur faire aimer la v1'rité et à leur inspirer le mépris de toute duplicité.

Ainsi, on ne doit jamais fie servir d'aucune feintl• pour les apaiser on pour leur per­ suader ce qu'on veut; ni leur faire des promesses et des menace8 dont ils sentent bien que l'exécution ne s'en­ suivra jamais.

Par là, on leur enseigne la finesse, à la­ quelle ils n'ont déjit que trop de penchant.

Pour la prévenir, il faut les mettre en état de n'en avoü· jamais besoin, et de les accoutumer à dire ingénu­ ment ce qui leur fait plaisir, ou cc qui leur fait de la peine; leur faire cntendt·e que la finesse vient toujours d'un mauvais fonds, car on n'est fin qu'à cause qu'on veut se cacher, n'étant pas tel qu'on deYrait être, ou parce qu'on désire des choses qui ne sont pas permises; ou, si elles le sont, parce qu'on prend, pour y arriver, des moyens qui ne sont pas honnêtes.

Faisons remarquer aux en­ fants le ridieulc ùe certaines finesses qu'ils voient pra­ tiquer aux autrrs.

qui ont presque toujours un mauvais. »