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Comment définir un être vivant?

Publié le 17/02/2005

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Le finalisme est une interprétation philosophique des manifestations de la vie tout à fait pertinente mais il ne peut pas être une théorie de la science expérimentale dans la juste mesure où il ne peut pas être expérimenté.Claude Bernard, le père de la physiologie expérimentale, montre dans l' "Introduction à la méthode expérimentale" (1865) qu'il est non seulement possible mais encore nécessaire d'introduire en physiologie la méthode des sciences exactes. Trois étapes la constituent.1) L'observation minutieuse et impartiale des phénomènes vitaux2) La formulation de l'hypothèse3) L'expérimentation: "observation provoquée ou préméditée"Pour illustrer cette méthode et son efficacité, C. Bernard raconte comment il a découvert l'autophagie de l'animal qui à jeun se nourrit de sa propre viande.1) On lui apporte des lapins venant du marché. Il observe par hasard, car ce n'est pas ce qu'il cherchait, que leurs urines sont claires et acides. Cette constatation constitue un "fait polémique" selon l'expression de Bachelard puisque les lapins, en tant qu'herbivores, devraient avoir des urines troubles et alcalines, les urines claires et acides étant celles des carnivores.2) C. Bernard formule alors l'hypothèse suivante que l'on peut énoncer sous forme de syllogisme les urines des carnivores sont claires et acides or ces lapins ont des urines claires et acides donc ils sont carnivoresMais comment sont-ils devenus carnivores ?

« connaître la nature de l'âme, et, dans l'étude de la nature, il faut insister davantage sur l'âme que sur la matière.N'envisager que la matière, c'est ne voir que des effets sans cause, être comme un menuisier qui détaillerait sesgestes sans évoquer l'idée ou le projet qui dirige sa fabrication d'un lit. [B.

L'animal-machine]Affirmer de la sorte la présence de l'âme dans tout vivant n'est-il pas excessif ? Car le christianisme donne au mot «âme » un sens particulier.

Et Descartes, ne pouvant en reconnaître la présence dans les animaux, ne conçoit cesderniers que sur le modèle des machines, simplement plus complexes (puisqu'elles ont été créées par Dieu) que lesmachines élaborées par l'intelligence humaine.

Le seul vivant qui ne se ramène pas à une machine est l'être humain,précisément parce qu'il possède une double nature : corps et âme. [C.

La force formatrice]Réduire le vivant à un fonctionnement mécanique ne semble pas possible à Kant : il manque à une montre –considérée comme exemplaire de la machine – des qualités qui sont présentes dans le vivant : elle ne peut produireune autre montre (pas plus qu'un de ses rouages ne peut produire ou générer un autre rouage), elle est incapablede se réparer elle-même, ou d'améliorer son propre fonctionnement.

Ce qui oblige à distinguer la simple forcemotrice, bien présente dans la machine, de la force formatrice, qui est caractéristique des êtres organisés.La tentative cartésienne de connaître le vivant en l'intégrant dans le champ d'une discipline scientifique (lamécanique) est donc vaine : en fait, Descartes simplifie le vivant, le « dénature » en l'approchant à la façon d'unsimple objet.

Toute tentative pour connaître le vivant par une méthode scientifique se retrouve-t-elle dans la mêmesituation ? [II - Conditions de la connaissance scientifique] [A.

Les principes de l'expérimentation]En se précisant comme expérimentale, la science suppose que tout objet qu'elle entreprend de connaître estcompatible avec l'expérimentation.

Celle-ci exige que le phénomène à étudier soit clairement isolable, mais aussi qu'ilsoit artificiellement (en laboratoire) reconstituable, pour que l'on puisse comparer ce qu'il devient lorsqu'on intervientsur sa cause supposée et le phénomène naturel.

Cf les moments de l'expérience tels que les résume Claude Bernard (précisément un biologiste). [B.

Les difficultés de l'expérimentation en biologie]Cf.

Canguilhem : elles viennent de la spécificité, qui désigne le fait que l'expérience faite sur uneespèce n'est pas généralisable à une autre sans de grandes précautions ; de l'individualisation des phénomènes, qui, même lorsqu'on expérimente sur des organismes animaux théoriquement semblables, risqued'aboutir à des artefacts ; de la totalité qui caractérise l'organisme comme intégrant toutes ses fonctions : on n'estjamais sûr, en isolant un phénomène, de ne pas modifier les autres ; de l'irréversibilité de la vie, qui fait que ce quel'on « découvre » peut ne concerner qu'un moment du développement de l'organisme (cf.

Claude Bernard : aucunanimal n'est comparable à lui-même selon les moments où on l'examine). [C.

La réduction au physico-chimique]En étudiant le vivant d'un point de vue expérimental, on ne peut y rencontrer qu'un déterminisme physico-chimique :on n'agit en effet que sur la matière des corps.

En affirmant qu'un phénomène vital obéit, comme tout autrephénomène de la nature, à un déterminisme strict (affirmation qui conditionne le caractère scientifique de labiologie), on est obligé de concevoir ce déterminisme comme rigoureusement physico-chimique.Dès lors, on semble bien échouer à connaître le vivant en lui-même, dans ce qu'il a de particulier relativement àl'univers physico-chimique.

Par définition, ce qui caractérise le vivant, c'est qu'il manifeste la vie, mais l'origine decelle-ci demeure hors de portée de l'expérience.

Évoquer une « force vitale » renvoie, comme le soulignait ClaudeBernard, au « monde métaphysique » (de même que l'idée d'une force physique à l'oeuvre dans les phénomènesphysiques) : sans doute est-ce une « nécessité de l'esprit », mais elle demeure extérieure à l'attitude scientifique.Pour obtenir la suite et la fin de ce devoir un second et dernier code PassUp vous est demandé. La connaissance du vivant Introduction La biologie est la science des phénomènes de la vie.

La biologie comprend l'ensemble des sciences de la vie, soit dupoint de vue de leur objet (botanique et zoologie), soit du point de vue des formes et des rapports entre lesorganes (l'anatomie), des fonctions (la physiologie), des gènes et de l'hérédité (la génétique), de l'évolution desespèces (théories de l'évolution).

La connaissance des êtres vivants ne reçut le nom de biologie qu'au début du XIXième avec Lamarck.

Ce n'est qu'à la fin du XVIII ième que cette connaissance connut un essor considérable enraison de l'introduction de la méthode expérimentale.

Elle devient alors une science au sens étroit du terme c'est àdire une science expérimentale.Cependant l'introduction de la méthode utilisée dans les sciences de la matière ne va pas sans poser des difficultésdans la mesure où l'objet à connaître, le vivant, est un être vivant qui, en raison de ses caractéristiques, résiste àl'observation et l'expérimentation.

Comme nous le verrons par la suite, ces difficultés ont pour origine le fait quel'être vivant est un organisme.

Se pose alors un certain nombre de problèmes :L'organisme forme un tout dont les parties semblent subordonnées à une fin : la vie.

Est-il dans ce cas possible deconnaître le vivant à partir de l'application du seul déterminisme mécaniste ne cherchant que les causes efficientes. »

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